Harrison Wood : « J'ai baissé la tête et j'ai appuyé »
En 70 kilomètres d'échappée en solitaire, Harrison Wood a réussi son Tour de Saône-et-Loire. 70 kilomètres d'effort sans relâche pour lever le bras à Cluny, ville d'arrivée finale de cette Élite Nationale. Si l'AVC Aix-en-Provence avait tiré un trait sur le maillot jaune, le club de N1 signe même un triplé à l'arrivée (voir classement). Le Britannique attendait ce succès, avec la manière, comme il l'explique à DirectVelo.
DirectVelo : Tu es parti à la moitié de l'étape, c'était prévu ?
Harrison Wood : Je ne voulais pas attaquer d'aussi loin mais plutôt vers le km 90 dans une longue montée (le col du Grand Vent, NDLR). Mais je voyais que tout le monde était fatigué et j'ai décidé d'y aller à 70 km de l'arrivée. Il y avait un gars de l'équipe norvègienne et un de Bourg-en-Bresse avec nous, donc il n'allait pas rouler derrière nous. J'ai baissé la tête et j'ai appuyé aussi fort que je pouvais pour garder un bon rythme. Je suis très content d'avoir gagné et encore plus après avoir fait le spectacle.
As-tu pensé pouvoir gagner le général ?
Oui, quand j'ai eu 2'30", je me suis dit que c'était peut-être possible. Mais je savais aussi que dans le final, le peloton me reprendrait une minute. Mais en fait, je pensais surtout à 100% à la victoire d'étape.
« JE LE SENTAIS AU-DESSUS DE MON ÉPAULE »
Comment as-tu géré ton effort ?
À la fin, je luttais vraiment. Sur le plat, j'ai trouvé un bon rythme et dans les bosses, j'appuyais un peu plus. Je n'allais pas trop dans le rouge car j'avais peur de ne plus pouvoir récupérer par la suite. La voiture me donnait des bidons et des gels. Mais à la fin, c'était une bataille au mental. Jusqu'ici, à chaque fois que je montais sur le podium, c'est parce que j'arrivais au sprint pour la victoire ou que j'avais fait une erreur tactique. Aujourd'hui, arriver seul après 70 kilomètres en solitaire, ça montre ce dont je suis capable.
C'est aussi ta première victoire de la saison ! Qu'est-ce qu'elle représente pour toi ?
C'est une victoire particulière pour moi, une victoire sentimentale. L'an dernier, j'ai perdu mon grand-père alors qu'il était une grande source d'inspiration, mon héros et aussi mon plus grand supporter. Aujourd'hui, la victoire est pour lui. Tout au long des 70 km, je le sentais au-dessus de mon épaule, je pensais à lui. J'espère que c'est la première victoire d'une longue série.
L'AVC Aix réussit même un triplé à l'arrivée de l'étape...
Hier (samedi) soir, nous avons conclu que nous avions perdu le général mais tout le monde était motivé pour réussir une dernière étape spectaculaire. L'esprit de l'équipe d'Aix est de courir les uns pour les autres pour obtenir le meilleur résultat. Hier, tout le monde était fatigué après l'étape mais on avait prédit ce résultat et nous prouvons la valeur de l'équipe. À Aix, nous sommes aussi une équipe qui joue collectif, comme le Vendée U. Ils sont plus forts ensemble, c'est ce que nous voulons faire également.
« UN TRÈS BEAU TOUR DE SAÔNE-ET-LOIRE »
Aviez-vous un sentiment de revanche après la perte du maillot jaune de Clément Delcros ?
Oui, c'est dommage, il y avait un kilomètre de trop dans la montée. Mais peut-être que s'il avait conservé le maillot hier, on l'aurait perdu aujourd'hui et on n'aurait pas fait le triplé. Au final, on repart avec une victoire d'étape et une journée en jaune. Nous avons fait un très beau Tour de Saône-et-Loire.
Quelle sera la suite de ton programme ?
Nous irons dimanche prochain en Italie pour le Giro di Biella qui est une très belle course. Ensuite ce sera le Chrono 47, le contre-la-montre par équipes de la Coupe de France N1, et enfin le Tour de la Bidassoa. Ce sera la fin de la première partie de ma saison. Puis je me reposerai avant les courses par étapes comme le Tour de Navarre et Montbéliard.