Sammy Cadot Roger s’est classé, dimanche dernier, dans le Top 15 du Championnat de France de cyclo-cross à Liévin (voir classement). “Un Top 25 m’aurait fait plaisir. Je me laissais penser au Top 20. Mais honnêtement, un Top 15, je n’y aurais jamais cru. Je ne pouvais pas demander beaucoup plus pour mon anniversaire, c’est la cerise sur le gâteau“, avoue à DirectVelo le Normand, qui fêtait ce jour-là ses 25 ans.

« JULIEN ROUSSEL M’A TITILLÉ »

Parti en septième ligne, le sociétaire du VC Saint-Lô Pont-Hébert s’est retrouvé en dernière position au bout de la première ligne droite. “Je suis parti prudemment. C’était voulu. Je me suis placé sur la droite car dans le champ, ça avait tendance à serrer à gauche. J’avais vu à la course Espoirs qu’il y avait eu pas mal de chutes. Vu la longueur de l’épreuve, on n’était pas à dix places près. Je pouvais remonter ensuite tranquillement dans le champ“. À la fin du premier tour, il était déjà remonté en 23e position. “J’ai essayé de garder un rythme élevé. Je ne me suis pas fié aux autres. Je me suis concentré sur mon effort pour tenir jusqu’au bout. Dans les parties à pied, je me suis aperçu que je pouvais faire la différence“. Tous les demi-tours, il a changé de vélo. “Heureusement que le comité de Normandie a prêté main forte à ma copine. Sinon, j’aurais dû faire plus attention à mon matériel si ce n’était qu’une fois par tour“.

Il y a encore quelques semaines, ce spécialiste du VTT ne savait pas s’il allait être à Liévin. “J’ai fini le VTT tard. J’ai vécu une saison en demi-teinte. J’ai commencé la saison tranquillement en me disant que j’allais me faire plaisir. Je n’étais pas prêt à la Coupe de France à Bagnoles-de-l’Orne. À Troyes, j’ai pris une belle gamelle, j’aurais dû bâcher. Et le dimanche, j’ai explosé“, reconnaît Sammy Cadot Roger dont le meilleur classement a été 37e, à deux reprises. “Julien Roussel du comité de Normandie m’a parlé de Liévin. Il m’a titillé. Finalement, j’ai décidé d’y aller“. Avant le Championnat de France, il a pu mieux s’entraîner. “J’avais un peu plus de dispo, c’était plus calme au boulot et j’ai eu quelques aménagements horaires. Ça faisait longtemps que je n’avais pas préparé un cross comme ça. Je n’avais pas très envie de me louper. Je savais que j’en avais sous le pied. Je me sentais bien“, explique l’assistant commercial à Royal Vélo France.

« ILS M’ONT APPRIS LES BASES »

Sammy Cadot Roger a commencé le VTT à l’âge de 9-10 ans par des randonnées puis par quelques courses en UFOLEP. “J’ai grandi à la campagne. Je faisais 25-30 kilomètres le week-end, j’étais tout content de moi, j’en parlais toute la semaine“. Puis, l’habitant de Couvains (Manche) a intégré la DN du Team VTT Saint-Lô. “J’étais en sport-études. J’ai obtenu des Top 5 sur des épreuves nationales en Cadets et des Top 10 en Juniors. Puis j’ai dû bosser rapidement. J’ai dû mettre un peu le vélo de côté, mais là j’ai trouvé un peu plus de confort“, glisse le 18e d’une manche de Coupe de France VTT aux Ménuires la saison dernière.

Il y a quatre ans, il s’est mis au cyclo-cross. “J’ai vu qu’il y avait des déstockages de vélos de cross. Je me suis dit : « Pourquoi pas en prendre ! ». J’ai commencé à rouler avec Julien Roussel et Arthur Tropardy. Ils m’ont dit que j’avais peut-être moyen de gagner. Je me suis pris au jeu. Au début, je galérais dans les virages et dans la boue. Julien m’a dit : « Tu as le physique mais tu ne sais pas rouler ». J’ai pris un ou deux stages avec Clément Levallois et Mehdy Henriet. Ils m’ont appris les bases“. Il s’est même rendu une fois en Belgique au Koppenbergcross, le 1er novembre 2018, où il a terminé 20e dans la catégorie Espoirs. “Sur ce type de cross difficile avec des raidards, je peux me placer. En France, les circuits sont généralement un peu rapides et ce n’est pas là que je fais mes meilleures performances. Là-bas, j’avais les mêmes sensations qu’à Liévin, c’était dur dans les jambes. J’aimerais bien y retourner un jour“. Mais désormais, il va se concentrer sur la prochaine saison de VTT. “Je vais peut-être refaire un ou deux cross régionaux. Le but est d’être frais pour le VTT, on a tout ce qu’il faut pour marcher à Saint-Lô“.