La Conti Groupama-FDJ ne lâchera pas le morceau
Après avoir placé deux cartes dans le bon groupe du premier jour, en vue du classement général, la Groupama-FDJ a décroché la victoire d’étape, ce vendredi, sur la Ronde de l’Isard, grâce à une troisième carte. Lenny Martinez, sorti avec son coéquipier Reuben Thompson, a ensuite fait sa loi dans la montée vers Guzet-Neige (voir classement). "Je savais que je devais aller devant plus tôt et m’échapper pour le classement général. Je suis vraiment allé dans la zone rouge. J’étais un peu à bloc. Je n’avais pas de super jambes mais j’ai essayé quand même", admet le Néo-Zélandais, qui n’a pas réussi à accrocher le futur vainqueur.
L’autre carte pour le général est Enzo Paleni, et il résiste pour le moment très bien. "J’ai essayé deux-trois coups quand je voyais que ça temporisait pour faire travailler les Jumbo. Je savais que ça n’allait pas marcher, c’était long. Le plan était d’imprimer un gros tempo dans la bosse pour la victoire d’étape et essayer de faire sauter (Johannes) Staune-Mittet avec Reuben". Le Français a d’ailleurs assuré la cassure derrière l’attaque de ses deux coéquipiers. Même si Reuben Thompson a fait le boomerang. "J’ai essayé pour tenter de prendre du temps sur Staune-Mittet. Il est fort, il a pris directement ma roue. J’ai essayé de réattaquer aux 200 mètres en faisant un sprint. Je n’ai pas réussi à le sortir de la roue. Le principal est la victoire d’étape avec Lenny", concède l’ancien vainqueur du Triptyque des Monts et Châteaux.
« QU’EST-CE QU’IL SE PASSE, ON NE GAGNE PLUS »
Aujourd’hui encore, la Groupama-FDJ a tout tenté pour renverser Johannes Staune-Mittet. "Reuben m’a demandé de rouler le plus vite et le plus longtemps possible. J’ai fait le max, ça a bien marché. Je pense qu’on est l’équipe la plus forte ici, on le disait déjà hier. On travaille bien ensemble. Je ne suis pas au maximum de ma condition, j’ai pris du poids", concède Lorenzo Germani, précieux encore ce vendredi. Jérôme Gannat y voit une continuité depuis le début de saison. "Il y a eu un gros travail collectif de tout le monde tout au long de l’année. C’est pour ça que douze des treize coureurs ont gagné (seul Joseph Pidcock n’a pas remporté de course, NDLR). On essaie de cibler le coureur qui peut aller chercher la victoire et bosser pour lui. Parfois, c’était à notre désavantage car on a toujours couru pour gagner, et nous avons parfois perdu, notamment au Baby Giro".
Enzo Paleni fait partie de ces coureurs capables de s’exprimer sur tous les terrains. "On est tout le temps présent depuis le début de l’année que ce soit sur les sprints, sur les Classiques ou sur les courses de grimpeurs. On a une équipe vraiment complète avec différents coureurs. Je me retrouve à chaque fois dans les deux groupes sprinteurs et grimpeurs où je suis toujours là à rouler". Et il était temps pour Jérôme Gannat et ses hommes de retrouver la victoire. "Je leur avais dit en rigolant : « qu’est ce qu’il se passe, on ne gagne plus ». Je l’avais dit aussi la semaine avant la victoire de Raït (Arm, au Grand Prix de la Somme, NDLR). C’était une année exceptionnelle, il y a 26 victoires, on est 7e à l’Europe Tour… Ils ont quasi tous leur avenir assuré, il aurait pu y avoir un relâchement, même s’il y en a peut-être eu un léger. Mais ce sera difficile de faire mieux que ce que l'on réalise cette saison".
« DES POSSIBILITÉS DE RENVERSER LE GÉNÉRAL »
Mais il reste encore un objectif ce week-end, pour mettre la cerise sur le gâteau : battre la Jumbo-Visma. "Leur groupe est très fort. Staune-Mittet n'a pour le moment jamais été en difficulté. Les montées lui correspondent bien", ajoute le directeur sportif. Pour ce faire, Reuben Thomspon et Enzo Paleni devront continuer leur travail de sape. Même si le Néo-Zélandais n’est pas dans sa meilleure forme. "Reuben (Thompson) est peut-être un poil en dessous de son niveau du Tour du Val d'Aoste. Il y a encore bien sûr des possibilités de renverser le général", promet Jérome Gannat. "J’espère que ce sera mieux pour demain. Il y a trois bosses dans le final, c’est complètement différent d’aujourd’hui. Il y aura trois efforts de 30 minutes ou plus. Aujourd’hui, c’était juste…", admet Reuben Thompson.
Enzo Paleni est prêt à confirmer. "D’habitude, je ne me préoccupe pas trop d’être dans le final pour monter à bloc parce que je roule avant. Avec ma bonne place au général, j’ai l’opportunité de jouer un peu ma carte personnelle. Je vois que je peux bien grimper, c’est plaisant". Jérôme Gannat a déjà pris des notes pour le week-end. "Ce samedi, il y a trois cols dans le final. Dimanche, ça sera différent puisqu’il restera 50 kilomètres pour aller à Saint-Girons en haut du dernier col, mais l’an passé Gijs Leemreize avait fini seul et renversé le général". Mais il était sous les couleurs de Jumbo-Visma, alors cette fois, la Conti Groupama-FDJ espère voir Reuben Thompson ou Enzo Paleni prendre les Néerlandais à leur propre jeu.