Louis Chaleil : « Je roulais pour garder mon maillot »

Crédit photo Romain Zanol - DirectVelo

Crédit photo Romain Zanol - DirectVelo

Louis Chaleil tient son deuxième classement général de la saison. Après sa victoire à la Guido Reybrouck Classic, et son abandon au Tour du Bocage et de l'Ernée alors qu'il était leader, le sociétaire d'Issoire Cyclisme glisse A Travers le Beaujolais dans son escarcelle. Fort de son matelas d'une minute après sa victoire au contre-la-montre la veille, il a résisté ce dimanche dans une étape vallonnée (voir le classement). Le coureur du Puy-de-Dôme revient sur sa victoire pour DirectVelo.

DirectVelo : Comment s'est passée la défense de ton maillot ?
Louis Chaleil : Mon objectif premier était de garder le maillot, c'est plus important qu’un Top 10 sur une étape. Dans la première montée, j'étais bien entouré par Zian (Sanciaut) et le reste de l’équipe. On a bien géré ce premier GPM, ça a commencé à attaquer un peu de partout. Vu que je me sentais bien, je ne me suis pas caché. Dans la première descente le Team Inca a roulé très fort. Dans la troisième ascension, il y a eu une grosse attaque d'Axel Vuillier mais je ne me suis pas affolé. Je suis monté vraiment fort pour ne pas perdre de temps. Au final, on est revenu avant la descente en direction du circuit et après j'ai fait en sorte de gérer les écarts avec tout le monde.

As-tu reçu un coup de main ?
J’ai essayé de mobiliser tout le monde dans la poursuite parce que je ne voulais pas que ça se regarde. Je roulais pour garder mon maillot, j’ai dit aux autres coureurs : « je roule pour vous donc roulez aussi ». Je garde le maillot jaune donc l'objectif a complètement été rempli. On finit avec 15 secondes de retard sur la tête. J'ai essayé de lancer mon ami Camille Charret dans la dernière bosse, mais c'est une bosse qui était peut-être un petit peu dur pour lui. Je pense que je finis en dehors du Top 10 (12e NDLR), mais c'est anecdotique car je jouais le général et je voulais finir mon bloc d'entraînement. L’objectif est rempli, je vais pouvoir remonter au classement DirectVelo (sourire). (Il était leader au moment de sa chute au Tour du Bocage, NDLR).

UN SEUL MOMENT CRITIQUE

Toi qui préfères les efforts réguliers d'un contre-la-montre, étais-tu inquiet du rythme échevelé dès le début de l'étape ?
C'était un peu comme un chrono, ce n’est pas le même vélo et ce n'est pas le même type de route, mais c'est la même gestion. Le but, c'est d'arriver le plus vite en haut peu importe le moyen, en restant sur la route bien sûr (sourire). Je voulais vraiment perdre le moins de temps possible, je l’ai plutôt bien fait. Sur le circuit final, j'ai retrouvé Gaspard (Ferreirinho), il est rentré dans le groupe après et il m'a bien aidé jusqu'à deux tours et demi de l'arrivée. Il commençait à y avoir 45-50 secondes quasiment, il s'est livré entièrement dans la montée. On est revenu assez rapidement et après, je savais que les autres allaient commencer à vouloir jouer la victoire d'étape. Je leur ai dit que je roulais pour le général et pas pour l’étape, j'ai essayé de rallier tout le monde à ma cause. Ça leur a servi aussi, même si Argenteuil a été très fort collectivement. On ne peut pas leur enlever ça, bravo à eux.

L'attaque des coureurs d’Argenteuil t'a-t-elle inquiété ?
Ils sont sortis assez tard dans la course donc il y avait une partie du peloton qui commençait à penser à la victoire d'étape. Le fait que je prenne des relais  les a incités à rouler avec moi. Ils essayaient de revenir pour la victoire d'étape donc ça a profité à tout le monde. Le seul moment un petit peu critique, c'est après le 3e GPM quand je me suis retrouvé avec Jules Hue. Finalement, on est deux machines à rouler et sur la partie plus plate sur le haut on s'est bien entendu puis on est revenu. J’ai l’avantage d’avoir déjà fait énormément de courses de haut niveau avec AG2R donc je sais comment aborder ces moments-là. L’expérience me sert beaucoup dans ces moments-là.

Il y avait 2300 mètre de dénivelé, tu as quand même montré que tu es plutôt bon en montagne.
C'est clair que je me défends bien, j'habite dans une région montagneuse (l'Auvergne). Dès que je prends le vélo de route, ce sont des choses qui m'énervent de faire du plat donc j'ai l'habitude de faire du dénivelé. Je n’ai quand même pas le coup de pédale de montagne, mais pas loin. Les courses de montagne, je sais que ce n'est pas là où je serai excellent, mais je ne serai pas si loin que ça. En Junior, je pense qu’il faut être assez complet, on a encore du temps avant de se spécialiser.

« MON CORPS CHOISIRA CE QUE JE SUIS »

As-tu envie de t’améliorer en montagne ?
De toute façon, pour faire des généraux à un moment il faut grimper. Ce n'est pas l'objectif premier pour le moment, je veux être complet et on verra plus tard parce qu'en Junior, on n'a pas fini de se développer. C’est mon corps qui choisira pour moi ce que je suis. Je prends du plaisir à rouler peu importe le type de circuit.

Est-ce que c’est un objectif pour toi de devenir un coureur de courses par étapes ?
Quand on a des qualités dans le chrono, ça aide forcément pour les classements généraux. Ça me motive parce que les généraux, ce sont les courses les plus prestigieuses. Je vais essayer de garder cet aspect de gestion de course et puis j'aime bien les courses par étapes surtout. Généralement dans les trois-quatrièmes jours je récupère bien donc c'est quelque chose que je pourrai jouer plus tard. Sur les courses par étapes, c'est une grande part de gestion et de tactique. C’est ce que j'aime aussi dans le vélo, il faut être fort, c'est clair, mais ce n’est pas toujours le plus fort qui gagne. Il faut être malin, avoir une bonne équipe qui travaille ensemble et être un petit peu filou de temps en temps.

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