Aubin Sparfel le dit clairement : "avant les Juniors, je m'imaginais pur grimpeur". Mais depuis sa découverte des rangs U19 en cette saison 2023, il ne voit plus tout à fait les choses de la même manière. "Après avoir découvert les Classiques au printemps, j'ai le sentiment d'être plus un puncheur qu'un grimpeur. Finalement, c'est logique car ça correspond à mes qualités de crossman", analysait-il auprès de DirectVelo en marge du stage de l'équipe de France en Lozère, la semaine dernière. "J'ai aussi une petite pointe de vitesse. Je me découvre encore. Mais ça ne veut pas dire que je renonce à la montagne. On verra ce que je peux faire au Valromey", sourit le J1.

UN COUP DE CŒUR POUR LES CLASSIQUES

D'abord adepte de cyclo-cross, le Vosgien s'est fait connaître avec sa médaille d'argent sur un Championnat de cyclo-cross Cadets, avant de réaliser une grosse première saison de J1 dans les sous-bois l'hiver dernier. "Le palier entre les Cadets et les Juniors, je l'ai passé en cyclo-cross. Et après ça, j'ai sans doute réussi à me faire plus facilement au niveau Juniors sur la route". Licencié au Cycle Golbéen et membre de la formation AG2R Citroën U19, Aubin Sparfel n'a fait qu'enchaîner de très grosses courses depuis le début de l'année. "J'ai beaucoup couru en UCI, je n'ai même fait que ça avec AG2R. J'ai commencé avec Gand-Wevelgem et ça m'a directement mis dedans. C'était... Pff... Vraiment dur ! Puis je me suis bien amusé sur les autres Classiques comme l'E3 ou Liège-Bastogne-Liège, ça me correspondait bien. Rouler sur les mêmes parcours que les pros, dans la Redoute... C'est impressionnant".

Aubin Sparfel a adoré Liège-Bastogne-Liège, une épreuve qu'il a terminée à la 4e place. "J'étais aussi dans l'échappée de cinq à l'E3. On est parti à 40 bornes de l'arrivée et on n'a été repris qu'aux trois kilomètres". Des expériences toutes plus enrichissantes les unes que les autres. "Il y a aussi eu les Strade, le Saarland, les Trois Jours d'Axel... J'ai appris à courir dans ce peloton des Juniors. Entre AG2R, l'entente U19 Cycling Project, le comité Grand Est... Je fais toutes les belles courses".

L’EXEMPLE DE NOA ISIDORE POUR OUVRIR SON COMPTEUR AU VALROMEY ?

Dans ces conditions, l'actuel 10e du Challenge S1Neo-DirectVelo - 2e des J1 - (voir classement) se montre plus que satisfait de ses six premiers mois dans la catégorie d'âge. "Je n’en espérais pas tant en cyclo-cross, déjà. Pour la route, j'espérais faire une belle saison avec AG2R et être sélectionné pour le Valromey, qui est la course la plus importante du calendrier pour eux. Je suis sûr que ça va être vraiment bien là-bas". La cerise sur le gâteau serait ensuite une sélection pour le Mondial de Glasgow (Écosse), début août. "Ce serait vraiment top et l'aboutissement d'une première bonne saison chez les Juniors".

Pas question pour autant de se mettre trop de pression, bien qu'il jouera sans doute sa place pour le Mondial cette semaine, au Valromey.  "Pour l'instant, je prends beaucoup de plaisir. Tout se passe bien, c'est ce qui compte. Je prends les choses comme ça vient". Après s'être déjà montré régulier, il espère décrocher un succès avant la fin de la saison. "Je n'ai pas encore gagné mais c'est déjà tout comme car avec Paul (Seixas), on a fait 1 et 2 en Italie, rappelle-t-il en évoquant le Trophée Guido Dorigo. Être déjà régulier, faire des Top 5 en Coupe des Nations, c'est bien. Alors pour la victoire, je me dis que ça va venir. Je ne fais que de grosses courses, c'est moins facile d'aller en gagner une. L'an passé, j'ai vu que Noa Isidore n'avait rien gagné avant le Valromey (il avait en fait déjà gagné deux fois mais a surtout décroché cinq nouveaux succès après le Valromey, NDLR), alors pourquoi pas...".