Troisième du Circuit de Wallonie (1.1) ce jeudi, Philippe Gilbert n'était pas forcément satisfait de son résultat. Le Wallon a animé le final de l'épreuve, mais pas comme il l'aurait souhaité initialement. "Honnêtement, je suis déçu. Il y a eu une petite incompréhension avec Reinardt Janse van Rensburg (son coéquipier chez Lotto-Soudal, NDLR), déclare-t-il en zone mixte. Je lui avais dit que je voulais attaquer à un endroit bien précis. J'étais parfaitement dans sa roue, je lui ai dit d'accélérer, mais il n'a pas bougé. Je pensais qu'il était à fond mais en fait, ce n'était pas le cas".

LUTTE POUR LES POINTS UCI : « ON PREND ENCORE UNE BELLE OPTION »

L'ancien Champion du Monde a donc attaqué lui-même. Les deux hommes ont brièvement débriefé, à chaud, leur course au terme de l'épreuve. Selon le coureur de 39 ans, il s'agit "d'un problème de communication. C'est dommage. S'il me lance, c'est un autre final et je pense pouvoir l'emporter, analyse-t-il. Ici, en attaquant moi-même, j'avais Axel Zingle dans la roue. J'ai coupé une première fois mon effort et on s'est remis de belles attaques. On a quand même pris assez d'avance, donc je me suis un peu relevé. La victoire était entre nous". L'ex-double Champion de Belgique s'est particulièrement méfié du Français de la Cofidis. "Je pouvais y aller mais j'ai eu raison de m'en méfier. Quand il a attaqué, je n'ai pas pu répondre".

Le collectif Lotto-Soudal était impressionnant au départ avec ses deux têtes d'affiche francophones, à savoir Philippe Gilbert et Arnaud De Lie. Toutefois, le néo-professionnel s'est senti moins à l'aise que son aîné. "Arnaud était à bloc, il l'a dit plusieurs fois. Il était honnête, ce qui n'est pas toujours le cas chez les sprinteurs, précise Philippe Gilbert. J'essayais de le rassurer, en lui disant que tout le monde était à fond et il a repris un peu de moral à deux tours de la fin. Notre directeur sportif Nikolas Maes a dit que, en vue des points UCI, chacun devait faire le final de son côté avec moi, Maxim Van Gils et Arnaud". Tactique payante avec les 3e, 6e et 12e places récoltées par les pré-cités. "Tous les points sont importants. Par rapport à Israel-Premier Tech notamment, on prend encore une belle option. En fin de saison, ça risque d'être serré et chaque point va compter. Il reste pas mal de courses pour en marquer".

« BEAUCOUP DE GENS ONT PEUT-ÊTRE OUBLIÉ TOUT CE QUE J'AI EU »

Malgré sa déception du jour, Philippe Gilbert est heureux de sa reprise, après une coupure consacrée à son mariage. "C'est déjà bien d'être là. J'ai quand même fait une belle coupure après Dunkerque. Il y a eu mon mariage, avec pas mal d'émotions et ça prend aussi beaucoup d'énergie. Compte tenu de ça, pour une reprise, je suis satisfait de ma forme actuelle". Le résident monégasque souligne également le retour "d'une forme convenable après tous les problèmes que j'ai eus : il y a beaucoup de gens qui ont peut-être oublié tout ce que j'ai eu : ma double fracture au genou, les maladies à répétition... Je n'étais pas à mon niveau, mais ce n'était pas pour rien non plus. Si je suis là aujourd'hui, c'est à force de travail et d'abnégation".

Sa victoire aux 4 Jours de Dunkerque l'a quelque peu libéré : "Ça m'a remis en route, même mentalement, vis à vis des autres. Je suis revenu là où j'ai toujours été, finalement. Ça fait plaisir. Le but, désormais, est de monter en puissance en vue du Tour. C'est rassurant". Sa participation à la prochaine Grande Boucle, par contre, n'est pas encore acquise. "J'espère y être. À part prouver sur le vélo que j'ai ma place, je ne peux rien faire d'autre. On verra. La sélection n'est pas entre mes mains".