Christophe Laporte : « Je ne lui jette pas la pierre »

Crédit photo Arnaud Guillaume / DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume / DirectVelo

Christophe Laporte ne repartira pas bredouille de Waregem. Longtemps présent dans le groupe de contre-attaque derrière Dylan Van Baarle, ce mercredi sur les routes d’À travers la Flandre (1.UWT), le Varois est parvenu à se débarrasser de ses compagnons de fugue et à résister au retour du peloton dans les tous derniers instants de la course pour décrocher une place sur le podium (voir classement). “C’est bien, même si j’échangerais ces 2e places contre une victoire”, concédait le coureur de la Cofidis après l’arrivée. Une déclaration qui n’est pas sans rappeler celle de la dernière étape de Paris-Nice (2.UWT), à Levens, lorsqu’il avait été devancé par le Danois Magnus Cort Nielsen sur la ligne. DirectVelo était présent en zone mixte, ce mercredi, pour recueillir la réaction complète de Christophe Laporte. Entretien.

DirectVelo : Tu es parvenu à résister au retour du peloton jusqu’au bout !
Christophe Laporte : C’était une grosse journée, difficile, ça a roulé vite toute la journée. Sur le papier, ce n’est pas la Classique la plus dure mais on a vu qu’il y avait quand même pas mal de sélection. C’est la première fois qu’il faisait chaud cette année. J’avais dit au départ que je voulais faire la course dans les Monts, c’est ce que j’ai fait.

« JE COMMENÇAIS À AVOIR DES CRAMPES »

Puis Dylan Van Baarle a pris les devants, seul, et plus personne ne l’a jamais revu…
Il y a eu un très bon coureur à l’avant. Derrière, on ne s’est pas très bien entendus. Certains coureurs cassaient les relais car ils avaient des sprinteurs derrière. On y a cru malgré tout car il restait pas mal de kilomètres. On n’a jamais réussi à rentrer car certains cassaient les relais. Victor Campenaerts avait (Giacomo) Nizzolo derrière. Je ne lui jette pas la pierre, pas du tout… Ce sont des tactiques d’équipe. De toute façon, d’autres coureurs ont fini par sauter des relais. Même moi sur la fin, car je commençais à avoir des crampes. Bien sûr, on aurait aimé revenir mais on était tous à bloc, je crois.

Comment es-tu parvenu à ressortir dans les toutes dernières minutes de la course ?
J’étais assez confiant sur le fait que le contre aille au bout pour la 2e place car quand je me retournais, je ne les voyais pas trop (le troisième groupe, NDLR). Puis aux deux kilomètres, on les a vus vraiment proches. Jasper Stuyven a attaqué et j’ai tenté ma chance quand ça a temporisé. Personne n’a suivi. Ça aurait été mieux d’aller chercher la victoire mais (Dylan) Van Baarle mérite amplement sa victoire, il a fait de nombreux kilomètres seul devant.

As-tu été surpris de ne pas avoir Julian Alaphilippe ni Mathieu Van der Poel faire la course ?
C’est toujours étonnant de ne pas les voir devant mais ce sont des humains. Ça a fait la course assez tôt, c’est peut-être une explication. On sait que quand ils mettent en route, peu de coureurs sont capables de les suivre donc il vaut mieux anticiper. J’ai préféré faire la course dans les Monts. Avec Elia (Viviani) au départ, en plus, je pouvais anticiper.

« ÇA NE VIENDRA PAS TOUT SEUL »

On imagine que c’est un podium qui fait beaucoup de bien !
J’ai une bonne condition depuis le début de saison. Dimanche (dernier), j’ai eu une mauvaise journée (sur Gand-Wevelgem). J’ai un peu douté, je me suis dit que j’étais peut-être trop en forme en début de saison et que la condition baissait. Mais aujourd’hui (mercredi), j’ai senti que ça allait bien. Maintenant, j’espère que ça va sourire, mais ça ne viendra pas tout seul.

Que représentent ces Classiques flandriennes pour toi ? Quelle importance leur accordes-tu dans une saison ?
Ce sont des courses difficiles que j’aime beaucoup. Ce n’est jamais du hasard, il faut provoquer les choses. Il vaut mieux avoir un coup d’avance et anticiper les choses, plutôt que d’attendre. L’expérience aide, forcément. C’est ma huitième année professionnelle, je commence à bien me repérer sur ces parcours maintenant. On reste souvent entre les courses. Là par exemple, je vais, en tout, rester dix jours jusqu’au Tour des Flandres. Parfois, on passe sur ces routes-là. Avec Jempy (Drucker), hier dans la chambre, on a regardé le final de l’édition 2019 pour le visualiser encore.

Et Paris-Roubaix ?
C’est la Classique que j’aime le plus. J’aimerais qu’elle ait lieu mais ce n’est pas entre nos mains. Je pense qu’elle aura lieu cette année. Mais dimanche “prochain”, je ne sais pas… On va sagement attendre la décision.

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