Dimanche 23 janvier, une Française a réalisé un carton plein sur la piste du Grand Prix international d'Anadia. Heïdi Gaugain a remporté le scratch et la course aux points Juniors, à chaque fois avec un tour d'avance sur ses adversaires. Si ces courses n'étaient pas au programme des courses UCI, la sociétaire d'Urt Vélo 64 a dû affronter des Portugaises, des Espagnoles dont Ane Mazon (2e du championnat d'Espagne Juniors de keirin, 4e de la vitesse) et Johanna Martini (Championne d'Autriche du 500 m et de la vitesse et vice-Championne de la poursuite). "Je suis venue à Anadia pour trouver de la concurrence internationale pour évaluer mon niveau. J'ai rencontré des coureuses que je rencontre tous les week-ends au vélodrome d'Anoeta au Pays Basque", rappelle-t-elle à DirectVelo.

PROTHÈSE SCOTCHÉE AU GUIDON

Dans la course aux points, la citoyenne de Saint-Georges-sur-Erve en Mayenne a lâché les chevaux. "Au début, je faisais les sprints". Elle gagne les deux premiers. "Et puis, j'ai tenté d'attaquer et j'ai pris un tour. J'aime la difficulté et c'est plus sympa de jouer avec les adversaires". Et pour parachever son succès, elle gagne le dernier sprint.

L'ancienne sociétaire de Vélo Saint-Georges Aventure a découvert la piste grâce à son nouveau club d'Urt Vélo 64 de l'autre côté des Pyrénées, à Anoeta donc. "Je travaille l'Omnium et la poursuite. Je suis plutôt rouleuse mais j'essaie d'apprendre à jouer dans les sprints". Si la cycliste de 17 ans a rejoint le club des Pyrénées-Atlantiques et son pôle espoir de para-cyclisme, c'est qu'elle est née sans l'avant-bras gauche. Elle tient son guidon grâce à une prothèse depuis toujours. "J'ai appris à faire du vélo avec ma prothèse habituelle. Mon père l'avait scotchée au guidon", se souvient-elle.

DEUX CHAMPIONNATS DE FRANCE SUR PISTE AU PROGRAMME

À Urt, pas de bricolage, on cherche la performance. La 15e du Championnat de France Juniors a une nouvelle prothèse. "Elle est moulée en carbone. Elle est légère et on recherche aussi l'aérodynamisme. Il y a un anneau pour tenir le guidon. Toutes les adaptations sont validées par l'UCI pour respecter les normes de sécurité", précise-t-elle. Derrière une prothèse de compétition, il y a beaucoup de travail. "Il y a du travail d'ingénierie. Il faut beaucoup de réglages. D'ailleurs, la position pour la piste n'est pas la même que celle de la route".

Route et piste, Heïdi Gaugain va jongler entre les deux. Tout comme entre le calendrier valide et handisport. "Sur route, je vais disputer les premières manches de la Coupe d'Espagne avant celles de Coupe de France. Sur piste, je participerai à la Coupe de France et au Championnat de France. J'irai aussi au Championnat du Monde de para-cyclisme sur route au Canada au mois d'août et à celui sur piste qui aura lieu en France à Saint-Quentin-en-Yvelines". La lycéenne en Terminale Sciences Économiques et Mathématiques devra aussi jongler entre les épreuves du Bac et les manches de Coupe du Monde de para-cyclisme du mois de mai. Mais son premier grand rendez-vous a lieu cette fin de semaine à Bourges, avec le Championnat de France handisport sur piste. La Mayennaise sera au départ de la poursuite, du 500 m, du 200 m lancé et du scratch dont elle est la tenante du titre.