Rémy Bathiard a créé la surprise. L’Espoir 1 s’est imposé dimanche en Suisse sur le Critérium de Siviriez (voir classement). “C’est inattendu. Je ne pensais pas gagner dès cette année. Je n’avais pas du tout cette prétention. Je devais avoir un rôle d’équipier. Je voulais aider Corentin Navarro, Olivier Leroy et Luca Campioni vu qu’ils sont assez rapides au sprint. Le fait de voir qu’ils m’ont fait confiance, au début, ça m’a fait un peu peur. Je n’ai pas forcément toujours confiance en moi. Ils m’ont rassuré. Ça m’a motivé qu’ils roulent pour moi et qu’ils me fassent confiance. Je n’avais pas le droit de me louper. Il n’y avait pas un niveau très élevé sur cette course mais ça fait toujours plaisir d’être récompensé par une victoire“, déclare au micro de DirectVelo le sociétaire du SCO Dijon-Team Materiel-velo.com.

« OLIVIER (LEROY) M’A DIT QUE C’ÉTAIT LE MOMENT POUR MOI D’ALLER CHERCHER UNE VICTOIRE »

Cette épreuve était une course aux points avec des sprints tous les cinq tours (30 au total de 2,8 kilomètres). “On ne savait pas trop comment ça allait se dérouler. C’était la première fois qu’on faisait ce genre de course. C’était assez atypique“. Au début de course, il s’échappe avec notamment Luca Campioni. Lors du premier sprint, son coéquipier termine 2e et lui 3e. “Je lui ai dit d’aller chercher les points“. Juste après, ils se font reprendre par le peloton. Un nouveau groupe de huit coureurs sort où il est encore présent avec Olivier Leroy cette fois-ci. “Il m’a dit qu’il ne se sentait pas super bien car il avait couru la veille (à la Ronde du Porhoët, NDLR) et que ce serait bien que j’aille chercher tous les points“.

Lors des deux sprints suivants, le coureur qui fêtera le mois prochain ses 19 ans se classe 2e à deux reprises. “Olivier m’a dit que c’était le moment pour moi d’aller chercher une victoire. Je ne m’attendais vraiment pas à ce que ça se passe comme ça“. Quelques coureurs reviennent de l’arrière dont Corentin Navarro. Ce dernier l’emmène sur les trois derniers sprints qu’il a tous remportés dont le dernier où les points étaient doublés. “Corentin a pris beaucoup plus de relais pour que je puisse souffler et il m’a super bien lancé“.

« ALLER AU CHARBON »

Rémy Bathiard n’est pourtant pas un sprinteur. “J’ai une petite pointe de vitesse mais rien d’incroyable. Je suis surtout rouleur et un peu grimpeur. La petite bosse juste avant l’arrivée m’a bien aidé. J’aime bien les efforts lactiques et ça m’a permis de faire le sprint dès le pied de celle-ci, c’est là où je faisais la différence. Si ça avait été plat, ça n’aurait pas été pareil“. Il y a encore deux ans, en Junior 1, il se consacrait au VTT, discipline qu’il pratiquait depuis l’âge de 13 ans. “Les week-ends où je n’avais pas de VTT, avec l’équipe de Saône-et-Loire, j’avais l’opportunité de courir quelques Fédérales comme la TrainHard Classic et la Jean-Patrick Dubuisson. Je commençais un peu à me lasser du VTT. Je me suis dit « autant essayer de franchir le cap et de passer sur la route ». J’ai contacté Quentin Bernier (directeur sportif de l’équipe Juniors du SCOD) et j’ai été pris“.

Pour sa première année Espoir, son but est d’apprendre auprès des plus anciens du club. “Et aller au charbon pour mes coéquipiers“, ajoute l’habitant de Montceau-les-Mines qui étudie au Creusot en IUT Technique de Commercialisation. Le Saône-et-Loirien aurait pu participer cette semaine au Tour de son département qui a finalement été reporté (lire ici). “J’étais dans la présélection. J’avais reconnu toutes les étapes avec des collègues“. Il lorgne également sur les épreuves chronométrées donc loin des sprints. “J’aimerais bien préparer les contre-la-montre des Championnats de France Espoirs et Amateurs, ainsi que le Chrono des Nations. Je vais voir si c’est possible de les faire. C’est un domaine où j’aimerais bien progresser et essayer de performer“.