Maximilien Juillard : « Plein de gens vont découvrir mon nom »
Bien qu’en grande forme, Maximilien Juillard ne s’attendait pas à ça. “Honnêtement, c’est une très grosse surprise. J’ai du mal à réaliser que je suis sur le podium du Championnat de France”, confie-t-il à DirectVelo. Le médaillé de bronze a connu une course bien différente des deux premiers, Mattéo Vercher et Mickaël Guichard, arrivés onze secondes avant lui (voir classement).
Il a manqué le groupe de costauds sorti dans le premier tour - avec les deux futurs premiers de l’épreuve -. Pourtant, le sociétaire du VC Villefranche Beaujolais avait reçu la consigne de faire le début de course. “Le parcours ne me convenait pas très bien. C’était plutôt pour puncheurs. Dans l’équipe, on avait Lucas Avadanian qui est très à l’aise là-dessus”. Le futur 3e a été écarté de la course à l’échappée après une chute au 8e kilomètre. Pendant une soixantaine de kilomètres, il a sauté de groupe en groupe pour essayer de revenir sur le peloton. “À chaque fois que je passais sur la ligne, j’entendais Daniel Mangeas qui citait les noms qu’il y avait à l’avant. Il n’y avait que des champions. J’étais à 1’30“. J’étais avec mon coéquipier Thomas Joly qui était aussi tombé”. Ses directeurs sportifs lui ont dit de s’accrocher. “Rien n’est jamais perdu. La course était longue. Sous des conditions comme ça, on sait que le mental fait beaucoup”.
« DÈS QUE ÇA MONTAIT, J’ATTAQUAIS »
Il préfère le soleil à la pluie choletaise mais le récent 2e du Tour du Beaujolais est en pleine confiance. “Je peux me surpasser mentalement. À la fin, on revenait de groupe en groupe”. Ses coéquipiers ont senti qu’il était dans une très bonne journée. “Ils m'ont dit que j'avais de la force. La seule fois de la course où j’ai vu l’avant, c’est quand je suis sorti dans le final en contre derrière le duo de tête. J’ai essayé d’en mettre partout dès que ça pouvait temporiser. Dès que ça montait, j’attaquais. Ça ne sortait pas toujours mais je sentais que j’en avais sous la pédale”. Les garçons les plus rapides du groupe se sont regardés. “Je n’étais pas du tout quelqu’un de ciblé. Je suis sorti comme ça. J’ai appuyé jusqu’à la ligne”. Avec ce grand bonheur de monter sur le podium.
Si les premiers battus d’un Championnat de France ont souvent du mal à cacher leur déception dans les minutes qui suivent l’arrivée, Maximilien affichait lui un grand sourire pendant la cérémonie protocolaire. “Honnêtement, je me contente vraiment de cette médaille car je n’ai jamais vraiment été en mesure de jouer le titre tout au long de la course. C’est une belle récompense pour tout le club”. Et pour lui, vainqueur du Bédat en début de saison.
« JE SOURIS QUAND JE VOIS ÇA »
Son statut va changer dans le peloton amateur après ce podium. Il en a bien conscience. “Plein de gens vont découvrir mon nom, sourit-il. On va peut-être faire plus attention à moi. Ça ne change pas non plus énormément de choses. Il ne faut pas non plus tout attendre de la part des autres. Il ne faut pas avoir peur d’être regardé”. L’Espoir 3e année peut désormais rêver de décrocher une place de stagiaire en fin de saison. Il en rêve et ne le cache pas. “C’est dans un coin de ma tête. Dans l’année, il n’y a pas besoin de beaucoup de courses pour montrer des choses. C’est vraiment un objectif de passer à l’échelon supérieur. Pour ça, il faut marcher, il faut être régulier et très fort”.
Il a connu une évolution différente du Champion de France du jour, Mattéo Vercher, Rhodanien de 21 ans comme lui. “Je souris quand je vois ça. Quand j’ai commencé le vélo en Minime, on était du même département avec Mattéo et il gagnait déjà des courses… et il en gagne encore. C’est une belle chose d’évoluer petit à petit. Je suis content d’être derrière lui. Je suis content aussi d’être derrière Mickaël. C’est un coureur avec qui je courais tous les week-ends quand il était chez Pro Immo Nicolas Roux. J’ai un peu de mal à réaliser que je suis sur le podium du Championnat de France. Je n’ai jamais gagné de courses en Juniors. J’étais toujours là. Je progresse petit à petit. Je n’ai jamais été un coureur très fort”. C’est désormais du passé.