Pas besoin de plan B pour Remco Evenepoel
Remco Evenepoel a remporté, ce dimanche, Liège-Bastogne-Liège (voir classement) pour la deuxième saison de suite, 25 ans après le dernier doublé réalisé par Michele Bartoli. Après l’abandon sur chute de Tadej Pogacar, le Champion du Monde a eu la voie libre et a pris ses responsabilités. Le pensionnaire de Soudal-Quick Step est revenu en conférence de presse sur son succès et sur sa course maîtrisée de A à Z.
DirectVelo : L’an passé, tu étais parti à environ 30 kilomètres de l’arrivée comme ce dimanche. C’est un véritable copier-coller !
Remco Evenepoel : C’est presque pareil. Le final était tout de même plus dur comme je l’ai dit plusieurs fois hier (samedi). Ça me convenait mieux qu’en 2022. L’écart a grandi assez rapidement, de 30" à 1’. L’an passé, ça aurait été impossible. L’écart est monté à 1’30" après les côtes de Cornémont et des Forges. C’est pourquoi je voulais partir dans la Redoute.
« ON NE PEUT PAS DIRE QUE C’EST NORMAL »
C’était ce qui était convenu au briefing ?
Le plan était de partir dans la Redoute et de faire la montée suivante à fond car il y avait une partie très dure. Au pied de la Redoute, c’était déjà difficile. Au bout d’un moment, j’ai vu qu’il n’y avait que quatre gars dans ma roue. C’était le moment d’y aller. Peut-être qu’il n’allait y avoir qu’un gars pour me suivre si j'attaquais. Ça a été le cas de Tom (Pidcock) mais ça n’a pas duré très longtemps. Je n’ai pas eu à utiliser un plan B, C ou D au sprint. Nous sommes contents que le plan A ait marché.
Quelle valeur a ce deuxième succès à Liège-Bastogne-Liège avec le maillot de Champion du Monde par rapport au premier ?
C’est une victoire plus importante que l’an passé. La première était en quelque sorte une surprise. Aujourd’hui, c’était un objectif. C’est une grosse récompense, le maillot m’a porté chance. J’ai fini le travail de l’équipe. Ils ont été super forts, ils le méritent tout autant. Après que Tadej Pogacar est tombé, ils ont dû travailler sans l'aide d'une autre équipe. On ne peut pas dire que c’est normal de gagner cette course, c’est toujours spécial surtout avec ces conditions météo. Dans la dernière partie de la saison 2022, j’ai prouvé que je pouvais gagner chaque course de haut niveau. Je savais que je pouvais le faire. Quand j’avais 1’30" au pied de la Roche aux Faucons, je savais que ce serait pour moi.
« DEPUIS DÉBUT JANVIER, JE N’AI ÉTÉ QUE SEPT-HUIT JOURS À LA MAISON »
Tu permets à Soudal-Quick Step d’obtenir un succès lors de cette campagne de Classiques…
Les coureurs des Classiques flamandes n’ont pas été chanceux. Pour les Ardennaises, à la Flèche brabançonne, à l’Amstel Gold Race et à la Flèche Wallonne, c’était déjà un peu mieux. Je n’aime pas voir mes coéquipiers des épreuves flamandes souffrir. On souhaite le meilleur à chacun, il n’y a pas de compétition entre nous. Heureusement, nous avons gagné aujourd’hui, sinon nous n’aurions rien. L’année prochaine sera peut-être différente.
Pour ta part, tu n’avais pas couru depuis le Tour de Catalogne fin mars. Dans quel état étais-tu?
J’étais frais. Mais ce n’était pas pour autant des vacances au sommet de Teide. J’ai souvent roulé six à sept heures. Néanmoins, je n’avais pas le stress de me bagarrer pour bien me positionner dans le peloton. Depuis début janvier, je n’ai été que sept-huit jours à la maison. J’ai consenti beaucoup de sacrifices. Mais ça paie car ça permet d’aller au Giro dans deux semaines avec beaucoup de confiance. Il faudra bien récupérer et affiner la forme en prévision.