Le retour gagnant de Lucas Boniface

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Deux mois après sa chute sur le Chrono 47, Lucas Boniface a vite retrouvé le chemin de la victoire. Ce succès a été acquis sur ses terres, lors d’une course organisée par son ancien club, le Grand Prix de Beauchabrol à Aixe-sur-Vienne (voir classement). "C’était à 10 kilomètres de chez mes parents". Sur cette épreuve, en toutes catégories, il était important de faire la course en tête. "C’est une course qui est réputée pour être très usante avec un enchaînement de deux bosses, une descente sur un circuit de 5 kilomètres. J’ai senti d’entrée que j’avais de bonnes sensations", explique-t-il au micro de DirectVelo. D’abord à trois, et ensuite à deux, le coureur du Vendée U n’a jamais quitté les avant-postes. Thomas Bibet, qui l’a accompagné un bon moment, a lui aussi dû s’incliner. "J’ai senti qu’au fil des tours je l’usais à petit feu. Il lâche prise dans le dernier tour et s'ensuit une victoire".

« IL FAUT SAVOIR PRENDRE DU TEMPS POUR REVENIR »

Au soir de cette chute sur le Chrono 47, on lui avait diagnostiqué une fissure du coude mais une nouvelle radio, dix jours après, a permis de découvrir une fracture sans pour autant avoir besoin d’une opération. Le chirurgien "m’a annoncé un mois sans vélo sur la route et un mois et demi sans compétition". Durant cette période d’arrêt, il ne fallait pas aggraver la blessure tout en maintenant un certain niveau de forme. "C’était mieux pour moi pour la suite, ça évitait que je me fasse opérer dans un an pour enlever le matériel". Le home trainer redevient, le temps d’un instant, le meilleur ami du cycliste. "J’ai pu remonter sur le home trainer tranquillement, sans bouger mon bras pendant trois semaines". Puis, les entraînements sur route ont été envisageables, toujours en faisant attention à ne pas aggraver la blessure. "Petit à petit ça s’est soigné mais c’était encore trop tôt pour reprendre les courses. Si jamais je tombais, il y avait un gros risque de rechute. Des fois, il faut savoir prendre du temps aussi pour revenir".

Lorsque tout va bien, il est parfois difficile d'être tenu éloigné de la compétition. "Dans ces moments-là, il faut continuer de travailler et il faut patienter. C’est vrai que c’est long mais la santé prime sur tout. Je préférais barrer un mois ou deux de ma saison et revenir pour faire une fin de saison complète". Finalement, le plus compliqué pour lui a été le moment où il a pu remonter sur le vélo mais "qu’(il) ne pouvait pas reprendre la compétition. Je voyais que la condition physique revenait mais je ne pouvais pas aller courir, c’était le pire". Une fois qu’il a pu reprendre, il fallait retrouver le rythme de course. Une autre tâche pas simple face à des coureurs qui ont enchaîné les courses par étapes. "Lors de la première course (au Tour d'Erdre et Gesvres, NDLR), ça me faisait encore un peu mal mais c’était important de courir pour savoir où j’en étais. Rester dans le flou, ne pas pouvoir être en compétition lorsque que tu vis pour ça, c’est compliqué"

« J’AI VRAIMENT ENVIE DE PROUVER DES CHOSES »

Maintenant que cette période est derrière lui, il va pouvoir enchaîner, lui aussi, les courses par étapes en Classe 2. "Je devrais être présent sur le Tour Alsace (du 26 au 30 juillet, NDLR) et j’enchainerai sur le Tour de Guadeloupe (du 4 au 13 août, NDLR). Ça fait partie des courses sur lesquelles je souhaite être présent". Avant ça, il pourra retrouver ses coéquipiers du Vendée U pour un stage au Manoir des Essarts. Le coureur de 22 ans sera l’une des pièces maîtresses de l’équipe pour aller chercher des victoires sur cette deuxième partie de saison. Et après un début d'année réussi, et une longue période au Vendée U, peut-être les portes de TotalEnergies s'ouvriront-elles.

Mais avant ça, le Limougeaud souhaite faire les choses de la bonne manière. "Je travaille dessus depuis ma chute, j’ai vraiment envie de prouver des choses sur les prochaines courses avec le Vendée U, pour montrer que je suis capable de faire quelque chose chez les pros". Et comme chaque année, l’équipe vendéenne fait appel aux coureurs de sa réserve pour venir découvrir les courses professionnelles, c'est un Lucas Boniface confiant qui souhaite faire partie des appelés après les courses par étapes de fin juillet et début août. "Derrière, ça ferait du bien de voir ce que ça peut donner chez les pros".

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Lucas BONIFACE