Un triple doublé pour marquer encore un peu plus les esprits. Depuis le début de la saison, la Conti Groupama-FDJ, réserve de la WorldTeam du même nom, réalise régulièrement des performances de haute volée. En témoigne encore le succès final, dimanche, d’Enzo Paleni sur le Triptyque des Monts et Châteaux (2.2U). L’équipe compte déjà sept victoires depuis le début de la saison. Sur le Youngster Coast Challenge (1.2U), Jensen Plowright et Paul Penhoët ont tous les deux levé les bras sur la ligne, après un formidable doublé. Une semaine plus tard, ils inversaient les rôles et c’était au tour du Français de gagner devant l’Australien, cette fois-ci sur une étape du Tour de Normandie (2.2) - photo ci-dessus -. Et le week-end dernier, en plus du succès au général d’Enzo Paleni en Belgique, Jensen Plowright a (encore) gagné une étape devant… son coéquipier britannique Samuel Watson, lui-même lauréat du Gand-Wevelgem Espoirs quelques jours plus tôt sous le maillot de sa sélection nationale.

« RÉCOMPENSÉ DE TOUT LE TRAVAIL QUI EST FAIT DEPUIS TROIS ANS »

Dans ces conditions où la Conti Groupama-FDJ collectionne les succès et même les doublés, le manager général de la structure de développement, Jens Blatter, ne peut être que ravi. “Je pense que l’on est la meilleure équipe réserve actuellement, en UCI. C’est même sûr, selon moi. On est récompensé de tout le travail qui est fait depuis trois ans. Depuis le début de saison, on savait que l’on avait une très belle équipe. On sent une très bonne ambiance dans l’équipe, une cohésion incroyable. Et tout ça, forcément, c’est payant à terme”, se réjouit le Suisse auprès de DirectVelo, en marge du Triptyque des Monts-et-Châteaux. “On était venu ici avec une équipe très forte. On savait qu’il était possible de gagner le général mais on voulait aussi gagner une étape. On a réussi à le faire. Enzo (Paleni) a pris sa chance le premier jour et c’est donc lui qui s’est retrouvé dans la position de leader pour la suite du week-end, même si initialement on imaginait plutôt Sam Watson dans ce rôle-là. Enzo a fait ce qu’il fallait faire. Il a tenu et a remporté le général, chapeau à lui”. 

En ce début de saison 2022, tout a très vite marché fort pour la Conti. “Dès qu’on a ouvert le compteur, ça a boosté tout le monde mais ça a aussi mis la pression. Chacun a eu envie de faire la même chose. Le fait que beaucoup de coureurs soient à ce niveau de performance va rendre les choses plus difficiles pour le choix de ceux qui rejoindront la WorldTeam à terme”, sourit Jens Blatter. Avant d’enchaîner : “Mais en même temps, c’est le but premier. Si d’autres jeunes peuvent rejoindre le WorldTour via une autre équipe, en plus de ceux qui passeront au-dessous chez nous, c’est bien aussi pour eux”.

« C’EST À EUX DE LIBÉRER DES PLACES »

Dans le cas où cette équipe réserve continuerait de performer à un tel niveau, et avec plusieurs coureurs différents, tout au long de la saison, serait-il envisageable de voir quatre ou même cinq éléments de la structure rejoindre la WorldTeam ? “Je crois que c’est possible, oui”, répond Jens Blatter. Un discours qui n’est pas sans rappeler celui de Jean-René Bernaudeau, qui expliquait qu’il n’avait pas de quota ou de limite quant au nombre de coureurs du Vendée U qui pourrait rejoindre TotalEnergies en 2023 (lire ici). “Marc (Madiot) a toujours dit que la Conti est très importante parce que c’est le futur de l’équipe. Nous, de notre côté, on a fait le boulot avec ce groupe-là. Maintenant, c’est à eux de libérer des places”.

Il sera donc sans doute difficile de faire des choix au sein du staff de la Groupama-FDJ. “J’espère bien que ce sera dur !”, rigole Jens Blatter, satisfait d’avoir un groupe d’une telle qualité. D’autant qu'en ce début de mois d’avril, la saison ne fait - après tout - que commencer ! “Pour l’instant, on a eu les Classiques et des arrivées au sprint qui ont permis à certains de nos coureurs de s’exprimer. On voit des coureurs qui sont prêts à rejoindre l’équipe première dans le WorldTour. Mais on a aussi la seconde partie de l’équipe avec les grimpeurs, Lenny Martinez, Romain Grégoire ou Reuben Thompson qui n’ont pas encore eu leurs courses. J’espère qu’ils vont faire pareil”. De quoi être toujours plus ambitieux alors que, dans les prochaines semaines, plusieurs membres de la Conti continueront de goûter au plus haut niveau mondial en participant à certaines courses avec la maison mère. “C’est le meilleur moyen de faire le lien. Quand ils redescendent avec nous sur les courses Espoirs, tu as passé un cap et tu sens la différence”.