Romain Bardet : « Une merveilleuse fin de carrière »

Crédit photo A.S.O / Charly Lopez

Crédit photo A.S.O / Charly Lopez

Au moment de se présenter au micro de DirectVelo, dans la zone mixte dédiée à la présentation des équipes de la Clasica San Sebastian, Romain Bardet avait le sourire. Qu’a-t-il donc fait depuis le Tour, lui demande-t-on en le saluant. “J’ai profité, je suis parti en vacances”, sourit-il sans plus de précisions. Bien sûr, l’Auvergnat a encore des étoiles plein les yeux en évoquant la Grande Boucle du mois dernier. “J’en tire un excellent bilan, forcément. J’attendais beaucoup de ce premier week-end du Tour, de par la préparation que j’avais faite spécifiquement pour. Ayant couru dix fois le Tour de France avant, je sais comment ça se passe. Quand on est en forme, c’est les premiers jours qu’on peut le plus faire la différence. Je suis très content que le plan qu’on a mis en place ait parfaitement fonctionné, se réjouit après coup le sociétaire de la formation dsm-firmenich PostNL. C’était l’occasion de boucler la boucle. On peut très bien faire un Tour de France dans l’anonymat même en étant au top de sa forme, parce qu’il y a une grosse densité, parce que les circonstances ne sont pas là. Sur 80% de mes Tours de France, j’ai réussi à avoir un impact sur la course et je voulais finir de cette manière là cette année aussi”.

Si, après coup, Romain Bardet peut tant se satisfaire de cette performance XXL - victoire d’étape et port du maillot jaune -, c’est aussi parce qu’il a parfaitement géré sa première partie de saison, à l’expérience, jusqu’au Graal. “J’ai beaucoup investi sur le début de saison. J’ai eu la chance de faire une excellente première partie de saison, même si j’étais un poil en-dessous au Giro, peut-être, mais quand même présent sur les trois semaines. Il y a eu Liège (2e derrière l’intouchable Tadej Pogacar, NDLR), le Tour… Pour le moment, c’est une merveilleuse fin de carrière”, lâche celui qui mettra pour rappel un terme à sa carrière sur route au début de l’été 2025, lors du Critérium du Dauphiné, dans sa région.

UN DERNIER MONDIAL… S’IL LUI RESTE UN MINIMUM DE FRAÎCHEUR PHYSIQUE

À 33 ans, l’Auvergnat songe et sent que tous les efforts accomplis depuis le début de l’année pourraient lui rester dans les pattes en cette fin d’exercice annuel. “Tant que le physique va suivre, ça ira. Mais depuis la Vuelta l’an passé, j’ai fait trois Grands Tours consécutivement. Je le sens dans les jambes. Comme je voulais être très performant sur la première partie du Tour, je ne me suis pas du tout reposé après le Giro. Là maintenant, c’est un petit peu plus dur en termes d’enchaînement”. En ce sens, Romain Bardet fera le choix de se “reposer” une semaine après le Tour de Pologne, avant de viser un dernier pic de forme pour l’ultime mois de compétition de l’année, des Classiques canadiennes au Tour de Lombardie.

Avec, entre-temps, un passage par le Mondial en Suisse pour une dernière sous le maillot de l’équipe de France ? “C’est le but, bien sûr. J’ai la chance de bien me connaître. On en parle avec Thomas (Voeckler), il me fait confiance mais je serai honnête sur mon niveau. J’aurai une idée assez précise dans les prochaines semaines. Pour être sur un Championnat du Monde, il faut être à 100%. Je verrai prochainement si c’est possible”, explique-t-il sans langue de bois. Mondial ou pas, Romain Bardet compte bien profiter de sa dernière Clasica San Sebastian puis de toutes les courses qui vont suivre jusqu’à fin octobre. Des épreuves sur lesquelles il s’aligne donc pour la dernière fois. “Je vais essayer de faire une belle fin de saison. C’est cool de se remettre dedans. Et maintenant, je n’ai plus aucune pression. Je veux en profiter et m’exprimer une dernière fois sans avoir à chasser de résultats ou de points. Je veux continuer de courir de manière libérée. Quand je l’ai fait cette année, pour le moment ça a plutôt bien marché”. Et si ça continuait encore quelques mois ?

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