Emile Brenans : « Je ne vais pas me prendre la tête »
Emile Brenans va très certainement être fixé dans les prochaines semaines. Fidèle à la formation Bourg-en-Bresse depuis ses plus jeunes années sur le vélo, le Bressan collectionne les Top 10 tous les ans depuis les rangs Juniors - 3e de la Classique des Alpes comme principal fait d’armes, en 2016 - sans jamais être parvenu à s’affirmer comme l’un des tous meilleurs coureurs du peloton amateur à l’occasion de ses quatre saisons passées dans les rangs Espoirs. Alors, à 22 ans, le garçon sait que le temps presse s’il veut espérer faire carrière. “L’objectif est de passer pro et de vivre de ma passion. Mais je ne sais pas encore ce que je ferai en fin d’année, si je continuerai le vélo ou non. Je ne suis plus Espoir et je suis réaliste… J’attends de voir ce qui me sera proposé en fin de saison, si un contrat arrive… Pour l’instant, j’ai la tête dans le guidon, je fais les choses à fond puis on verra ce qui arrive ou non”. Et il se pourrait bien qu’une grande partie de son avenir se joue dans les semaines à venir, puisqu’Emile Brenans a été sélectionné au sein de l’équipe de France pour participer au Tour de l’Ain (2.1), cette semaine, au milieu des pros. Avant, il l’espère, de pouvoir enchaîner avec le Tour de Savoie-Mont Blanc (2.2). “Sans doute que mon avenir sur le vélo dépendra de ces deux courses, tout en sachant que ma présence en Savoie pourrait déjà dépendre de ma prestation dans l’Ain”, tient-il à préciser.
En stage pendant quatre jours avec sa formation de N1 la semaine passée, Emile Brenans se sent prêt pour le Tour de l’Ain. “Les sensations sont bonnes mais je ne sais pas trop à quoi m’attendre. C’est la première fois que je vais disputer une course de ce niveau-là. Dans tous les cas, il n’y a que de la bonne pression, vraiment. C’est une superbe opportunité. Je vais tâcher de bien suivre les consignes que l’on va me donner”. Cette participation à l’épreuve professionnelle aura une saveur d’autant plus particulière pour Emile Brenans qu’il évoluera sur des routes qu’il connaît par cœur, notamment lors de l’étape inaugurale. “Cette première étape arrivera à 200 mètres de la maison, devant la Cathédrale de Bourg-en-Bresse. Ce sera spécial”.
« SI ÇA LE FAIT, TANT MIEUX. ET SINON, TANT PIS »
Au-delà du résultat, il compte bien en profiter un maximum. Sans oublier l’objectif qui l’anime. “Pour moi, c’est énorme ! C’est une vraie fierté de pouvoir porter ce beau maillot de l’équipe de France, surtout lors d’une course à la maison. Mais ce n’est pas une fin en soi. Ce n’est pas un aboutissement mais une superbe opportunité. Ça m’a fait très chaud au cœur d’apprendre cette sélection”, admet-il pour DirectVelo. Place à la course, désormais. Avec une équipe de France composée de solides coursiers et qui ont déjà de la bouteille (voir la sélection). “Il y a des piliers du niveau national amateur. Les mecs de Pro Immo sont des références, ils pétrolent comme on dit dans le milieu. Ce sera intéressant”.
Mais alors, quel rôle Emile Brenans pense-t-il tenir au sein de ce collectif des Bleus ? “Je ne tire pas de plan sur la comète pendant 120 ans… J'exécuterai les ordres que l’on me donnera à l’oreillette. Si on me demande de me montrer et de prendre une échappée, je ferai tout pour y parvenir. Et si on me demande de rester dans les roues puis de travailler pour un autre coureur, ou de jouer ma carte dans le final, j’essaierai. Je ne vais pas me prendre la tête”, lâche-t-il, avant de tout de même concéder qu’il y a “forcément de la pression”. Puis de relativiser, encore. “Mais c’est le Tour de l’Ain… Je ne vais pas me prendre la tête…”, insiste-t-il encore. “Si ça le fait, tant mieux. Et sinon, tant pis. Je sais que mon avenir risque de se jouer sur ces deux courses-là, si quelque chose de bien et de beau se produit… Ce doit être dans les semaines à venir, pas dans trois ans (rires). Mais je ne mesure pas trop cette donnée-là. Je ne sais pas encore si je suis proche ou loin du monde pro. Je vais sans doute voir où j’en suis au niveau physique sur le Tour de l’Ain. J’espère avoir des réponses”.