Mathys Rondel : « J’ai fait des erreurs »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Un scénario cruel. Sur le podium du Tour d’Italie Espoirs depuis la première arrivée au sommet mardi dernier, Mathys Rondel a perdu sa place sur la boîte dans les dix dernières secondes de la course, à la place, alors qu’il était exactement dans le même temps que l’Espagnol Pau Marti. Le grimpeur tricolore termine d’ailleurs à seulement six secondes de la 2e place (voir classement). Très frustrant, mais tout de même rassurant quant à ses aptitudes physiques. DirectVelo a fait le bilan de ces huit journées de compétition avec le leader de l’équipe Tudor U23 sur le parking équipes de Forlimpopoli, en Emilie-Romagne.

DirectVelo : Tu termines ce Giro sur une nouvelle désillusion…
Mathys Rondel : C’est une déception, c’est sûr. Finir 4e en perdant le podium au millième et à la place…

« IL N'ÉTAIT PAS SORTABLE »

Reprenons les choses dans l’ordre sur ce dernier week-end du Giro. Quelle était l’idée vendredi, lorsque tu as fait le tempo durant pratiquement toute la montée finale avant de te faire cueillir par Jarno Widar, Pablo Torres et Pau Marti, les trois coureurs qui te précédent finalement au général ?
Au début, le but était d’isoler Jarno Widar pour le faire travailler dans la vallée. Mais certaines équipes n’ont pas eu beaucoup de cran et ont même travaillé pour lui, indirectement. On ne sait pas trop pourquoi, d’ailleurs, puisqu’ils ont perdu derrière… Dans ces conditions, il est devenu plus compliqué de mettre notre plan en place. Il fallait quand même aller au bout de notre idée. Mon but était d’attaquer et de voir s’il allait péter. J’aurais peut-être dû m’arrêter avant et créer une course de mouvements, avec d’autres coureurs qui l’auraient peut-être attaqué aussi pour essayer de l’avoir. Mais vu la forme qu’il avait, il n’était pas sortable, ni en faisant de grosses accélérations, ni en faisant un gros train. C’était compliqué.

Tu espérais remporter l’épreuve. La façon avec laquelle Jarno Widar a dominé la concurrence te laisse-t-elle moins de regrets ?
J’ai fait des erreurs mais c’est vrai qu’il était vraiment très fort cette semaine. Ça reste de l’expérience. Je vais réanalyser toutes les étapes. Avec mon directeur sportif (Boris Zimine, NDLR) et l’ensemble de l’équipe, on va voir ce qu’il y a à corriger. Il y a pas mal de points à revoir. Mais ça reste une course U23. Je suis toujours en développement. Mon but, c’est de gagner les plus grosses courses au Monde. Bien sûr, essayer de gagner celle-ci fait aussi partie du processus mais si je ne gagne pas ici et que je gagne de plus grosses courses plus tard, ça m’ira aussi. Mais je venais ici pour gagner et non pas pour faire 4 ou de la figuration.

« SI JE L’AVAIS SU HIER… »

Si tu as sans doute parfois pêché tactiquement, tu étais peut-être le plus fort physiquement derrière Jarno Widar. C’est tout de même un point positif pour l’avenir !
Oui, c’est sûr. Je pense que physiquement, j’avais de quoi être sur le podium. Après, il me manquait peut-être 1 ou 2% pour être assez bon dans ma manière de courir. En tout cas, je n’étais pas le meilleur.

Comment as-tu vécu cette dernière étape et la perte du podium, à la place ?
Malheureusement, on a appris ça (que ça pouvait se jouer à la place s'il arrivait dans le même temps que Pau Marti, NDLR) ce matin seulement. Si je l’avais su hier… Je serais allé faire le sprint et j’aurais pu gagner quelques places à l’arrivée. Ça m'aurait laissé un peu plus de place même si ça n’aurait pas été une grosse marge non plus et que ça n’aurait pas forcément changé grand-chose. Le but était d’abord qu’il ne prenne pas de bonifications au sprint intermédiaire. Puis dans le sprint, j’espérais qu’il soit dans la boite et que je puisse faire mon sprint. Il était bien dans la boîte aux 200 mètres mais il a réussi à ressortir de là alors que de mon côté, je me suis fait légèrement enfermer par une vague. Je l’ai vu débouler à 70-80 mètres de l’arrivée et là, je savais que c’était fini... 

 

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