Ben Healy, l’année de la confirmation
Il y a cinq ans déjà, il était incrédule au moment de décrocher une victoire d’étape sur les routes du Tour de l’Avenir, maillot du Centre Mondial du Cyclisme sur le dos (lire ici). Un an plus tard, c’est devant Alan Boileau et Valentin Paret-Peintre qu’il réalisait pour rappel un numéro en solitaire dans les cols ariégeois de la Ronde de l’Isard (lire ici). Malgré ces belles références, Ben Healy imaginait-il passer un tel cap quelques années plus tard, jusqu’à devenir l’un des meilleurs coureurs au monde ?“Si on m’avait dit ça à l’époque de l’Isard, j’aurais dit que c’était de la folie”, rigole-t-il aujourd’hui auprès de DirectVelo, tout en décontraction, cheveux longs au vent et bas de survêtement qui traîne au sol.
En 2023 pourtant, le puncheur de l’équipe EF, 23 ans désormais, a bel et bien fait sensation en se révélant aux yeux du grand public tout au long de l’année. Brillant de janvier à septembre, il a décroché une victoire d’étape sur le Tour d’Italie et en a impressionné plus d’un lors des Ardennaises, en étant le seul à inquiéter Tadej Pogacar lors de l’Amstel Gold Race (2e), entre une autre 2e place à la Flèche brabançonne et une 4e place sur la Doyenne, à Liège-Bastogne-Liège. C’est ainsi que 2024 doit désormais être l’année de la confirmation pour l’actuel Champion d’Irlande sur route. “La pression, elle est forcément présente maintenant, même si je fais tout pour l’éviter au maximum. Mais il est évident qu’avec ce que j’ai réalisé l’an passé, il devient difficile de passer inaperçu. Ce qu’il faut, c’est rester concentré sur mes objectifs, garder un cap en tête et ne pas me disperser”.
TRAVAILLER SA POINTE DE VITESSE
L’objectif est clair, et il se situe une nouvelle fois au mois d’avril. “Je vais prendre les choses comme elles viennent, avec toujours cette volonté d’essayer d’être solide et régulier tout au long de la saison. Mais le premier très gros rendez-vous sera lors des Ardennaises”, prévient celui qui a fait sa rentrée des classes la semaine passée, en France, lors de l’Etoile de Bessèges (2.1). Offensif samedi dans la dernière petite ascension de la journée puis 4e du chrono final comme du classement général, il s’est d’ores-et-déjà montré en jambes. Comme l’ensemble d’une WordTeam américaine qui a fait fort en plaçant cinq coureurs dans le Top 7 lors de cet exercice chronométré. “On a fait un super truc collectivement. Ça prouve que niveau matériel et performance, on est vraiment sur le bon chemin pour les chronos. Mais c’est sûr que ça aurait été mieux avec une victoire à la fin”.
Tous les voyants semblent donc déjà allumés pour le lutin vert, qui a bien failli condamner l'échappée - finalement victorieuse de Samuel Leroux - lors de l'ultime étape en ligne. “Lors de mon accélération hier (samedi) dans la dernière côte, l’idée n’était pas forcément de rentrer sur l’échappée mais de tester les jambes et de voir où j’en étais. C’était la première course de l’année alors il fallait se dégourdir les jambes”. Qu’imagine-t-il travailler en priorité pour passer un nouveau cap ? “J’aimerais améliorer ma pointe de vitesse, même si ça ne sera jamais ma qualité principale”. Avec, sans doute, l’idée de pouvoir régler un petit groupe au sprint, sur les routes néerlandaises de l’Amstel ou dans les rues de Liège.