Victorie Guilman : « Je n’y aurais pas cru »
Victorie Guilman n’aurait pas misé sur elle avant l’Alpes Grésivaudan Classic (1.1). Victime d’une chute le 10 mai dernier au Bretagne Ladies Tour Ceratizit, où elle avait été blessée au genou après avoir été renversée par une moto, la sociétaire de la FDJ-Suez n’a pas touché à son vélo pendant deux semaines. C’est donc guère optimiste sur ses chances de bien faire que la Charentaise de 27 ans a pris dimanche dernier le départ de l’épreuve iséroise. Après un gros boulot pour sa coéquipière Evita Muzic, celle qui portait pour l’occasion le maillot de l’équipe de France est parvenue à décrocher un Top 5 (voir classement). À l’arrivée, Victorie Guilman a fait le point avec DirectVelo.
DirectVelo : Dans quel état d’esprit as-tu pris le départ de l’Alpes Grésivaudan Classic ?
Victorie Guilman : Je venais pour aider l’équipe. J’ai failli ne pas être au départ, la décision s’est prise tard. C’était quand même une sélection en équipe de France alors il fallait venir pour aider les filles. Je me suis dit que c’était une belle course, un beau circuit… On n’a pas la chance d’avoir ça tous les week-ends en France. Ça me faisait mal au cœur de ne pas être au départ, je me disais qu’au pire ça allait me faire un très bon entraînement et au final, ça l’a fait.
« MON OBJECTIF ÉTAIT DE FINIR LA COURSE »
Tu as beaucoup roulé…
J’ai été lâchée en haut du premier GPM (le col des Ayes, NDLR), le démarrage a été très dur pour moi. J’ai eu du mal à suivre. Je suis revenue avant le deuxième GPM (le col du Barioz, NDLR). Evita (Muzic) m’a dit qu’il fallait rouler car il y avait un petit groupe devant avec trois filles, même si on avait Jade (Wiel) dans l'échappée. J’ai roulé pendant un moment, j’ai trouvé le temps assez long surtout dans la vallée. On n’avait pas trop d’aide. J’ai fait pas mal d'efforts, mais c’est une bonne chose comme j’étais venue pour ça.
Et tu vas chercher la 5e place…
Ma mission première était d’aider, je suis contente qu’Evita gagne, ça fait plaisir. Pour la 5e place, je n’y aurais pas cru au départ. Mon objectif était de finir la course. J’avais peur d’avoir des douleurs au genou mais finalement, ça s’est bien passé dans les montées. C’est le gros point positif. Je suis très contente de ma course.
« FRANCHEMENT, JE L’ADORE »
Comment as-tu vécu cette blessure ?
Je ne me suis pas entraînée pendant seize jours. Ce n’était pas évident car je ne pouvais pas marcher. J’ai trouvé le temps long quand même (sourire). J’ai fait beaucoup de canapé à regarder les filles courir à la télé. J’ai repris sept jours avant la Grésivaudan, sans faire d’intensité. Du coup, j’appréhendais un peu ma reprise en course.
Quelle est la suite pour toi ?
Je vais me focaliser sur le Championnat de France. J’espère être à 100% d’ici-là. Il ne faut pas brûler les étapes. J’ai bien repris l’entraînement, maintenant il faudra bien reprendre les intensités. Je suis allée repérer le circuit de Cassel avec Jade (Wiel). C’est encore très bien d’avoir ce type de parcours, avec des pavés notamment. On ne pourra pas se cacher, ce sera une fille très costaude qui gagnera sur ce circuit. Franchement, je l’adore.