Le record de titres, « la seule source de motivation » pour Mathieu Van der Poel
En l’absence de son plus grand rival, Wout van Aert, et après un hiver à treize victoires en quatorze courses, le titre ne pouvait pas échapper à Mathieu Van der Poel, ce dimanche, au Championnat du Monde de Tabor. "Quand Wout est de la partie, c’est toujours difficile. Mais je suis quand même content de prendre ce maillot". En effet, pour la sixième fois, l’arc-en-ciel s’est posé sur son dos (voir classement). Le Néerlandais n’est plus qu’à un titre du record d’Eric De Vlaeminck. "C’est ma seule source de motivation pour continuer le cyclo-cross. Comme je l’ai dit au début de la saison, il n’y a qu’une course qui compte en cyclo-cross et c’est le Championnat du Monde. Cependant, continuer le cyclo-cross n’est pas une décision que je peux prendre seul", explique le coureur d’Alpecin-Deceuninck.
Le Championnat du Monde a retrouvé Tabor, neuf après. Et en 2015, le vainqueur n’était autre que… Mathieu Van der Poel lui-même, qui décrochait alors son premier titre mondial dans la discipline. "Je suis venu ici presque tous les ans et c’était une des éditions les plus difficiles à Tabor. Ça reste rapide, même quand c’est boueux. J’aime bien quand c’est comme ça". Malgré une collection bien remplie depuis, celui qui est aussi Champion du Monde sur la route ne se lasse pas. "C’est toujours unique. Je pense que c’est toujours difficile à gagner et le maillot est ce qui compte pour moi. Il est impossible de faire coïncider la saison de route avec toute la saison de cyclo-cross donc il ne me reste que le Mondial à jouer".
« LA COURSE EST PROBABLEMENT LA PARTIE LA PLUS SIMPLE DE MA JOURNÉE »
Dans cette quête de maillots arc-en-ciel dans plusieurs disciplines, Mathieu Van der Poel n’a que faire de prouver à quiconque qu’il est le plus fort. "Montrer que je suis le meilleur ne me préoccupe pas vraiment. Avoir le maillot par contre… Ça occupe les gens et on en parle plusieurs années après encore", sourit-il. Et même s’il n’a plus grand-chose à prouver, la pression permanente et ce qu’il représente pour la discipline n’est pas toujours facile à porter malgré tout. "J’adore le cyclo-cross, mais tout ne tourne pas simplement autour de l’heure de course. C’est tout ce qu’il y a autour aussi. J’aime la course en soi, mais tout ce qui l’entoure me prend beaucoup d’énergie", concède-t-il, notamment en évoquant son hiver précédent où il n’avait pas obtenu ses meilleurs résultats.
À tel point que le vainqueur de Paris-Roubaix, de Milan-San Remo, et double vainqueur du Tour des Flandres en vient à se sentir plus à l’aise sur le vélo qu’en dehors. "La course est probablement la partie la plus simple de ma journée, admet-il, avant d’évoquer les difficultés à gérer l’attitude du public parfois, comme à Hulst où il avait poussé un coup de gueule contre certains spectateurs. Je me concentre de plus en plus sur la route car c’est là que mes gros objectifs sont. Je vais pouvoir avoir une plus grande période de temps pour m’entrainer". Après un peu de repos, le multiple Champion du Monde reviendra sur la traditionnelle période des Classiques, et devrait d’ici quinze jours dévoiler davantage de son programme pour l’été.