Au Tour, les Néerlandaises douchent la concurrence

Crédit photo A.S.O / Thomas Maheux

Crédit photo A.S.O / Thomas Maheux

Puck Pieterse et Demi Vollering pouvaient chaleureusement se féliciter via une belle accolade quelques instants après la ligne d’arrivée : tout va pour le mieux pour le cyclisme néerlandais depuis le départ (à domicile) du Tour de France Femmes. Après les deux succès inauguraux de la sprinteuse Charlotte Kool puis la démonstration et le coup double de Demi Vollering lors du chrono de Rotterdam, mardi après-midi, c’est la vététiste qui l’a emporté au terme d’un sprint à trois, ce mercredi. Sur le tracé de Liège-Bastogne-Liège et un final pluvieux digne des Classiques printanières, la récente 4e des J.O de Paris en cross-country - privée d’une médaille à cause d’une crevaison - a résisté de peu au retour du maillot jaune dans la dernière ligne droite. À mi-Tour de France, le constat est implacable : les Oranje raflent tout : les quatre victoires d’étapes et le port des différents maillots distinctifs.

LE MAUVAIS SOUVENIR DE LIÈGE-BASTOGNE-LIÈGE POUR DEMI VOLLERING 

“C’est incroyable de gagner une étape du Tour !”, s’exclame Puck Pieterse. La sociétaire de la formation Fenix-Deceuninck a des jambes de feu depuis le départ du Tour. “Le premier jour, j’avais déjà de bonnes jambes, le deuxième aussi et aujourd’hui, je ne les sentais même plus. Gagner ici, au sprint face à Demi, c’est un rêve qui devient réalité”. Dans un final à trois face à Kasia Niewiadoma et Demi Vollering, elle a fait le choix de jouer doublement au bluff, en mode Poker Face. “Je savais qu’elles se battaient pour le classement général. Moi, je n’avais que l’étape à jouer. J’étais encore lucide et j’ai pu jouer de la situation avec elles. J’ai essayé de garder un visage neutre pour ne pas trop en montrer. Puis j’ai pris l’initiative de lancer le sprint. Sans doute d’un peu trop tôt car ça m’a semblé interminable, mais j’ai pu résister”.

Sa compatriote Demi Vollering ne comptait pas offrir le succès d’étape à Puck Pieterse, bien sûr, et a chèrement défendu sa peau dans une dernière ligne droite qui ne lui rappelait pas que de bons souvenirs. “J’avais lancé mon sprint trop tôt à Liège-Bastogne-Liège, je l’avais complètement foiré. Mais là à l’inverse, j’y suis sûrement allée trop tard. Mais je suis moins déçue qu’en avril car cette fois-ci, j’ai fait une bonne opération quand même pour le classement général et dans le fond, c’est le plus important”. Et quitte à être devancée sur la ligne, Demi Vollering est heureuse que ce soit face à Puck Pieterse, pour un nouveau succès batave. “C’était chouette d’attendre le résultat de la photo-finish avec elle derrière la ligne. Elle est tellement sympa !”.

EF EN EMBUSCADE, LES GRIMPEUSES FRANÇAISES ATTENDENT LEUR HEURE

Derrière ce duo de choc, on tente de résister. Parmi les autres, la formation EF a réalisé une course très solide, avec pas moins de trois filles dans le premier groupe de contre : Noemi Rüegg, Kristen Faulkner et Magdeleine Vallières. “C’était une bonne étape pour nous. On a montré notre force aujourd’hui”, se satisfait auprès de DirectVelo la première citée. Noemi Ruegg, ancienne coureuse du Stade Rochelais-Charente Maritime, a décroché un Top 5 prestigieux sur cette quatrième étape du Tour. Mais elle pouvait espérer encore mieux. “J’ai adoré cette étape, je me sentais vraiment bien dans les montées, même si je n’ai pas pu suivre les trois meilleures malheureusement. Les filles ont beaucoup travaillé pour essayer de me ramener vers l’avant, avec l’espoir que je gagne au sprint mais on n’a pas pu rentrer, regrette la Suissesse. Je suis quand même contente de ce Top 5. Après la 7e place aux J.O, je savais que j’étais en très bonne condition”.

Et les Françaises, dans tout ça ? Elles n’ont pas dit leur dernier mot, bien sûr. Loin de là. Les étapes à venir sont celles qui conviennent le mieux à Evita Muzic, et elle le sait. La Franc-Comtoise qui vit désormais à Grenoble aura d’ailleurs l’occasion d’évoluer pratiquement toujours à domicile, d’une façon ou d’une autre, jusqu’à dimanche. “J’attends la montagne avec impatience, confirme la sociétaire de la FDJ-Suez. On va se rapprocher de chez moi, je suis motivée. Les trois dernières étapes me tiennent à cœur, deux dans ma région natale et l’Alpe d’Huez, à 40 min de là où j’habite maintenant. Normalement, je monte souvent crescendo au fil des étapes et là, les dernières journées sont celles qui me conviennent le plus, ça tombe bien”. Comme Juliette Labous, un temps seule en contre dans la Roche-aux-Faucons ce mercredi et qui vise un podium final cette semaine. “Je ne suis pas abattue, il faut garder la confiance. Il va falloir bien récupérer puis on va voir ce qui se passera par la suite”. Tout reste à faire, mais les Néerlandaises peuvent rêver de tout rafler cette semaine. Elles l'ont déjà fait à domicile et rêvent de poursuivre la série en terres hexagonales. 

 

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