Comme un air de déjà vu pour Florian Dauphin. Frustré en fin d’année dernière, achevée sur une deuxième place au Championnat de France Espoirs, qui concluait une année à treize Top 10, dont trois podiums pour aucune victoire, le coureur du VC Pays de Loudéac a retrouvé une dynamique connue. Cette fois, 17 Top 10, dont cinq podiums, et toujours pas le moindre succès en 2021. Un bilan proche de 2019, à une unité près, mais sur des courses d’un niveau plus élevé cette saison. "C'est ça, c'est un peu la même chose que l'année dernière. Je l'avais bien entamée avec deux podiums en Elite, mais je tourne tout le temps autour, je cours peut-être mal, je ne sais pas du tout, concède l’Espoir 4. C'est un bilan très mitigé. On va dire que sur le plan des résultats je suis un peu déçu, je n'ai pas eu les résultats que je voulais".

Partagé entre la frustration de n’avoir jamais levé les bras malgré ses efforts, et la satisfaction de signer des performances notables sur des courses importantes, comme des Classe 2 ou des courses internationales Espoirs, Florian Dauphin est tiraillé. "C'est assez bizarre. Mais parfois il suffit d'en gagner une. Mais ce n'est pas arrivé cette année non plus. On a aussi eu deux années de covid, même si ce n'est pas une excuse, ça n'aide peut-être pas non plus". Mais cette fois, l’ancien coureur de Sojasun espoir-ACNC peut se targuer d’avoir connu une expérience chez les professionnels. "La seule satisfaction, ce sont toutes les courses en tant que stagiaire où j'ai plutôt assuré". À l’été, il a en effet décroché son stage avec la formation B&B Hôtels p/b KTM.

« JE ME SUIS MIS TROP DE PRESSION, JE NE PENSAIS QU'À PASSER PRO »

Cette bonne nouvelle vient au moins ponctuer d’une belle note finale plusieurs années de frustration. "Je l'attendais vraiment, ça s'est fait. Je suis super content, j'ai prouvé que j'avais le niveau. J'étais toujours présent. Plein de gens m'avaient dit que les courses pros me conviendraient mieux, c'est peut-être vrai". Cette opportunité a encore plus aiguisé ses dents. "Maintenant j'ai encore plus envie, je préfère presque les courses pros où c'est très structuré, tu sais tout de suite ce que tu as à faire. J'aime ce type de courses. Ça me donne envie". Et la différence avec le monde amateur est pour lui assez notable. "Ça n'a rien à voir, c'est un autre monde, ça roule très, très vite. Il faut courir avec les pros pour s'en rendre compte, sinon on ne s'en aperçoit peut-être pas. Ce sont des courses qui me conviennent aussi, je suis quelqu'un d'endurant donc ça me plait".

C’est d’ailleurs avec les « Men In Glaz » que Florian Dauphin a vécu son moment le plus fort cette saison. "Sur le Tour de Bretagne, le fait d'avoir eu le maillot de leader sur la plus belle course en Bretagne, c'était vraiment top. Dommage qu'on ne ramène pas le maillot, mais ça a vraiment été une belle expérience". Lui ne l’a pas porté personnellement, mais son leader Thibault Ferasse n’a été renversé qu’à la dernière étape. De son côté, l’ancien 3^e de Paris-Tours Espoirs va repartir avec le VC Pays de Loudéac "en espérant intégrer l'équipe B&B en cours de saison, pourquoi pas. J'ai envie de marcher fort d'entrée pour marquer les esprits et prouver que j'ai le niveau pour passer à l'échelon supérieur. Le gros objectif sera de passer pro, mais je ne veux pas trop penser à ça non plus. Le fait de trop y penser cette année m'a coûté aussi plein de meilleurs résultats. Je me suis mis trop de pression, je ne pensais qu'à ça. Et ça n'a pas marché". Nouvelle chance en 2022.