Larry Valvasori : « C'était un peu inattendu »

Crédit photo Florianne Verne

Crédit photo Florianne Verne

Après une année difficile dans les rangs professionnels, Larry Valvasori a retrouvé le milieu amateur, sous les couleurs du CR4C Roanne, en N2. Et la semaine passée, le Luxembourgeois s'est rassuré en levant enfin les bras, à l'occasion de la Durtorccha (voir classement). Lui qui attendait que la route s'élève, il est désormais servi avec les courses par étapes qui approchent. C'est un Larry Valvasori soulagé qui s'est confié à DirectVelo pour son retour à un bon niveau chez les Amateurs.

DirectVelo : Qu’est-ce que représente cette première victoire pour toi chez les Elites ?
Larry Valvasori : Ça fait longtemps que je n’avais pas gagné, ma dernière victoire était au Championnat du Luxembourg. En soi je n’ai fait que 6e de la course en ligne mais premier amateur donc pour moi ce n’est pas une vraie victoire. Donc gagner en Elite, c’est sympa, en plus ça me fait plaisir de gagner pour l’équipe. On a fait une belle course ensemble. C’était un peu inattendu ce jour-là parce que je n’étais pas dans une grande journée.

« J'ÉTAIS PEUT-ÊTRE LE PLUS MALIN »

Comment s’est passée ta course ?
Je n’avais jamais fait cette course auparavant, je ne connaissais pas trop et j’ai étais un peu surpris par la descente parce que je suis quelqu’un qui ne frotte pas trop. En plus on partait en descente donc dès le premier tour j’avais du retard au pied de la bosse. Surtout que c’est monté super vite et en haut on n'était que 25 coureurs en tête. J’étais vraiment à bloc au premier tour, en haut de cette bosse. J’ai basculé vraiment à la limite mais après ça, on a tourné tous ensemble pour garder l’avance qu’on avait sur les gars de derrière qui étaient cuits.

Comment la course s'est décantée ?
À trois tours de l’arrivée, il y a Titouan Margueritat qui est parti tout seul mais il n’a jamais vraiment creusé l’écart. On était trois coureurs de Roanne dans le groupe et Gustav Basson était celui qui avait le moins de chances de gagner car ce n’est pas le meilleur grimpeur. Donc il s’est mis à rouler en tête du peloton. Le dernier tour, on est monté vite et à mi-bosse on a repris Titouan Margueritat. Après l’avoir repris je pense que tout le monde était un peu cuit, moi également mais j’ai juste essayé. J’ai attaqué de l’avant, on était encore dix coureurs à ce moment-là. Personne ne m’a suivi donc ça voulait dire que tout le monde était un peu à la limite, puis j’ai essayé d’aller le plus vite à l’arrivée (rires). Ça l’a fait donc je suis très content.

Tu disais que tu n'étais pourtant pas dans une grande journée... Mais finalement, tu étais peut-être le plus fort !
Je ne dirais pas ça. Il y avait le mec de l’Océane Top 16, Louis Ferreira, que je ne connaissais pas et qui montait l’intégralité de la bosse à l’avant du groupe. Ce coureur m’a vraiment surpris. Il y avait également Titouan Margueritat, s’il n'avait pas fait ces deux tours tout seul devant, il aurait peut-être eu plus de chances de gagner. Je ne pense pas avoir été le plus fort ce jour-là mais j’étais peut-être le plus malin.

« JE PENSAIS PLUS OU MOINS ARRÊTER LE VÉLO »

Tu sentais la forme monter ces derniers temps ?
Je vise quand même les courses un peu dures sur le papier. À la Montluçonnaise, il n’y avait pas le plus grand des plateaux, ce qui est d’ailleurs souvent un piège pour moi car je me laisse trop reculer. La dernière étape, j’avais vraiment des méga sensations donc j’étais assez confiant pour la Durtorccha. Je reviens également d’une semaine dans les Alpes que je n’ai pas très bien digérée, je pense. Donc je n’étais pas dans un grand jour quand même. J’avais vraiment du mal, je me suis accroché comme j’ai pu et je pense que ça s’est vraiment joué à la tête.

C'était malgré tout un objectif ?
Oui, toutes les courses pour grimpeurs, je les fais parce que ce sont les seules courses où je peux espérer un résultat. Quand ça arrive au sprint, je ne frotte pas trop et je roule pour d’autres coureurs de l’équipe. Ils comptent sur moi pour les courses qui sont dures.

Pourquoi tu as décidé de rejoindre Roanne à l’intersaison, après un passage chez les pros ?
J’ai su en septembre que je n’allais pas continuer avec Nice. Je pensais plus ou moins arrêter le vélo. J'avais en tête d'aller travailler et de toujours faire quelques courses au Luxembourg. Mais sachant que j’ai rencontré ma copine pendant le Tour de l’Ain et qu’elle fait encore ses études, je me suis dit « je vais continuer encore un peu car le vélo me fait quand même plaisir ». J’ai donc parlé avec plusieurs équipes et le fait que Roanne soit un peu en galère ces dernières années m'a motivé pour aller là-bas. D’autant plus qu’il y avait plusieurs bons coureurs qui allaient venir. C’est un bon projet et j’étais motivé à l’idée d’aider le club à refaire des bons résultats. L’objectifs à long terme est de remonter en N1 donc j’aimerais les aider à réaliser cet objectif.

« SAUF S'IL Y A VRAIMENT UN MIRACLE... »

Tu fais quel bilan de ton année chez les pros, à Nice ?
C’était un peu mitigé parce que le niveau était très élevé et les courses que je visais ne se sont pas très bien passées. Avant le Tour de l’Ain j’étais malade, à la Mercan'Tour je suis tombé et directement après il y avait la Route d’Occitanie donc je n’étais pas en forme. Sur toutes les courses de grimpeur que je visais, il y avait des soucis physiques donc je n’étais pas à mon niveau. Chez les pros, ça ne pardonne pas donc c’était très mitigé même si j’avais envie de continuer avec eux et de faire mieux cette année. Malheureusement, il faut performer dans le vélo sinon c’est compliqué.

Tu espères encore retourner chez les pros ?
Je ne pense pas forcément, je ne sais pas, en fait (rires). Je pense qu’à un certain âge le niveau est très élevé, même en amateur. Il fallait que je gagne toutes les courses qui ont eu lieu et celles qui viennent aussi... Je pense que ce n’est pas faisable. Donc je ne pense pas, je prends plus le vélo comme du plaisir et je n'envisage pas forcément de retourner un peu plus haut. Sauf s’il y a vraiment un miracle qui arrive (sourire). On ne sait jamais dans la vie, mais je préfère quand même continuer comme ça.

Quels sont tes objectifs à venir ?
Le Tour du Pays Roannais est toujours important vu que c’est mon club qui organise. Il y a également le Tour du Beaujolais, c’est important. Il y a pas mal de courses à étapes qui vont arriver et qui vont être dures. Je pense que c’est la période de l’année qui me convient le mieux donc on va essayer de bien faire. Il reste également la Coupe de France où on n’a pas vraiment de succès, donc l’équipe n’est pas super contente. Il nous reste trois manches et surtout le Tour du Périgord qui est super dur. Je pense que c’est la seule manche de Coupe de France qu’il me reste à faire cette année donc je vise aussi un très bon classement pour l'équipe.

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