Coupe de France e-cycling: « On avance pas à pas »
Romain Malbreil est chargé de projet e-cycling au sein de la Fédération Française de Cyclisme. Il est à l’origine de la Coupe de France, qui se déroule en ce moment, sur Zwift. Alors que trois manches sont déjà passées, et qu’il en reste deux, celui qui accompagne également les athlètes de l'équipe de France d’e-cycling, a accordé un long entretien à DirectVelo. L’interview à retrouver en deux parties. Romain Malbreil revient d’abord sur le déroulement de la Coupe de France, avant de s’étendre dans un second temps, sur le développement de la discipline.
DirectVelo : À mi-Coupe de France, quel bilan tires-tu de cette deuxième édition ?
Romain Malbreil : C’est positif, parce qu’on a à peu près 300 inscrits, ce qui est en progression par rapport à l’année dernière. Et puisqu'on souhaite attirer le plus de monde possible, on a décidé de ne pas bloquer les inscriptions. N’importe qui peut s’inscrire en cours de compétition, il suffit juste de nous contacter à la FFC. La discipline est toute récente, on est encore à la recherche du format idéal. Cette année, on a changé la façon de constituer les catégories de niveau, on s’est basé sur des études et notamment le CS5m (record sur cinq minutes). Et dans l'ensemble, on échange avec les participants, pour améliorer la compétition.
C’est important pour toi de pouvoir échanger avec les athlètes ?
C’est quelque chose qui me tient à cœur. C’est sûrement une différence avec les autres disciplines. Puisque pour l’instant, nous sommes encore un petit milieu, on se connaît presque tous, ça permet une plus grande proximité. J’écoute leurs retours, ça aide à améliorer la compétition. L’objectif pour les années à venir serait que l’on puisse mettre en place et stabiliser plusieurs types de formats qui s’installent dans le temps.
« UNE DISCIPLINE MODULABLE »
Vous avez aussi rencontré quelques problèmes techniques sur certaines manches…
On a eu quelques soucis techniques sur deux manches, qui ont ralenti le lancement de la Coupe de France. Mais depuis début 2024, ça va mieux et on est satisfait de son déroulement. La difficulté de notre discipline, c’est qu’on part d’une feuille blanche. Tout ce qui a été instauré sur les autres disciplines n’est pas forcément duplicable sur l’e-cycling. C’est intéressant mais forcément, c’est nouveau, donc parfois, on fait des erreurs. On est toujours en phase d’apprentissage. J’ai le sentiment de créer quelque chose, c’est super intéressant. Dans plusieurs années, je pourrais peut-être dire que j’ai participé à l’éclosion d’une nouvelle discipline, j’en serais fier.
Comment gérer ces problèmes ?
L’e-cycling peut rencontrer des problèmes qui peuvent paraître stupides, et c’est assez frustrant. Et en même temps, notre discipline est très modulable. Si on a un problème sur une manche de Coupe de France, c’est très simple de l'annuler ou de changer la date puisqu’on n’a pas à mobiliser les collectivités pour couper les routes par exemple. Même pour les participants, on ne les fait pas se déplacer, ils restent depuis chez eux. Alors même si une annulation ou un report peuvent être frustrants, il n’a pas de grandes conséquences.
« ON EST DES PIONNIERS »
Est-ce que ces problèmes peuvent être un frein au développement de cette discipline ?
L'e-cycling est une discipline innovante et très récente les gens le savent bien. C'est un avantage pour nous, ça nous permet d'expérimenter plusieurs formats, certains fonctionnent, d'autres non. On peut rapidement reprogrammer une manche si nécessaire. Pour l'instant, ça n'impacte pas des milliers de participants, ça nous laisse développer notre projet, pour le perfectionner, et qu'ils séduisent de plus en plus et qu'il attire de nombreux participants et partenaires.
Vous êtes encore dans la phase de la création de la discipline donc ?
Oui exactement, on est des pionniers de l’e-cycling. L’année dernière, on a fait la première édition de la Coupe de France, et c’était également une des premières fois dans le monde, qu’une Fédération organisait un événement officiel en e-cycling. Je remercie d’ailleurs la Fédération Française de Cyclisme de m’avoir fait confiance sur le projet. On avance pas à pas pour construire une compétition qui soit stable. Et j’espère que dans quelques années, on pourra regarder en arrière, et être fier du chemin parcouru pour en arriver là.