Le Tour de Bretagne rallonge la sauce à l'Armoricaine
Les organisateurs du Tour de Bretagne savent compter. Avec un total de 1249 kilomètres, la 56e édition arrive à une moyenne journalière de 178,4 km, juste en dessous des 180 km autorisés par l'UCI pour une 2.2. L'an dernier, le parcours dessiné par Christophe Fossani développait 1165 kilomètres. Cette volonté de rallonger la sauce est revendiquée par le président du Tour de Bretagne. "Le niveau progresse de plus en plus. Pour faire la décision, on est obligé de durcir la course tout en restant raisonnable", dit-il à DirectVelo après la présentation du parcours, ce jeudi midi à Châteaugiron (voir le parcours). "C'est un tiers du Tour de France (et même un peu plus, la Grande Boucle 2023 accumule 3404 km, NDLR), nous voulons habituer les coureurs à ces efforts", ajoute-t-il.
Pour ajouter des bornes, les organisateurs avaient le choix. Faire des détours dans la campagne ou faire des tours en plus. "Chaque jour, nous ajoutons un tour de circuit final, ça plaît aux équipes et aux communes qui nous accueillent", indique le président de l'ex-Ruban Granitier. À Plumelec, les coureurs devront escalader six fois la côte de Cadoudal. Le Tour de Bretagne continue aussi de faire visiter aux futures vedettes internationales du peloton des petits "pays" férus de vélo comme Louisfert, Le Quillo ou les communes du Mené.
Le sixième jour, une étape va même dépasser les 200 kilomètres, 209,4 précisément, entre Châteaubriant et Plancoët. En 2021, la 5e étape partait déjà de Châteaubriant pour rejoindre Boisgervilly, 217 kilomètres plus loin. Avant le départ, certains observateurs doutaient alors de l'intérêt d'un tel rallye. La mode est déjà aux étapes courtes supposées plus intéressantes depuis les 118 kilomètres de folie de l'étape de Formigal de la Vuelta 2016 mais qui arrivaient après 600 kilomètres en trois jours. Résultat, à la sortie de Châteaubriant, les coureurs font la course dès le km 0, 48 kilomètres sont couverts dans la première heure et une vingtaine d'hommes sortent du peloton à 130 km de l'arrivée, dont plusieurs coureurs placés au général comme Johan Le Bon, Jean-Louis Le Ny et Matthew Dinham. De quoi convaincre Christophe Fossani de ressortir la recette cette année. "Cette année, la fin d'étape sera plus corsée qu'en 2021 avec la Vallée Verte, et le circuit final à Plancoët est plus dur que celui de 2018 avec l'arrivée à Nazareth". La formule sera complète, reste à voir si les coureurs auront de l'appétit et sortiront les couteaux et les fourchettes.