Romain Grégoire : « C'est quand même autre chose »
Ce samedi matin au départ de la dernière étape du Tour d'Italie Espoirs, Romain Grégoire n'était pas ravi de son Giro. "On était l'équipe dite favorite sur le papier et au final, on n'a ni victoire d'étape, ni maillot rose. C'est décevant", tranchait-il au micro de DirectVelo. Un avis sévère quand on prend en compte, avant cette ultime explication, la 3e place de Lenny Martinez au général (et son maillot de meilleur jeune et de meilleur grimpeur, sans compter le classement par équipes). "C'est sûr qu'on a quand même des résultats, des maillots, mais on les échangerait bien contre une victoire d'étape. On a une grosse équipe Groupama-FDJ cette année. On a essayé d'aligner la meilleure équipe possible pour aller chercher des victoires et on n'y arrive pas donc c'est une déception. Il reste 120 kilomètres pour inverser la tendance", lâchait-il en fin d'interview avec beaucoup de détermination.
Un signe qui laissait présager qu'il comptait bien jouer la victoire d'étape. De plus, le final raide à Pinerolo (500 mètres à 13,4%) se prêtait à merveille à ses qualités de puncheur. Le vainqueur de la Flèche Ardennaise a joint l'acte à la parole (voir classement). Il a viré en tête au pied de l'ascension. "Nous avions pu reconnaître cette bosse une première fois à 20 kilomètres de l'arrivée. C'est une bosse que j'affectionne, un final à ma portée. Il y avait un passage très technique aux 700 mètres. Le plan était de virer en 1ère et 2e position avec moi et Samuel Watson. Nous avions deux cartes pour cette arrivée. Je suis parti à fond dès le pied. Si Sam arrivait à me dépasser, c'était pour lui. Sinon, j'allais au bout. J'ai tout de suite eu un écart et j'ai tenu bon. Samuel Watson fait 2e. Tout s'est passé comme prévu cette fois-ci." Par conséquent, il a revu son bilan à la hausse. "Nous voulions vraiment bien faire. Nous étions dans la bonne démarche avec l'équipe. Nous avons tout bien fait, nous n'avons pas roulé à l'envers. Tout s'est bien goupillé et nous avions l'énergie nécessaire dans les 500 derniers mètres pour nous imposer. Le travail est fait et bien fait. Une gagne, c'est quand même autre chose que les places d'honneur".
« JE PEUX JOUER SUR TOUS LES TERRAINS »
Romain Grégoire est donc allé chercher sa victoire d'étape. Au général, le lauréat de Liège Espoirs termine l'épreuve au 11e rang, à 10'16" du vainqueur Leo Hayter (Hagens Berman-Axeon). Longtemps en lutte pour un Top 5, il a perdu des places vendredi lors de l'avant-dernière étape, au sommet du Colle Fauniera. "Je n'ai pas réussi à suivre. J'étais clairement à fond. En plus, la chaleur ne m'a pas aidé. C'est aussi une accumulation de fatigue qui ont fait que j'étais trop juste. Il y a des circonstances qui ont fait que c'était beaucoup trop dur et que j'ai perdu énormément de temps." Cependant, il a été dans le coup lors de l'étape reine, le troisième jour, avec plus de 5000 mètres de dénivelé positif. "C'était du chacun pour soi. Je pense que nous avons même bien joué notre carte. Nous avons fait ce qu'il fallait pour que ça marche, malheureusement ça ne l'a pas fait. Nous avons peut-être un peu payé notre jeunesse avec Lenny (Martinez), mais nous étions quand même dans le match. Nous avons été seulement battus par Leo Hayter qui était trois jambes au-dessus de nous ce jour-là. Nous ne pouvions pas faire beaucoup mieux".
Finalement, le Franc-Comtois a les réponses qu'il venait chercher. "J'ai vu, lors de la troisième étape, que sur un parcours avec quasiment 5000 mètres de dénivelé positif, j'arrive à jouer les premiers rôles. Je retire pas mal de positif. Je voulais voir si j'étais capable de jouer le classement général sur une course comme celle-là. Mais ce n'est pas fini. Je pense que ça pourra passer un jour ou l'autre. Mais sur la troisième étape, j'ai vu que je pouvais jouer sur les étapes de montagne donc ça c'est plutôt positif. Même pouvoir être là sur un sprint massif, le lendemain, lors de la quatrième étape, c'est du positif. Je vois que je peux jouer sur tous les terrains".