Kattekoers : Les Bleus frustrés mais récompensés
Il aura manqué quelques petits mètres aux Bleus pour rêver à un succès de marque sur la Kattekoers, version Espoirs de Gand-Wevelgem. Sorti dans un groupe de trois dans le final, Valentin Retailleau a bien cru pouvoir jouer la victoire. Mais le peloton, et le Britannique Samuel Watson, l’ont cueilli dans les derniers instants (voir classement). "Ça fait plaisir de faire un podium sur une si belle course, relativise l’habituel coureur d’AG2R Citroën U23. C'est super mais un peu déçu parce que finalement je me fais reprendre dans les tout derniers mètres. C'est un Danois qui lance (Adam Holm Jorgensen, NDLR), je prends sa roue, et je me fais doubler dans les derniers mètres par les deux (Samuel Watson et Sebastian Kolze Changizi, NDLR)". Celui qui portait le maillot de Champion de France pour la première fois a montré ses couleurs jusqu’au bout. "C'est particulier, ça fait très plaisir de l'avoir et de performer en plus, ça me tenait à cœur".
DE LA RAGE ET DE LA FIERTÉ
Derrière Valentin Retailleau, Pierre Gautherat et Axel Huens ont perdu le fil du sprint dans l’emballage final. "Un peu la rage parce qu'on fait une belle course, on a été offensif. J'ai essayé de lancer mais je me suis fait enfermer, c'était chaud. C'était un peu kamikaze, je suis mitigé. On vient pour gagner, on fait 3, on a un peu les boules. J'avais de super sensations aujourd'hui, j'ai bien géré, j'ai toujours été présent, mais c'est la course, peste le coureur du SCO Dijon. On s'est fait un peu enfermer, on était bien placé à l'entame du virage, c'est revenu de derrière et après c'était trop difficile de remonter en faux plat descendant. Il fallait virer au virage dans les deux premiers. Le rétrécissement à 300 mètres était chaud". Axel Huens rejoint son coéquipier. "On n’était que deux avec Romain (Grégoire) pour travailler et emmener le sprint pour Pierre et moi. L'arrivée est étroite donc on se fait enfermer à 400 mètres, mais je pense qu'on n'a pas à rougir".
Les Bleus ont rapidement perdu deux éléments sur chute, à savoir Louis Barré et Jordan Labrosse. "On n'a pas trop eu de chance, on a perdu Louis au bout de 30-40 km qui avait un fort potentiel, et Jordan au pied du premier mont. C'était difficile à quatre de pouvoir emmener un bon train. On a quand même fait une belle course. C'est une belle équipe, je suis content d'y être et on va essayer de mettre au fond une prochaine fois", finit par relativiser Pierre Gautherat. Pourtant, les Bleus n’ont jamais raté les coups. "Je pense qu'on a fait une belle course avec l'équipe. On avait des gars à l'avant quand il fallait, on a fait ce qu'on a voulu faire, en sortant au bout de 130 km comme c'était prévu a briefing. Dans le final, un Belge attaque (Alec Segaert, NDLR), je décide d'y aller, je sais que je suis un bon puncheur et à l'aise sur des finals comme ça. Je ne regrette pas d'y être aller", sourit Valentin Retailleau.
« ÇA AURAIT PU ALLER TRÈS LOIN »
Romain Grégoire et Axel Huens ont été les premiers Bleus à allumer la mèche. Accompagnés par des coureurs favoris à la victoire. "On savait qu'on devait attaquer dans les chemins, Romain est sorti avec Watson, moi j'ai suivi Hagenes et on s'est retrouvé à six avec que des costauds. Le problème, c'est qu’on était deux et ça a gêné l'entente. Il n'y a que Romain et moi qui appuyions, les autres passaient un peu en-dedans. C'est embêtant parce que je pense qu'on avait bien fait ce coup. Ça aurait pu aller très loin vu les mecs". Il faut dire que la première partie de course a été beaucoup plus calme que prévu. "On attendait pas mal de bordures, on s'attendait à avoir du vent de côté sur tout le début de course, mais finalement ça ne soufflait pas tant que ça. Les collectifs étaient représentés, on était tous prêts à dégainer pour accélérer et bordurer. Finalement ça ne s'est pas fait, il n'y avait pas beaucoup de vent. L'échappée est partie et ça a contrôlé", décrit le 3e du jour.
Finalement, cette 3e place contente plus ou moins les Bleus. Surtout parce que les protégés de Pierre-Yves Chatelon ont fait tout ce qui était prévu. "C'est une bonne journée quand même, on est récompensé avec le podium, tout le monde a fait son travail. On fait une bonne course. Si on a Louis ou Jordan en plus, Pierre et moi pouvons faire mieux. Romain a fait une grosse journée, il nous a replacés. En étant deux on se fait remonter par des équipes plus nombreuses, mais on doit être dans le Top 20. Trois mecs dedans, avec un podium c'est pas mal", se réjouit Axel Huens. Valentin Retailleau se souviendra lui de cette journée en bleu-blanc-rouge, sur une course emblématique. "Courir avec le maillot bleu et de Champion de France est toujours plaisant, et performer sur une Coupe des Nations, c'est top. J'avais cette ambition de faire un bon résultat ici, c'est réalisé". Les Bleus n’ont pas démérité, et malgré la frustration relative, les sourires n’étaient pas loin.