Paul Seixas est simplement tombé sur un très gros morceau. Le coureur de Decathlon AG2R La Mondiale a dû se contenter de la 2e place, comme l'année dernière, au classement général de l'Ain Bugey Valromey Tour (voir classement). Battu par Albert Philipsen, le Français a pu prendre une petite revanche ce dimanche, sur la dernière étape, en décrochant la victoire d'étape dans une arrivée à deux. Paul Seixas était simplement fataliste au micro de DirectVelo, battu par le Danois qu'il qualifie de phénomène.

DirectVelo : Quel est le sentiment entre cette victoire d'étape et la 2e place au général ?
Paul Seixas : C'est un mix, il y a quand même une victoire, ça sauve notre Valromey. Mais il y a beaucoup de déception de faire 2e au général. Ce n'est pas pour ça que j'étais venu. Après quand tu tombes sur un phénomène comme ça, incroyable. Même si je savais qu'il était Champion du Monde, à ce point-là c'est fou. Il n'a pas de défauts, je n'ai pu que faire avec aujourd'hui. Ça nous a permis d'aller au bout à deux mais je n'étais pas venu pour ça.

Quel était le plan aujourd'hui ?
C'était de mettre un mec devant. Avant la montée on ne savait pas si le maillot jaune allait tenir. C'était quand même très raide, on pensait qu'il allait sauter. On ne s'y attendait pas et moi-même, j'aime bien analyser les stats, et je me disais que s'il faisait ça c'était fou, et je ne pourrais rien faire. Même avec les autres équipes on était tous prêts à l'attaquer. C'est ce qu'on a fait, mais on n'a pas réussi à mettre un mec devant pour faire le relais. On pensait sortir à deux ou trois coureurs en haut, sans lui si possible. Mais finalement c'est lui qui a basculé avec moi, même s'il était au rupteur. Et les autres ont sauté. Quand j'ai vu qu'il était avec moi, on ne pouvait plus rien faire à part une défaillance. Mais sa capacité de récupération est dingue. Dès la montée d'après il était presque mieux. J'ai fait avec et il y a la victoire qui console à la fin. Mais il m'a bluffé.

« LE NIVEAU JUNIOR EST MONTÉ D'UN CRAN »

Qu'est-ce que tu retiens de ce Valromey ?
Je retiendrai quand même qu'en dehors de ce phénomène qui passe partout avec une force de fou, j'ai réussi à me démarquer de mes autres adversaires et à lâcher tous ceux qui étaient humains (sourire). Je me sens quand même bien et ça me rassure par rapport à vendredi où je n'avais pas réussi à les lâcher. C'était moins raide mais je n'étais quand même pas très content de cette journée. Je suis content de m'être démarqué des autres aujourd'hui.

Tu termines une nouvelle fois 2e, il y a une édition que tu regrettes plus que l'autre ?
L'année dernière j'étais tombé sur un gars très fort, un peu plus que moi au sprint (Andrew August, NDLR). J'aurais peut-être pu jouer au chrono par équipes si j'avais été avec Decathlon AG2R, mais je pense que la densité était moins élevée. Cette année je pense que le niveau Junior est monté d'un cran. Tous les gars avec nous sont très forts. S'ils avaient été là l'année dernière, ça n'aurait pas été la même course. Cette année, ça a donc de la saveur mais malgré tout une déception de perdre, en étant à mon meilleur niveau.

« JE NE PEUX PAS DIRE SI J'AI FAIT UN CHOIX »

Tu vas penser rapidement au Mondial ?
Maintenant je vais me préparer pour. Je vais faire le Lunigiana, les Europe route. Probablement dans un autre rôle, mais qui me plait aussi. Le plus important sera toujours que l'équipe gagne. Puis il y a les Mondiaux route et chrono, j'espère être sélectionné pour tout ça, notamment le chrono. Mais je pense que j'ai les capacités d'être dans les deux meilleurs Français en chrono. Ce sera une belle déception si ce n'est pas le cas, sachant que j'ai le maillot en plus.

Où en es-tu de ton avenir ?
Pour l'instant je ne peux rien dire. Je ne peux pas dire si j'ai fait un choix (sourire). Pour le moment je me concentre sur mes courses Juniors, pour me faire plaisir. Cette année je marche hyper bien même si je suis un peu deg' d'être tombé sur un mec comme ça (rires). Le début de saison a été raté à cause d'une blessure, mais ensuite il y a eu des bons résultats. C'est la première course depuis l'Eroica où je ne suis pas dans l'équipe qui gagne, mais encore une fois on est tombé sur un phénomène, on a tout tenté, sans rien lâcher. On a quand même eu notre victoire et ça nous console.