Camille Charret : « Je m’en souviendrai toute ma vie »
Voilà un garçon en pleine bourre. Vainqueur sur la Flèche Ardéchoise et, de façon bien plus significative encore, sur le Championnat de France à Altkirch (Haut-Rhin), Camille Charret vient une nouvelle fois de lever les bras, ce vendredi, lors de la 2e étape du Tour du Pays de Vaud. L’Auvergnat de Vieille-Brioude s’est imposé dans un sprint à trois dans les rues d’Apples, maillot bleu-blanc-rouge sur le dos, lors de cette manche helvète de la Coupe des Nations (voir classement). DirectVelo était présent sur la ligne d’arrivée pour partager le bonheur du sociétaire de l’équipe de France - nouveau maillot jaune de l’épreuve - qui confirme qu’il évoluera bien en N1 l’an prochain malgré les coups de téléphone des derniers jours. Entretien.
DirectVelo : Tu es parvenu à faire la différence durant la dernière heure malgré une course très fermée pendant les deux premiers tours de circuit…
Camille Charret : Les Tchèques contrôlaient bien la course (en protection du maillot jaune de Pavel Sumpik, NDLR), les échappées ne prenaient pas beaucoup de temps. Mais quand j’ai tenté, un Tchèque est venu avec nous (Stepan Zahalka, NDLR). Je me suis dit que c’était très intéressant car plus personne n’allait vouloir rouler derrière. Forcément, il passait moins de relais que le Danois (Magnus Carstensen, NDLR) et moi. C’était compliqué à gérer. Le Danois était vraiment fort dans les bosses. J’étais bien entamé dans la dernière, j’ai dû m’accrocher.
« JE PRENDS CONFIANCE »
Et tu as réglé tes deux compères au sprint !
D’habitude, je ne suis pas trop à l’aise au sprint, j’ai du mal à les gérer. J’étais en troisième position et j’ai donc lancé de l’arrière, aux 200 mètres. J’ai pu tenir, je suis vraiment content de gagner. Après le titre de Champion de France, ça fait plaisir de gagner avec ce maillot.
Tu es en pleine bourre !
Je prends confiance. En début de saison, je ne savais pas trop ce que ça allait donner en 2024, je n’avais pas forcément une grande confiance en moi. Je ne savais pas trop où me situer au niveau international. Maintenant, je réalise que je suis totalement au niveau. Je suis pleinement satisfait.
« JE NE VEUX PAS FAIRE LA MÊME ERREUR »
Réalises-tu ce que tu es en train de réaliser depuis la Flèche Ardéchoise ?
Tout s’enchaîne très vite depuis quelques semaines, c’est difficile de pleinement réaliser. Mais je sens bien que je suis en train de faire quelque chose de sympa. Je m’en souviendrai toute ma vie. Pendant toutes les vacances d’avril, j’ai fait une longue préparation sans trop courir. Je pensais à cette période-là. Mais j’espère que ça ne va pas s’arrêter là. Il ne va pas falloir s’écraser, même si c’est déjà beau, car il reste encore beaucoup de courses jusqu’en octobre.
Quelques minutes après ton sacre national, tu nous avais expliqué vouloir évoluer en N1 l’an prochain. Depuis, on imagine que le téléphone a beaucoup sonné…
Pas mal d’équipes m’ont contacté, c’est vrai. Mais j’avais une idée bien précise en tête avant le Championnat et je ne changerai pas d’avis. Peu importe les résultats, j’ai bien conscience qu’il me manque encore des choses. J’ai encore beaucoup à apprendre, je ne me vois pas aller chez les pros dès l’année prochaine. J’ai aussi envie de remercier le club, ça me semble normal de rester à Villefranche en 2025. Une année en N1 ne changera pas grand-chose à la suite. Bien au contraire, ça va me permettre de me construire encore, d’évoluer et de combler mes lacunes. Beaucoup de coureurs passent directement de J2 à des Continentales depuis deux-trois ans et on voit bien que c’est compliqué pour certains d’entre eux. Je n’ai pas envie de prendre le même chemin. Je ne veux pas faire la même erreur. J’espère que ce sera la bonne solution de rester en N1. Il faut se projeter à plus long terme.