Arnaud Démare : « Pas l’impression d'avoir participé à la victoire »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Pour Arnaud Démare, l'année 2023 est un paradoxe. D'un côté, c'est une année à oublier, car le sprinteur français n'a connu que deux fois la victoire, mais surtout, il a vécu une grosse désillusion en manquant le Tour de France, causant ainsi la fin de son histoire avec la Groupama-FDJ. Mais de l'autre, c'est aussi l'année d'un nouveau départ, désormais sous les couleurs d'Arkéa-Samsic, où il cherche à décrocher son premier succès le plus tôt possible. Membre de l'équipe de France qui a accompagné Christophe Laporte au titre, le Picard n'avait pourtant pas vraiment la tête aux célébrations, une nouvelle fois déçu par sa prestation personnelle. Arnaud Démare s'est confié à DirectVelo sur la période difficile qu'il vit, et la nécessité de vite redresser la barre. 

DirectVelo : Comment s’est passée ta course ?
Arnaud Démare : J’ai eu un ennui mécanique à trois-quatre de l’arrivée. J'ai bloqué ma chaîne et j'ai été obligé de changer de vélo. J’avais connu la même situation à la Super 8 Classic à Haacht. J’ai chassé pendant un tour et j’ai réussi à rentrer, mais ensuite dans la montée, ça a recassé directement. Ça a été très compliqué pour moi à ce moment-là parce que je n’ai pas réussi à me replacer où il le fallait.

« JE SUIS HYPER FRUSTRÉ »

On imagine que tu arrives tout de même à te réjouir de la victoire française !

Christophe a assuré. Sa victoire, c’est super pour lui et pour le groupe. En plus, il a réussi à anticiper, chapeau. Ce qui se passe, c’est extra. Il bat Wout van Aert et tous les autres. En ce qui concerne ma course, je me sens en parfaite opposition avec celle du reste de l’équipe. Je suis dégouté. Moi, je sens que je fais partie de l’équipe, mais je n'ai pas l'impression d'avoir participé à la victoire. J’ai été en retrait et attentiste. Je n’ai jamais pesé sur la course, ni aidé l’équipe. Le plan, c’était que je devais attendre le plus longtemps possible, et tenir dans le bon groupe. 

Pourtant, la condition est là ?
Je ne suis pas dans ma meilleure forme, c’est clair. Puis, en plus, je ne suis pas en confiance. Les pépins se succèdent. Je n’ai même pas la possibilité de jauger ma condition. Aujourd’hui, on m’a dit “tu as un fais un numéro. Tu es rentré de loin”. Mais au final, pour moi, il ne se passe rien. Je suis hyper frustré, j’en ai marre. 

« IL FAUT QUE JE TOURNE LA PAGE »

Tu as la force de prolonger la saison ?

Je ne vais pas lâcher comme ça. Je ne vais pas laisser tomber maintenant et attendre la saison prochaine. Il reste trois courses et il en suffit d’une pour sauver mon année pourrie. Je peux jouer la victoire sur les trois. J’ai envie de gagner. Il faut que je tourne la page de mon changement d’équipe. Je l’avoue, c’est le plus gros coup dur de ma carrière. Il m’arrive d’avoir toujours cet épisode en travers de la gorge. Mais je suis bien où je suis et j’ai envie de récompenser ma nouvelle équipe.

Tu as un nouveau train, du nouveau matériel…
À Isbergues, ils ont fait du super boulot. J’avais Dan McLay, Clément (Russo), Donavan (Grondin) et tous les autres. Avec eux, on a le potentiel d’aller chercher des résultats. Ils ont réalisé un très bon travail. Maintenant, il faut que j’atteigne le final pour y faire quelque chose. J’ai un nouveau vélo, bien sûr. Mais ça reste de petits ajustements. Je suis capable de m’adapter. Ce n’est pas le vélo qui m’amène dans cette situation.

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