Jules Drouet : « J’aime cette position d’outsider »

Crédit photo Philippe Le Cocq - DirectVelo

Crédit photo Philippe Le Cocq - DirectVelo

C’est une première pour Jules Drouet. Le Sarthois de 18 ans a remporté dimanche dernier sa première course en ligne dans les rangs Juniors, au Trophée Sébaco (voir classement). Le Junior 2 de l’UC Briochine revient sur ce succès et fait le point sur sa saison pour DirectVelo.

DirectVelo : Tu viens de remporter ta première course en ligne en Junior !
Jules Drouet : C’est la victoire que j’attendais. C’est une sorte de déblocage, je tournais autour depuis le début de saison, mais je n’arrivais pas à la claquer. Et finir 2e du général confirme mes qualités de rouleur (la première étape était un contre-la-montre de 5,6 km, NDLR). Je ne me suis pas fait piéger sur la deuxième étape comme ça m’est arrivé en début de saison, donc ça fait forcément plaisir. Je suis très satisfait de cette course.

« JE NE COURAIS PAS FORCÉMENT TRÈS BIEN »

Comment as-tu construit ce succès ?
La semaine dernière, j’ai fait une réunion avec mon directeur sportif et mon entraîneur où ils m’ont expliqué que je ne courais pas forcément très bien. Je devais mettre une stratégie en place, être plus patient avant de faire un effort. J’ai décidé de ne pas faire de gros efforts avant le circuit final. Directement, dans la première bosse, on sort avec Eliott Boulet et on rentre sur un groupe d’une vingtaine de coureurs. Puis, dans le tour suivant, on ressort à deux dans la même bosse et on part se jouer la victoire. Eliott était premier du général, on s’est entendu pour nos intérêts en commun, lui pour le général et moi la victoire d’étape. On ne s’est pas marqué.

Es-tu totalement satisfait avec cette 2e place finale ?
Finir 2e du contre-la-montre derrière le Champion de France 2023 et vice-Champion 2024 de la spécialité est une bonne performance. Je ne m’attendais pas à battre Eliott ce week-end, je ne pense pas être au top de ma forme. Je pense que pour le battre sur un chrono, il faudrait que je sois en pic de forme et que lui fasse une contre-performance. Donc je suis vraiment satisfait de ce week-end. Je suis encore en train de me découvrir. Pour le moment, je me définirais comme un puncheur-rouleur.

Depuis quand pratiques-tu le vélo ?
J’ai commencé le vélo en Minime 1 en 2018, à l’âge de 12-13 ans. J’ai baigné dedans depuis tout petit, mon père faisait du vélo. C’était un coureur amateur, il a notamment fait 9e du Tour de l’Avenir 1993 (Jean-Christophe Drouet, NDLR). Je suis issu d’une famille de cyclistes.

« ÇA M’A PERMIS D’APPRENDRE »

Comment juges-tu ton début de saison ?
J’ai changé d’équipe pour l’UC Briochine cet hiver, l’équipe me proposait un programme de courses qui me convenait et un projet sur l’avenir pertinent. Ça m’a séduit. Sportivement, je suis un peu mitigé sur mon début de saison, je n’ai pas réussi à répondre présent sur des courses que j’avais visées comme la Penn Ar Bed. Je n’ai pas beaucoup l’occasion de courir en UCI avec l’équipe, c’était ma deuxième UCI de l’année et j’ai fait une fringale sur le circuit d’arrivée alors que j’étais en échappée avec Paul Thierry qui a gagné. Je n’ai pas été assez rigoureux sur le début de saison, à la fois sur ma façon de courir et sur l’alimentation. Donc il y a un petit peu de regrets. Je suis dans une meilleure dynamique actuellement et ça m’a permis d’apprendre.

Tu as participé au Championnat de France où ça ne s’est pas parfaitement passé…
Avant les Championnats de France, j’ai attrapé une angine. J’étais dans le groupe de contre à un tour et demi de l’arrivée, mais c’était difficile de suivre les à-coups avec les cadors : Paul Seixas, Aubin Sparfel et Baptiste Grégoire. J’ai serré le moteur et j’ai fini la course tranquillement, parce que lorsque l’on passe de jouer aux avant-postes à être repris par le peloton, c’est difficile de se battre pour un résultat anecdotique.

« J’AIMERAIS PARTICIPER À UNE COUPE DES NATIONS »

Quelle est la suite de ton programme ?
Je vais passer le bac dans quelques jours, je suis en Terminale STMG. Je n’ai pas le statut de sportif de haut niveau donc ça a été compliqué. Je pense que mon début de saison n’a pas été à la hauteur de mes attentes parce que les entraînements n’étaient pas optimaux en raison de mes 29 heures de cours par semaine. Ça n’a pas été facile de concilier les deux cet hiver. Je commence à pouvoir augmenter mon volume d’entraînement, on prépare l’avenir avec mon coach.

Tu as coché des courses en particulier pour la suite de la saison ?
Je vais essayer de briller sur les courses UCI au programme de l’équipe comme la SportBreizh (28-30 juin), ensuite la Ronde des Vallées (10-11 août) et aussi le Grand Prix de Plouay (23 août). J’aimerais participer à une Coupe des Nations, je me suis bien senti sur le Trophée Centre Morbihan (couru sous les couleurs de la sélection bretonne, il a fini 12e du général, NDLR). Je me suis trouvé à ma place dans le peloton et j’ai vu que je pouvais jouer sur ce type de course. Ça me permet de me frotter aux meilleurs, c’est comme ça que l’on apprend. Il y a également moins de marquage, ça me permet d’avoir plus de libertés. Je me sens plus à l’aise sur les courses UCI et en Coupe des Nations, j’arrive à mieux me retrouver dans le peloton plutôt qu’en Fédérale où je suis un peu plus marqué. J’aime cette position d’outsider.

L’année prochaine tu passes en Espoir, sais-tu de quoi ton avenir est fait ?
Aller dans une équipe de N1 serait la suite logique. Je ne ferme pas la porte pour aller au-dessus, tout dépend de ma fin de saison. Pour l’instant, je suis en bonne discussion avec une équipe de N1.

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