Romain Guillot : « Le vélo, c’est difficile à quitter »
Tout ou rien. Romain Guillot, sociétaire du Team Pro Immo Nicolas Roux, était de ceux pour qui l’équipe de N1 constituait une dernière chance d’intégrer les rangs professionnels. Alors que la dissolution de l’équipe a été annoncée (lire ici), le coureur de 25 ans a décidé de se tourner vers de nouveaux horizons. Vainqueur en 2021 d'une manche du Trophée Maxime Médérel, à Saint-Georges-les-Landes, le Rhodanien avait tout de même connu une saison à complications. Pour DirectVelo, il fait le retour sur ses années cyclistes et sa nouvelle vie à venir.
DirectVelo : Quand a germé en toi l’idée d’arrêter la compétition ?
Romain Guillot : Ça fait plusieurs années que je me dis que c’est fini mais je continuais pour le plaisir. Il faut se l’avouer, le monde du vélo, c’est difficile à quitter. On a nos petites habitudes. Il y a beaucoup de choses qui font qu’on adore ça, c’est compliqué d’aller de l’avant. Mais il faut avancer dans la vie. J’arrive à 25 ans et il faut que je construise ma vie. Le vélo c’est beau mais ce n’est pas ce qui nous permet de vivre. J’avais en tête de reprendre mes études depuis trois ans déjà. Maintenant il faut le faire.
« JE N’AI EU QUE DE BONNES EXPÉRIENCES »
Donc tu as déjà un plan B ?
Oui j’ai commencé début septembre. Je fais une licence de technique des équipements médicaux. Je suis en alternance chez Sanofi Pasteur à Lyon. On s’occupe de la réparation des équipements médicaux. Je pars tranquille parce que je n’ai eu que de bonnes expériences. J’ai été là où je voulais aller et je suis allé jusqu’au bout de mes capacités. Je ne me dis pas que j’aurais pu passer pro, je suis honnête avec moi-même. Je faisais du vélo pour le plaisir et c’est ce qui me convenait le mieux.
En parlant de vélo plaisir, est-ce que tu continues d’en faire en parallèle de tes études ?
En ce moment c’est compliqué. Je tenais à faire mes deux dernières courses le week-end dernier (au Challenge Boischaut, NDLR) mais je ne roule plus du tout. La semaine dernière j’ai roulé une heure donc ce n’est pas grand-chose. Je n’ai pas le temps. Mon école est à Lyon donc j’ai beaucoup de trajet. Quand je rentre le soir, je suis crevé, je n’ai pas envie de sortir le vélo.
« JE NE REGRETTE PAS DU TOUT D’AVOIR FAIT DU VÉLO JUSQU'À 25 ANS »
Alors quel bilan fais-tu de cette saison ?
Pro Immo était une belle expérience, ça correspondait à ce que j’attendais. J’y allais pour passer un cap, soit on passait en Continental soit j’arrêtais. Je n’avais pas espoir de passer pro ailleurs, pour intéresser de grosses équipes il faut se faire repérer très jeune maintenant. Le problème, c’est que j’ai eu une tendinite qui a duré longtemps donc ça a amputé ma saison. Je suis revenu fin juillet ou début août donc c’était fini pour moi. C’était compliqué de se mettre dans le bain après. Je ne roulais plus donc j’ai bien souffert le week-end dernier, je n’étais déjà plus à mon niveau. C’était pour conclure la saison et la carrière aussi.
Plus généralement, que retiendras-tu de tes années vélo ?
Le vélo m’a appris beaucoup de choses, surtout du savoir-vivre. D’ailleurs, pour les entretiens d’embauche ça m’a servi, j’ai été pris au premier. Je pense que ça fait bonne impression, tu sais bien t’exprimer, être sportif montre qu’on a de la rigueur et donc qu’on est une personne de confiance. Mon année préférée était en 2018. C’est l’année où j’ai le plus marché, la dernière à Villefranche Beaujolais. J’ai gagné sept courses dans l’année. J’étais encore Espoir, j’ai fait le Tour de l’Avenir. J’ai fait beaucoup de choses et c’était ma plus belle année. Je ne regrette pas du tout d’avoir fait du vélo jusqu’à 25 ans.