Corentin Ermenault : « C'est vraiment une Coupe du Monde »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Roues à rayons et dérailleur, pas de doutes, Corentin Ermenault est de retour sur la route. Depuis samedi dernier à Noyal puis dimanche à Redon-Redon, le pistard a retrouvé les courses avec son camarade du Team Bricquebec Cotentin, Adrien Garel. Il sera de nouveau au départ ce week-end de la Gainsbarre et de la Gislard. Mais le Picard l'admet, il n'est pas encore en état de jouer les premiers rôles sur le bitume. "Je suis tombé malade juste après ma coupure de cinq jours après la piste, ça m'a fait quinze jours sans vélo, ça va être dur pendant un petit mois", commentait-il pour DirectVelo au départ de Redon-Redon. 

Il reviendra sur la piste pour le Championnat du Monde au mois d'août à Glasgow. Mais d'ici-là, "il me faut beaucoup de route pour marcher sur la piste avant le Mondial", prévient-il. Son programme compte plusieurs courses par étapes. Le Tour de Charente-Maritime pour la Coupe de France N2, le Tour de la Manche, le Tour de Loire-Atlantique, la Route Vendéenne. "Avant le Championnat de France, j'irai soit au Tour Nivernais Morvan, soit à la SportBreizh". Il ira à Cassel sans se mettre de pression. "Pour le contre-la-montre, quand je viens pour gagner, je fais 2 à chaque fois. Si ça gagne c'est très bien, si ça fait 2 ou 3 ce sera bien aussi. Mais je pense aussi à la course en ligne même si ça risque d'être dur".

« JE DISAIS AUX AUTRES DE PROFITER »

Le vainqueur de la dernière manche des Boucles du Haut-Var a consacré son début de saison à la piste et à la qualification olympique de la poursuite par équipes. "Le bilan est positif, ça s'est bien passé pour nous", juge-t-il avec dans sa musette une médaille de bronze au Championnat d'Europe, une 5e place à Jakarta et une 2e au Caire en Coupe des Nations. "Au Championnat d'Europe, je suis arrivé un ton en-dessous car j'avais une prépa décalée. On a enchaîné avec Jakarta, où ça n'a pas bien commencé en qualif (7e, NDLR). On fait un bon premier tour mais c'est dommage qu'on ne passe pas en petite finale pour quatre centièmes face aux Australiens". En Egypte, l'équipe de France a terminé 2e derrière le Danemark. "C'est vraiment bien, on a montré de belles choses et pris des points". La France est classée 3e du classement de la qualification olympique. 

Lors des deux manches de Coupe des Nations, l'équipe de France a présenté plusieurs compositions différentes. Le rôle de Corentin Ermenault est alors de mettre de l'huile dans les rouages. "Après les qualifications ratées de Jakarta, je leur ai dit de ne pas paniquer « on a fait des erreurs, on sait d'où ça vient, ça ira mieux demain ». Steven (Henry, l'entraîneur national, NDLR) attend de moi de mener un peu le groupe". Le grand blond avec deux chaussures blanches aime voir les gens heureux autour de lui. "On vit un bon moment et j'aime bien emmener les autres avec moi et d'aller le plus loin possible", mais il aime aussi rappeler à ses coéquipiers leur chance de vivre une belle expérience. "Aller à Jakarta, ça changeait beaucoup nos habitudes, l'hôtel, la nourriture, mais je disais aux autres de profiter, on est là tous ensemble à l'autre bout du monde, c'est trop bien ce qu'on vit. C'est un rôle que j'aime bien". Mais tout n'est pas rose dans ces déplacements. "Je n'ai pas fait gaffe à la bouffe et je suis tombé malade après la course de Jakarta. C'était compliqué avant Le Caire mais ça fait partie du jeu, il faut s'adapter". 

TOUCHER LES PYRAMIDES

Le globe-trotter a adoré le calendrier de la Coupe des Nations. "J'aime bien cette année, ça change, on a fait des destinations où on n'est jamais allé, on ne connait pas la piste, on se sent vraiment dans une Coupe du Monde. Au Caire, c'était une piste extérieure, ça changeait". Mais ce n'était pas le seul sel de cette campagne d'Egypte. Au moment de monter dans l'avion, Corentin Ermenault demande aux membres de l'équipe de France s'ils sont déjà allés au pays des Pharaons. "Personne n'avait vu les pyramides. C'est un truc que j'avais envie de voir. J'ai appelé Steven, je lui ai proposé d'y aller trois jours avant la compétition. S'il ne voulait pas j'aurais compris car nous sommes en qualification olympique et on ne peut pas faire n'importe quoi. Après réflexion, Steven pensait que ça pouvait faire du bien pour le groupe, si on ne restait pas trop sur les cannes".

Le Champollion des poursuiteurs a pu faire du bec de selle sur les chameaux devant les grandes pyramides et leurs quarante siècles à contempler. "C'est impressionnant, on peut toucher des monuments qu'on voyait dans nos livres d'histoire. On y est allés tous ensemble, personne n'est resté sur le côté, c'est l'image que j'aime de l'équipe de France". Mais attention, Corentin Ermenault n'était pas venu en touriste. "Dans un endroit que je ne connais pas, je me sens plus en compet', j'ai la rage de vaincre".

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