Anthony Maldonado : « Il faut tourner la page »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

C’est un coureur emblématique de la formation St-Michel-Mavic-Auber 93 qui s’apprête à tirer sa révérence. Présent dans la Conti francilienne depuis neuf ans, Anthony Maldonado fait pratiquement partie des meubles à présent. Mais le Provençal, passé par le VC La Pomme Marseille, le Martigues SC et l’AVC Aix-en-Provence chez les amateurs, a donc décidé de fermer le rideau, à 32 ans. Comme son coéquipier Flavien Maurelet (lire ici), celui qui est désormais installé dans le Gard explique sa décision auprès de DirectVelo, en marge de la dernière étape du Tour du Limousin (2.1). Entretien.

DirectVelo : Tu ne seras plus dans les pelotons l’an prochain !
Anthony Maldonado : Je suis dans le circuit depuis un moment. Je commence à avoir un peu moins d’envie. J’ai eu un petit garçon il y a un an et demi et je ressens le besoin d’être plus souvent auprès de ma famille. Il grandit tellement vite… Quand je pars en déplacement comme ça, toute une semaine, je sais que je rate beaucoup de choses. Au niveau des résultats, je ne marche plus comme ces dernières années non plus. Ces trois dernières saisons, l’équipe était tournée vers les sprinteurs purs, Jason Tesson puis Rudy (Barbier) cette année. J’ai encore un bon niveau mais j’ai moins eu ma carte à jouer. Je n’ai plus les résultats qui me donnaient satisfaction d’habitude.

À quel moment as-tu pris ta décision ?
Depuis l’arrivée de mon fils, j'y réfléchis, mais ça fait surtout quelques mois que j'y songe sérieusement. C’est une décision qui n’était pas facile à prendre. C’est un sport que je pratique depuis vingt ans. C’est ma neuvième saison à Auber, j’aurais aimé faire les dix ans, pour le chiffre rond. J’aurais peut-être pu faire un an de plus. C’est moi qui ai appelé le manager (Stéphane Javalet) pour lui dire que je voulais arrêter. Peut-être qu’ils préféraient aussi que ça s’arrête maintenant. Je suis encore motivé à faire du vélo. S’il avait fallu faire une année de plus, je l’aurais faite sérieusement. Mais il faut tourner la page à un moment donné. Et je vais maintenant prendre le temps de m’épanouir en famille.

« C'ÉTAIT EXTRAORDINAIRE »

Que retiendras-tu de toutes ces années sur le vélo ?
Une super équipe à Auber, une famille. C’est l’équipe qui m’a donné la chance de passer professionnel. J’étais un Marseillais dans une équipe parisienne (rire). Je me suis dit que j’allais faire un an ou deux et finalement, je suis l’ancien, maintenant. Il ne reste plus personne de mes débuts dans l’équipe, hormis Jaja (Stéphane Javalet) et Gaud (Stephan Gaudry). On a vécu de super émotions. Dès ma première année dans l’équipe, j’ai connu le titre de Champion de France avec Steven Tronet, c’était extraordinaire. J’ai gagné quelques courses aussi, on a partagé beaucoup de bons moments. J’ai beaucoup aimé diriger l’équipe en tant que capitaine de route. C’était une superbe expérience, qui m’a beaucoup apporté dans ma vie.

Tout n’a pas toujours été rose non plus pour toi…
Je pense surtout à ma chute au Tour de l’Ain… J’arrivais pour la gagne, j’étais en train de déborder Nacer Bouhanni, qui m’a envoyé dans les barrières. J’ai été arrêté de longs mois (lire ici), j’ai eu une grosse cicatrice à l’avant-bras, qui m’a immobilisée pendant de longues semaines. Je ne savais pas si j’allais pleinement m’en remettre. Et ça m’a aussi potentiellement privé d’une victoire qui aurait pu changer pas mal de choses dans ma carrière. C’est mon plus mauvais souvenir.

« J’AI MIS PRATIQUEMENT UN AN À M’EN REMETTRE »

À quel moment as-tu compris que tu n’allais pas parvenir à convaincre une équipe d’un niveau supérieur ?
Ces deux dernières années. J’ai eu pas mal de soucis de santé, j’ai chopé le Covid plusieurs fois et à chaque fois, ça m’a mis de gros coups d’arrêts. La première fois que je l’ai chopé, j’ai mis pratiquement un an à m’en remettre… J’arrivais à faire une place de temps en temps mais pas plus, c’était vraiment en dents de scie. J’allais chercher quelques perf’ au métier mais c’est tout. Passé un certain âge, tu comprends que c’est fini et que tu ne bougeras plus…

Comment imagines-tu l'après-vélo ?
J’aimerais passer un diplôme d'État pour bosser dans le milieu. Pas forcément pour être directeur sportif tout de suite car je ne veux pas être aussi longtemps en déplacements que je le suis en tant que coureur. Mais d’ici quelques années, pourquoi pas. Le côté tactique etc, ça me plaît beaucoup. Pour l’instant, pourquoi pas bosser dans un club, encadrer des jeunes… Mais surtout, profiter de ma famille.

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