Le sourire ne va pas quitter le visage de Nicolas Reculeau de sitôt. Le coureur de l’UC Montmeyran Valence est allé chercher une 2e place au niveau UCI, sur le cyclo-cross de Dijon, ce mercredi après-midi (voir classement). Une vraie performance forte pour lui qui n’arrivait pas à faire la course pleine qu’il cherchait depuis le début d’année. Après avoir commencé sa saison du côté de la République Tchèque, et un premier week-end de Coupe de France à Quelneuc, le coureur de 26 ans commence à trouver le bon rythme. De quoi, peut-être, lui ouvrir quelques portes et en tout cas mettre des idées dans sa tête pour la suite de l’hiver. Nicolas Reculeau est revenu avec DirectVelo sur cette journée dont il va se souvenir et sur son voyage à travers l’Europe, sans oublier d'évoquer les prochaines semaines. 

DirectVelo : Tu as pris la 2e place d’un cross UCI !
Nicolas Reculeau : Ça fait plaisir d'être 2e, c'est  cool ! Je suis bien parti. En première ligne c'est bien plus agréable pour gérer ses courses, par rapport à l'année dernière où j'étais plus loin. J'ai bien géré, il ne me semble pas avoir quitté les trois premières places. Au début Lucas (Dubau) était un peu devant avant d'avoir des problèmes. Je suis repassé devant puis j'ai fait quelques petites erreurs. Valentin (Remondet) est parti. Je fais deux bons tours, je reviens quasiment sur lui, mais j'ai refait des erreurs. Puis j'ai crevé et là il est parti. Je pense que j'étais bien, je suis assez régulier. Il n'y a qu'une fois où j'ai fait le toboggan sur le cul dans une descente (rires), le vélo est parti et c'était le bordel, mais c'était marrant. Je me suis alors dit que j'allais assurer et je suis resté propre.

Tu n'as donc pas de regrets…
Avec des si on peut toujours gagner. Mais j'ai fait une belle course bien constante, c'est ce qu'il me manquait depuis le début de la saison. Il ne manque pas grand chose, peut-être que si je ne fais pas l'erreur et que Valentin ne prend pas de champ... Mais bon on ne va pas refaire la course, je reste content.

« JE NE LE REFERAI PAS »

Comment se passe ton début de saison ?
Je ne sais pas trop. En fait, j'ai plus d'attentes que l'année dernière. Les places que je faisais l'hiver dernier me surprenaient un peu. Je me suis surpris à être bon. Donc là j'ai plus d'attentes. J'ai l'impression de faire des belles courses mais il manquait cette course pleine, où je n'ai pas de problèmes, où je ne me casse pas la gueule, où je n'ai pas de fringales etc. Faire 11e à Quelneuc m'a un peu déçu car je voulais rentrer dans les 10. Mais je n'avais pas fait une belle course. Le lendemain je fais 13, donc je n'ai jamais trop su si j'étais bien ou pas. Mais ça reste du vélo, je ne me mets pas la pression. Faire podium maintenant sur un C2, c'est vraiment cool. Surtout à Dijon où c'est réputé. Ça peut aider pour la confiance, à se dire que devant ils sont plus forts, mais pas de beaucoup.

Tu as beaucoup voyagé sur ce début de saison !
On a tenté ! Je sais qu'il ne me reste pas cinq-six ans de cross. Avec mon mécano on s'y est mis l'année dernière. À chaque fois on se disait que les courses du début de saison en République Tchèque avaient l'air marrantes. J'avais l'opportunité, on s'est dit « allez on y va ». Finalement il y avait du gros niveau. On peut se dire qu'on va là-bas où le niveau est plus bas, qu'il y a des points à prendre etc. Mais quand on regarde la liste (sourire)... Ça ne s'est pas très bien passé car j'ai crevé, et ça fait chier d'aller là-bas pour ça. Mais c'est une bonne expérience. 

Tu voudrais remettre ça un jour ?
Honnêtement non, je ne le referai pas. Ce n'est pas si pertinent que ça. Peut-être qu'il y a deux-trois ans, ça valait le coup. Mais il y a du niveau sur tous les C2 maintenant. Il y a des mecs forts partout. Il y avait Victor Van de Putte, Micka Crispin, le Champion de Pologne, Adam Toupalik... Ce sont des mecs qui marchent bien. On a tenté, on a passé une semaine à bien se marrer et c'était le principal. On n'a pas ramené les points prévus mais on a rigolé. D'ailleurs, ça me fait d'autant plus plaisir pour aujourd'hui. Car mon mécano, Tom, se casse aussi la tête, il m'aide à fond. Je ne pourrais pas faire ma saison sans lui. Et c'est aussi grâce à lui que j'ai vu que je marchais pas mal en cross. Lui offrir un podium sur un C2 me fait super plaisir.

« C’ÉTAIT TELLEMENT IMPROBABLE »

Tu vas faire toutes les manches de Coupe de France désormais ?
Oui, Albi et Flamanville. Le Championnat de France aussi. Secrètement, j'espère un peu être pris pour Troyes. Peut-être pas la manche de Coupe du Monde de Flamanville car ça fait deux voyages en deux semaines. Dix heures de voiture, vingt avec l'aller retour, ça fait un peu beaucoup. Mais j'ai postulé à Troyes. Il faudra faire une belle Coupe de France. Si je ne fais pas Top 10, ça m'étonnerait d'être pris. Même avec, ce n'est pas sûr. Peut-être que la perf d'aujourd'hui peut jouer en ma faveur, ça serait la cerise sur le gâteau. Faire une manche de Coupe du Monde... On m'aurait dit ça il y a deux ans (rires). C'était tellement improbable. Ça serait une belle récompense mais c'est du bonus.

Sur quoi mets-tu le cap pour cet hiver ?
Un Top 10 sur une manche de Coupe de France serait bien. Et le Graal, ça serait un Top 10 au Championnat de France. Mais surtout prendre du plaisir et s'amuser. Le vélo coûte plus cher que ça ne rapporte (rires), donc autant passer des bons moments, des bons week-ends entre copains. Quand on commence à s'embêter à partir faire du vélo, il vaut mieux arrêter. J'ai un temps plein à côté, avec une marque de vélo où je coordonne l'administration des ventes. Il faut tout gérer, c'est un équilibre qui a bien marché l'année dernière, et là je commence à être mieux cette année donc c'est cool.