La renaissance d'une course mythique... en Classe 1

Crédit photo DirectVelo

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Il y aura le départ de nuit dans les phares des voitures, l'odeur des fournils en traversant les bourgs, les chats qui rentrent dormir chez leurs maîtres, la prise des entraîneurs et la remontée vers Paris dans le sillage des Dernys. Eric Ramos et son équipe sont en train de gagner leur pari de faire renaître Bordeaux-Paris en 2024. Certes, la course s'appellera Bergerac-Châtellerault-Rungis mais dans l'esprit de tout le monde, c'est bien le Derby de la route qui renaîtra le 20 octobre de l'an prochain (voir la proposition de calendrier de la LNC). La course endosse donc les habits de Bordeaux-Paris sans en reprendre le nom. "Déjà, nous ne partons pas de Bordeaux mais de Bergerac et le nom a été repris par la société Extra Sport qui organise le Bordeaux-Paris cyclo", indique Eric Ramos à DirectVelo.

DÉPART DE NUIT

Eric Ramos organise déjà le Crito'Star, critérium d'après-Tour, derrière derny, à Choisy-le-Roi, à côté de Rungis. "C'est le critérium qui nous a donné l'idée de relancer Bordeaux-Paris", explique-t-il. Mais alors, comment va se passer la version 2024 de la course née en 1891 ? "Les coureurs partiront à 1 heure du matin de Bergerac, en sécurité dans une bulle, pour arriver à Châtellerault à 9h pour une pause toilette et à 10h, ils partiront derrière les dernys jusqu'au MIN de Rungis pour 293 km".

Jusqu'en 1985, Bordeaux-Paris s'est déroulé derrière entraîneurs puis de 1986 à 1988, les organisateurs ont opté pour une formule sans entraîneurs mais ouverte aux pros et aux amateurs de tous niveaux, dans l'espoir de relancer la course, en vain. Jean-François Rault reste le dernier vainqueur en 1988. Châtellerault était un lieu de passage habituel de la course. La dernière fois que la prise des entraîneurs y eut lieu, c'était en 1969 et l'arrivée était déjà jugée à Rungis !

UNE VINGTAINE AU DÉPART

Pour cette première édition, l'organisateur espère compter une vingtaine de volontaires au départ de Bergerac, c'était la fourchette haute quand la course se disputait derrière entraîneurs. "Lors de l'Assemblée générale de la Ligue avant le Championnat de France, nous avons reçu un accueil favorable des managers d'équipe". La date tardive, le 20 octobre, est voulue. "Nous ne voulions pas empiéter sur la Coupe de France. Nous avons décidé d'organiser une semaine après le Chrono des Nations pour ne pas non plus perturber la préparation des équipes. Il faut que les coureurs acceptent de participer mais je ne suis pas inquiet". Fin octobre, la nuit qui fait partie du mythe de Bordeaux-Paris sera encore plus longue le matin.

Il reste toutefois des derniers obstacles à lever pour organiser cette course classée 1.1 qui dépassera les 200 kilomètres. "Nous avons déposé un dossier à l'UCI qui semble favorable à notre projet. Nous attendons aussi la validation de la part de la DNCG". Et il y a aussi du pain sur la planche du côté de la logistique mais ça n'effraie pas Eric Ramos. "Nous avons l'habitude d'organiser des cyclosportives. Il y aura la question de la sécurité du parcours entre Châtellerault et Rungis. Nous aurons la Garde Républicaine, nos motards, mais nous cherchons aussi l'aide des clubs locaux".

Pour cette édition de la renaissance, Eric Ramos espère convaincre une chaîne de télévision de retransmettre le spectacle de cette course mythique, où réussir à manger jusqu'au bout pour éviter l'écroulement final fait autant partie de la course que la science du train et de l'abri.

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