Antti-Jussi Juntunen progresse sur l’exercice du contre-la-montre. En tout cas sur les courtes distances, comme celle du prologue du Tour du Pays de Montbéliard, long de 3,6 kilomètres dans les rues de Béthoncourt. "Mon chrono est correct mais j'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup à améliorer. Je pense que c'est un bon début pour cette course". S’il n’a terminé qu’en fond de Top 20, à 12 secondes d’Alex Vogel (voir classement), le Finlandais espère toujours jouer les premiers rôles sur la suite de l’épreuve. "Je veux gagner le classement général ou remporter l'étape de ce samedi", ambitionne celui qui connaît bien les routes françaises pour avoir couru au Team Rémy Meder Haguenau et au GSC Blagnac Vélo Sport 31, respectivement en 2018 et 2019.

TRÈS FINLANDAIS, UN PEU ESTONIEN, ET PARFOIS RÉSIDENT FRANCO-BELGE

Dans un pays où le cyclisme n’est pas un sport majeur, surtout quand on est ancien hockeyeur sur glace, beaucoup plus populaire chez lui, Antti-Jussi Juntunen fait partie des quelques résistants à évoluer à un bon niveau sur le vélo. "Il y a quelques coureurs finlandais mais pas tant que ça", regrette-t-il. Pourtant, il vante le terrain de jeu dans son pays. "C'est très agréable de rouler en Finlande, surtout en été quand les routes sont en bon état. En hiver, il fait un peu froid et il y a la neige". Sa passion est de famille. "Je suis venu au cyclisme car mon père était cycliste. Ma motivation vient de lui. C'était un choix facile à faire".

Le coureur de 22 ans doit alors prendre goût au voyage pour profiter pleinement de sa passion pour le vélo. "J'habite la plupart du temps en Finlande, à Helsinki. Je m’entraîne dans les campagnes autour. Mais je voyage beaucoup avec l'équipe. Durant l'été, nous vivons parfois en France ou en Belgique". Sociétaire d’Ampler Development Team, équipe Continental estonienne, Antti-Jussi Juntunen est régulièrement amené à visiter différents pays. Récent 3^e du Baltic Chain Tour, en Estonie, il a auparavant remporté une étape en Pologne, en Classe 2, en plus de nombreux accessits ici et là. De quoi étoffer son carnet d’adresses. "J'ai beaucoup d'amis en Europe qui font du vélo. Venir sur les courses me permet de les retrouver".

UN LIEN FORT AVEC JUSSI VEIKKANEN

Alors ce vendredi, entre deux séances de home-trainer en guise de récupération, il n’est pas très étonnant de voir le Finlandais traverser le parking pour venir à la rencontre du camion Groupama-FDJ Conti, et notamment de Rait Ärm, qui venait également d’en terminer avec son prologue. "Tous mes coéquipiers sont mes amis, mais bien sûr Rait Ärm est un de mes meilleurs amis. J'étais à l'école en Estonie, je parle couramment estonien". En plus de son compère balte, il a également une relation particulière avec un directeur sportif de la structure managée par Marc Madiot. Jussi Veikkanen, bien sûr. "Si j'ai quelque chose à lui demander, je le fais toujours, je n’hésite pas. Je l'ai d'ailleurs vu la semaine dernière encore".

De là à imaginer un lien entre la Groupama-FDJ et lui… "ça, je ne peux pas le dire", rigole-t-il, avant de préciser qu’il a plusieurs compatriotes dans le cyclisme. "Il y a beaucoup de Finlandais dans le staff des équipes WorldTour. Jussi Veikkanen est chez Groupama-FDJ, Kjell Carlström chez Israel Start-Up Nation, et Joona Laukka est un gros agent de coureurs. J'ai donc des contacts, en plus des coureurs venant d'Estonie". L’Espoir 4 reconnaît être dans une période importante, et vise les Championnats internationaux pour s’offrir un billet vers le plus haut niveau. Mais sans oublier le plus court terme. "Je suis puncheur, donc ce samedi, ça me conviendra. En Finlande, il n'y a que des montées courtes. De toute façon, je ne suis pas très léger, donc j'ai du mal dans les longues ascensions". Pas étonnant, alors, de voir Antti-Jussi Juntunen rêver de poser, un jour, ses roues sur Liège-Bastogne-Liège. Mais il reste encore quelques étapes à franchir avant.