Lewis Bower, puncheur et poisson-pilote

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Le Tour de Bretagne de Lewis Bower aurait pu tourner court. Dès la première étape, dans la dernière ligne droite pavée en faux-plat, le Néo-Zélandais a chuté et a été le seul coureur à aller au sol. “J’aurais pu obtenir un bon résultat. Je me suis blessé au genou, mais heureusement, ce n’est pas une grosse douleur, ça ne m’a pas trop affecté“, confie au micro de DirectVelo le sociétaire de Groupama-FDJ Continental qui est allé chercher un Top 5 (voir classement), deux jours plus tard sous des conditions pluvieuses.

À cette occasion, son sprinteur Noah Hobbs figurait dans le deuxième peloton. Mais lors des autres étapes, le Kiwi de 18 ans s’est mis à son service. “Il est plus rapide que moi. Je suis son dernier lanceur. On s’entend bien, on est potes, on sort souvent ensemble. J’ai confiance en lui. C’est un bon sprinteur. Nous apprenons ensemble. Nous essayons de faire au mieux en formant un véritable train. Nous avons de plus en plus d’assurance, nous sommes souvent à l’avant“. Avec réussite puisque son coéquipier anglais a terminé 3e lors des deux ultimes actes du Tour de Bretagne.

« GROUPAMA-FDJ M’A CONTACTÉ TRÈS TÔT »

Lewis Bower est originaire d’Auckland. Il a commencé le vélo à l’âge de 12 ans. “Je m’y suis mis en effecuant quelques sorties pour le plaisir avec mon père et mon grand-frère. J’ai aussi fait un peu de VTT, mais j’ai arrêté car le matériel était trop cher“. Fin 2021, dès sa première année Junior, il a passé un mois en Belgique avant le Championnat du Monde, dans les rangs de Gaverzicht-Be Okay. Puis il est retourné outre-Quiévrain la saison suivante durant trois mois chez EFC-L&R-AGS. “En Juniors, il faut apprendre à courir dans les pelotons européens. Je me suis pris un coup derrière la tête pour ma première fois ici. J’ai appris les rouages et j’ai obtenu une bonne performance l'année suivante aux Trois Jours d’Axel (8e, NDLR). Je me sens désormais à l’aise dans le paquet“.

Son directeur sportif, Jérôme Gannat, ne dément pas cet aspect. “C’est un coureur qui frotte très bien, qui sait bien se placer et qui sent bien la course“. Son adaptation a été rapide. “Il s’est très rapidement mis dans le moule et au niveau des Classe 2. Il est très impliqué et sympa. Il est issu de notre filière néo-zélandaise qu’on a depuis deux ans avec Laurence (Pithie) et Reuben (Thompon). Ils ont une démarche un peu différente des coureurs européens. Ils sont obligés de venir en Europe pour faire du vélo à haut niveau“. Ses deux compatriotes ont inspiré Lewis Bower. “Ils sont montés d’un cran. Je savais que Groupama-FDJ formait bien. Ils ont l’expérience et les connaissances. L’équipe m’a contacté très tôt après mon titre national Junior en chrono fin avril 2022. J’ai vite fait mon choix“.

« HÂTE D’ÊTRE À PARIS-ROUBAIX »

Jérôme Gannat le décrit comme un puncheur. “Il aime les sprints un peu plus difficiles et techniques. Il manque encore un peu de puissance pour vraiment s’imposer au sprint, mais il va l’acquérir au fil des années. Il est capable de faire de beaux sprints en se plaçant idéalement“. Lewis Bower confirme lui-même. “Je suis un puncheur qui passe bien les bosses. Je ne suis pas le plus fort au sprint. Mais ma pointe de vitesse est correcte après une longue journée dans un groupe en petit comité. Je peux aussi bien rouler en contre-la-montre“.

L’Espoir 1 apprécie également les pavés qu’il a eu l’occasion d'emprunter lorsqu’il était en Belgique. Il les retrouvera dès ce dimanche lors de Paris-Roubaix. “J’ai hâte. J’espère bien me débrouiller avec l’équipe. Je sors en bonne forme de ce Tour de Bretagne“. Puis, il disputera deux classiques belges, Antwerp Port Epic et le Circuit de Wallonie (1.1). Avant une possible participation au Tour d’Italie Espoirs. “Je suis dans la réserve. Tout dépendra des profils d’étapes“. En août, il pense au Mondial à Glasgow. “J’ai exprimé mon intérêt auprès de la fédération. Mais il n’y aura que trois places normalement pour notre pays. J’espère avoir montré que j’étais dans le coup au Tour de Bretagne“. Et suivre le chemin de Laurence Pithie et Reuben Thompson vers la WorldTeam. “Je me sens bien dans l’équipe, je sais comment ça marche. Je veux prendre de l’expérience et obtenir des résultats ces prochains mois ainsi que l’an prochain pour ensuite accéder au WorldTour“. En parallèle, son but est également de parler couramment français d’ici fin 2024.

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