La saison de cyclo-cross s'est terminée le week-end dernier avec les Championnats de France Cadets, Juniors et Masters, mais aussi avec deux courses en Belgique. La conclusion heureuse de plusieurs mois d'annulations, d'incertitude et de frustration, aussi bien pour les coureurs que les organisateurs. Pour DirectVelo, Rodolphe Beyer, manager du Cross Team Legendre et également directeur de Canyon France, dresse le bilan de son équipe au terme de cette saison particulière.

DirectVelo : Quel bilan tires-tu de ce premier hiver du Cross Team Legendre en tant que formation UCI ?
Rodolphe Beyer : C'était une très belle saison pour nous. Elle nous a permis de progresser et de grandir. Malgré le contexte, nous avons quand même disputé plus de 33 épreuves, ce n'est pas rien. C'était important pour la formation du groupe.

« DONNER LE MEILLEUR ACCOMPAGNEMENT À LA TOTALITÉ DES COUREURS »

Quelles sont les principales satisfactions ?
Je crois que nous avons réussi à affirmer notre position d'équipe, aussi bien en France qu'à l'international. Steve (Chainel), Raymond (Chainel, directeur sportif) et moi sommes très attachés à l'aspect collectif. C'est un peu notre particularité, là où d'autres formations sont plus une somme d'individualités qu'une équipe. Sportivement, nous avons réussi notre Championnat de France. Il n'y a que chez les Élites que ça a été compliqué, mais c'est surtout lié à la chute en début de course. La victoire d'Antoine Huby chez les Espoirs reflète vraiment cet esprit de groupe. À l'international, je dirais qu'on a également réussi à s'assurer une bonne présence dans le pack de tête. Et le recrutement de Timon Rüegg (lire ici) est également une satisfaction. Il nous apporte énormément sur l'état d'esprit, et donne sa dimension internationale au Team. On espère l'accompagner au plus haut niveau. Et je me félicite aussi de l'appui de nos sponsors Legendre et Chazal. Ce sont des passionnés, et ils sont d'ailleurs davantage des partenaires que des sponsors.

Et au niveau des déceptions...
Je dirais qu'on a été pris au jeu du Covid, dans le sens où nous ne nous sommes pas assez projetés sur le long terme. On prenait les courses les unes après les autres, et on a peut-être pas bien géré la forme des coureurs à certains moments. Ne pas avoir réalisé de Top 10 en Coupe du Monde reste également un petit regret. On l'a déjà fait, et on doit le refaire.

Sur quel point l'équipe peut-elle encore s'améliorer ?
Nous allons travailler au niveau logistique pour améliorer notre expérience paddock. Cela va passer par des investissements dans le matériel et les véhicules, et aussi sur un agrandissement du staff, avec davantage d'entraîneurs et de mécanos. Le but est de donner le meilleur accompagnement à la totalité des coureurs de l'effectif. C'est aussi pour ça qu'on continue à rechercher des co-sponsors.

Des choses vont-elles changer l'hiver prochain ?
Nous réfléchissons à augmenter encore la taille de l'effectif. La question de rester sur un recrutement quasi-exclusivement national ou d'ouvrir à l'international peut se poser. Ça va être un arbitrage à faire. Honnêtement, nous avons été surpris des contacts qu'on a eus. On se laisse encore trois semaines pour finaliser l'effectif.

« JE SUIS SÛR QU'ON VA AVOIR UN BEAU CALENDRIER »

En tant que manager, que penses-tu avoir apporté à cette équipe ?
Peut-être mon œil et mon expérience en tant que patron, aussi bien au niveau de la finance que de la gestion... J'ai voulu conserver cet encrage humain, qui doit maintenant perdurer. C'est ce que j'ai essayé de créer, avec un mix d'expérience, de charisme et d'humanité.

Le Cross Team Legendre devrait disputer des courses sur route l'été prochain, à quoi va ressembler votre programme ?
Pour le moment, nous avons la certitude de participer au Tour de la Mirabelle (27 au 30 mai). Pour le reste, nous avons fait beaucoup de demandes, mais nous n'avons pas encore eu de confirmations. Mais je suis sûr qu'on va avoir un beau calendrier. Le principal est de permettre à chaque coureur de trouver une épreuve à sa convenance.

En tant qu'équipe parrainée par le Team Arkéa-Samsic, une participation à des courses de Classe 1 est-elle envisageable ?
Le règlement de l'UCI ne va pas contre. Par contre, la LNC interdit de le faire, donc pour les courses françaises, c'est encore compliqué. Les organisateurs ne savent pas comment réagir face à ça. On a lancé des démarches. J'espère que la Ligue comprendra.

Quels seront les objectifs sur ces quelques courses sur route ?
Avant tout de préparer au mieux la saison de cyclo-cross, tout en se faisant plaisir en allant dans les coups. Nous n'avons pas d'objectif de résultats. Si ça doit venir, alors ça viendra naturellement.