Corentin Ermenault vainc la « malédiction des maillots »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Un Aixois peut en cacher un autre. Faut-il encore parler de cacher. Vainqueur ce samedi, Damian Wild a cédé sa tunique jaune à son coéquipier, Corentin Ermenault, qui était déjà dans le groupe de trois échappés la veille. Le spécialiste de la piste, qui sort d'un stage avec l'équipe de France, a complété de le grand chelem de l'AVC Aix-en-Provence en remportant l'étape du dimanche. Corentin Ermenault est revenu avec DirectVelo sur son week-end, et ce coup double du dernier jour pour s'adjuger le Tour du Canton de l'Estuaire (voir classements).

DirectVelo : Comment s’est passée cette course pour toi ?
Corentin Ermenault : Ça allait, c’était beaucoup moins fou qu’hier (samedi) où je suis passé d’un des derniers groupes jusqu’au premier. Aujourd’hui (dimanche) on a laissé partir un groupe de huit dès le début et après on a géré derrière. Blagnac nous a aidés. Je ne sais pas trop pourquoi mais tant mieux ! Le circuit final était un peu plus dur à gérer. Heureusement que j’avais l’équipe et surtout Julien Trarieux, qui était très fort sur ce circuit. Tout s’est fait à la fin. On a monté la dernière bosse rapidement et on arrive à une trentaine je pense. Je me suis vite mis devant dans le dernier kilomètre et j’ai gardé ma place. Le sprint s’est bien passé. On m’a toujours dit que je ne savais pas gagner de sprint massif donc il fallait que je gagne aujourd’hui !

Tu n’avais pas gagné une course par étapes depuis longtemps...
Oui et en plus, comme dirait Adrien Garel, j’ai la malédiction des maillots. Quand je gagne une première étape ou un chrono, le lendemain j’ai toujours une connerie ou je bâche. Là j’ai cassé mon dérailleur mais finalement c’était une bonne chose. D’ailleurs, il y a une belle histoire. Hier (samedi) un monsieur a entendu que j’avais un souci de dérailleur et il est venu me voir. Il m’a apporté son vélo le soir pour me prêter son dérailleur. Je gagne avec aujourd’hui (dimanche). Je le remercie. Je ne sais pas comment il s’appelle mais je lui ai donné un maillot et une petite bouteille de vin. On a fait la photo. C’est une belle histoire.

« LES WEEK-ENDS COMME ÇA, JE PRENDS »

En début de saison tu disais que tu étais un peu court puisqu’on te battait au sprint…
Oui, je rectifie les choses ! On voit l’évolution. Je me prépare bien. Il y a la Boucle de l’Artois qui arrive donc la forme arrive aussi. J’ai peaufiné aujourd’hui. J’avais un stage de piste toute la semaine et en général je ne suis pas trop en forme à la sortie de ces stages. Je suis même un peu nul mais ce week-end j’ai cassé cette règle. C’est plutôt pas mal.

Hier (samedi) tu avais attaqué en début d’étape. C’était justement pour te débloquer ?
Voilà. Comme à chaque sortie de stage piste j’avais la patte bloquée, je n’arrivais pas trop à sortir de watts, j’étais vite asphyxié donc je suis sorti pour me débloquer. Hier, c’était un chantier. Quand ils ont relancé la course j’avais mal aux pattes, je me suis fait enterrer et j’étais dans le sixième groupe. En passant sur la ligne j’ai entendu que le speaker annonçait un retard de 2’17. Je me suis dit « là Coco, il va peut-être falloir y aller ». J’ai sauté de groupe en groupe. Les mecs ne me relayaient pas donc il fallait que je les sorte de la roue à chaque fois pour revenir. Dès que je suis rentré sur le groupe de tête je suis ressorti. J’ai déraillé. Damian Wild se retrouve donc devant grâce à ça puisque ça a cassé le groupe en trois. Après je suis ressorti sur la fin et j’ai encore eu un problème mécanique. En général ça ne se passe pas du tout comme ça. Mais si ça pouvait être comme ça tout le temps ça serait bien. Les week-ends comme ça, je prends.

« LE BUT, C'EST DE MARCHER SUR LES GROSSES COURSES »

Tu parlais aussi de la Boucle de l’Artois qui aura lieu le week-end prochain. Tu iras avec de grandes ambitions ?
On ne va pas se le cacher, j’y vais pour essayer de gagner là-bas avec Aix-en-Provence. C’était le deal. Je viens à Aix, ils me laissent faire un peu ce que je veux mais le but, c'est de marcher sur les grosses courses. On va là-bas avec une grosse équipe. On espère faire quelque chose au chrono pour gérer derrière. On a une belle équipe cette année. Pourtant on n’a pas changé grand-chose par rapport à l’an dernier mais tout le monde est soudé. On a de bons coursiers, on court les uns pour les autres et ça se passe bien entre nous. On m’a aussi recruté pour ça. Je suis là pour mettre la bonne ambiance, que tout se passe bien. C’est le but.

Pour cette année, t’es-tu fixé des objectifs ou prends-tu les courses comme elles viennent ?
Un peu des deux. Je prends comme ça vient mais j’ai aussi des objectifs comme la Boucle de l’Artois, les Championnats de France de chrono et route, ainsi que le Championnat d’Europe et du Monde sur piste.

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