Le bras de la frustration pour Finlay Pickering
Au moment de franchir en vainqueur la ligne d'arrivée de la 3e étape du Tour Alsace au sommet de la Super Planche des Belles Filles, Finlay Pickering n'a pas pu s'empêcher d'exécuter un bras d'honneur. "C’est pour pas mal de choses à la fois. Un peu de frustration. Ça a mis du temps à venir pour moi… J’ai connu des blessures, des maladies, il y a encore une semaine de ça… Voilà, c’est pour un peu tout ça. Je l’ai fait et c’est comme ça, c’est tout, explique-t-il à DirectVelo. En fait, je me sens bien seulement depuis cette semaine après un début de saison difficile. Au Tour du Val d'Aoste, je n'étais pas terrible", alors qu'il s'était classé 4e le deuxième jour.
« COMME ROULER SUR DU SABLE »
Mais sur ce Tour Alsace, le baromètre de sa forme remonte au beau fixe. Déjà jeudi, il a beaucoup travaillé pour Reuben Thompson, son coéquipier de la Conti Groupama-FDJ. "Hier par exemple, j'ai dépensé beaucoup d'énergie à faire le tempo dans les montées". Ce vendredi, l'objectif de l'équipe bisontine était clair : s'imposer à la Super Planche. "Nous étions trois à pouvoir gagner, avec Romain (Grégoire), Reuben et moi-même. On l'avait reconnue la semaine dernière avec Reuben, mon coloc, mais c'est différent entre l'entraînement et la course".
Romain Grégoire a placé le premier pion de la Conti en se plaçant dans l'échappée de six coureurs qui a ouvert la route jusqu'au col de la Chevestraye. "Samuel (Watson) et Laurence (Pithie) ont roulé pour me protéger toute la journée. Je n'avais qu'à penser à gagner la course. Je n'ai eu qu'à faire l'effort pendant trois kilomètres alors qu'ils ont roulé pendant 140 bornes". C'est en effet à trois bornes de l'arrivée que l'Anglais de 19 ans a démarré. "Je me sentais bien et c'était mon jour. Mais c'était trois kilomètres très durs. Il y avait encore Reuben dans le peloton donc si j'étais revu, il pouvait contrer. Dans le dernier kilomètre, il y avait vent de face, c'était dur. C'est très sec, c'est comme rouler sur du sable".
« J'AI ENVIE DE LE DÉFENDRE »
Voici donc le citoyen de Kingston upon Hull en jaune à deux jours de la fin de la course 2.2 (voir le classement). "C'est une victoire qui signifie beaucoup pour moi et l'équipe. Mais il y a encore deux grosses journées avant la fin. J'ai le maillot jaune mais on va voir comment ça va aller demain. Je crois en l'équipe et j'ai envie de le défendre".
L'ancien sociétaire du Clifton CC vient du Yorkshire, une région de vélo qui a reçu le Championnat du Monde en 2019 et organisé la Leeds Classic. "J'ai toujours fait du vélo. J'ai aussi pratiqué la natation, j'ai couru à pied aussi où j'étais bon. Mon père et ma mère ont couru chez les amateurs". Et s'il a rejoint la Conti Groupama-FDJ, c'est grâce à Joseph Pidcock qui va rouler pour l'aider à défendre son maillot jaune jusqu'à dimanche.