Henri-François Renard-Haquin revient de loin

Crédit photo Clémence Ondet

Crédit photo Clémence Ondet

Henri-François Renard-Haquin a surmonté une dure épreuve au printemps dernier. Il a été renversé par une voiture en sortant de chez lui à Dijon. “Je partais un peu avant 6h pour aller bosser à La Poste. Une voiture m’a percuté sur le côté gauche quand je m’engageais sur la voie. Elle arrivait trop vite, je n’avais aucune visibilité, la route est un peu en courbe. J’ai fait un vol plané de 20 mètres. J’ai atterri la nuque sur le trottoir“, décrit à DirectVelo le Champion de Bourgogne-Franche-Comté Juniors en 2020 (voir classement).

ALITÉ DURANT DEUX MOIS

Le bilan de l'accident est très lourd. Il a perdu connaissance, a subi trois fractures crâniennes, s’est fracturé deux cervicales et trois vertèbres, et le majeur de sa main gauche s'est cassé en trois endroits. “J’ai failli perdre mon doigt. C’était le plus critique après le dos. Heureusement, j’ai été assez rapidement pris en charge aux urgences et mes vertèbres n’ont pas complètement explosé comme j’étais un peu musclé. J’ai été opéré pendant 7 heures au CHU de Dijon. Ils m’ont fait une ostéosynthèse, c’est-à-dire une soudure entre les vertèbres cassées et celles en bon état. Je suis resté huit jours là-bas“. Puis il est resté alité durant deux mois dans la maison familiale en Haute-Marne. “Je ne pouvais quasiment pas me lever. Le but était de faire le moins de mouvements possible pour que les plaques, les vis et les agrafes ne bougent pas. Heureusement, j’avais ma mère pour les tâches de la vie courante“.

Puis, le coureur de bientôt 19 ans est parti un mois cet été en rééducation à Capbreton (Landes). “J’avais de la kiné toute la journée. C’était au top. Ça m’a aidé à me relever. J’ai noué des amitiés avec le snowboardeur Loan Bozzolo et le fondeur Jules Chappaz“. Sorti du centre le 25 août, il est allé faire un critérium dans le sud de la France deux jours après et une autre course à Montigny-le-Roi (Haute-Marne) le 29 août. “Je voulais me tester et me rassurer pour voir comment je réagissais en course. J’ai fini avec des courbatures au dos. Ça a tiré au niveau des cervicales et des vertèbres. Il faut tout le temps que je m’étire. J’ai beaucoup moins d’amplitude, j’ai perdu de la rotation au cou“.

« DANS L’OPTIQUE DE PRÉPARER LA SAISON DE ROUTE »

Ensuite, en octobre, Henri-François Renard-Haquin a repris les cyclo-cross. Il a même participé à l’étape de la Coupe de France de cyclo-cross à Bagnoles-de-l’Orne. “J’étais particulièrement stressé le samedi. Je suis parti de loin, j’ai déraillé une fois, j’ai dérapé sur le côté. J’ai fait une bonne partie du parcours à pied. Mon entraîneur Anthony Uldry (CC Etupes) m’a remis en confiance, ça allait mieux le lendemain“. Lors de cette épreuve, il portait justement pour la première fois le maillot du CC Etupes. “J’avais l’impression de stagner et d’avoir fait le tour du Team Prodialog-David Derepas. J’ai eu cette opportunité via Eric Caroli, un coach qui me suivait. Je l’ai saisie. C’est un bon club formateur“.

Cet hiver, le néo-Erbaton compte aller jusqu’au Championnat de France s’il se qualifie. “C’est plus dans l’optique de préparer la saison de route. Je sais que je ne ferai pas d’étincelles“. Sur la route, le détenteur d’une licence 3e catégorie a par contre plus d’ambitions. “J’espère claquer une ou deux 2,3,J et pourquoi pas, si j’ai le niveau, avoir accès à des courses plus importantes comme Dijon-Auxonne-Dijon ou Châtillon-Dijon“. En parallèle, il a un emploi du temps bien chargé. Il a commencé un BTS Hôtellerie Restauration et il s’occupe des préparations culinaires dans une brasserie dijonnaise. “Je réussis à m’arranger avec mon employeur. L’an passé, j’ai voulu prendre une année sabbatique et ce n’était pas vraiment un bon choix avec le Covid“.

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