C’était un Johan Le Bon déçu qui en avait terminé avec le contre-la-montre du Championnat de France d’Épinal. Hors du coup, la déception avait laissé place à l’inquiétude, lorsqu’il avait été hospitalisé, précipitant son forfait pour la course en ligne. Mais en ce début du mois de juillet, le coureur de Dinan Sport Cycling retrouve des couleurs. À commencer par ce samedi après-midi, où il a de nouveau goûté à la victoire, sur les routes du Tour de Côte-d’Or (voir classement). Le Breton de 30 ans revient avec DirectVelo sur ses déboires des Vosges et sa course victorieuse du jour.

DirectVelo : Tu t’imposes après une journée en échappée. Avais-tu prévu ton coup ?
Johan Le Bon : Je ne comptais pas forcément m'échapper. Je suis venu ici en préparation. J'ai eu du mal à récupérer de mes soucis du Championnat de France. J'ai très peu de kilomètres. J'ai fait dix jours sans vélo. Je venais ici pour reprendre du rythme pour les objectifs de fin de saison. J'ai eu pas mal de problèmes mécaniques sur les étapes d’hier (vendredi) et ce matin. J'étais assez loin au général, donc j'étais uniquement là pour me préparer.

Comment as-tu joué avec tes adversaires ?
Je n'y croyais pas forcément. Mais nous étions des bons coureurs, on s'est bien entendu. C'était une étape assez courte avec pas mal de vent pour revenir sur le circuit. Dans le final, Antoine Bravard a attaqué au kilomètre. Il y a eu un petit temps mort, j'ai continué mon allure. J'ai viré assez vite en bas, avec 5-10 mètres d'avance. Et j'ai gardé cette distance dans la dernière petite montée de 200 mètres. J'aime bien ces arrivées, mais je n'ai jamais fait de finish avec un gars comme Maxime Jarnet. Je sais que c'est un très bon coureur. Les deux autres aussi. J'avais un peu peur. Mais ça a bien marché dans le final.

« DEUX SEMAINES SANS VÉLO C’EST DIFFICILE »

Tu parlais de problèmes au Championnat de France. Tu étais forfait pour la course en ligne après avoir été en-dessous de ton niveau sur le chrono. Que s’est-il passé ?
Déjà il y a eu la déception. Mon mois de juin a été catastrophique. Je visais la SportBreizh, le France... Au chrono j'ai eu une crevaison et je n'étais pas en condition. Puis dans la nuit je me suis fait piquer par des chenilles processionnaires. J'ai fait une réaction allergique qui m'a emmené à l'hôpital. J'ai eu une saturation d'oxygène de 90%. J'ai fait plusieurs scanners, j'ai vu le cardiologue, et ils se sont rendu compte que j'avais des traces de covid dans les poumons. Le covid en plus de l'allergie… J'étais incapable de prendre le départ du Championnat de France en ligne. Je n'ai repris que samedi dernier.

Désormais, tu as retrouvé un minimum de forme ?
Les jambes sont bien revenues. Je ne suis pas en condition optimale, par rapport au niveau amateur qui est élevé. Deux semaines sans vélo c'est difficile. Mais mes objectifs sont davantage en fin de saison, avec les courses en Bretagne. Je ne m'affolais pas non plus ce week-end. Je venais là pour courir et faire des efforts. Et comme toute victoire, ça fait toujours du bien et on en veut d’autres.