La France avait pris le départ du Tour de l’Avenir avec trois leaders potentiels (lire ici). Mais dès la première des quatres étapes de montagne, Léo Bisiaux s’est affirmé comme l’homme fort des tricolores. À la veille de la dernière étape, qui se finissait au sommet du col du Finestre, il pouvait encore rêver de la victoire finale. Même s’il a finalement reculé de la 3e à la 4e place le dernier jour, le coureur de la Conti Decathlon AG2R La Mondiale a réussi sa semaine. Comme une partie de ses coéquipiers. Pour DirectVelo, le sélectionneur national Pierre-Yves Chatelon dresse le bilan du Tour de l’Avenir coureur par coureur.

LÉO BISIAUX : « IL A JUSTIFIÉ LES AMBITIONS »

« Il a justifié les ambitions qu’il avait avant ce Tour de l’Avenir. Lors de l’étape du Mont-Cenis, il a fait la course qu’il fallait tactiquement pour prendre un coup d'avance sur Pablo Torres. On pouvait imaginer que ça allait un peu se figer le dernier jour lors de l’étape du Finestre et qu’il allait garder sa 3e place au général, mais on a vu que Pablo Torres était “le” client de ce Tour de l’Avenir. Mais c’est bien pour Léo, il est Espoir 1ère année et termine à la 4e place du classement général. À la pédale, les trois devant étaient meilleurs (voir classement) ».

CLÉMENT IZQUIERDO : « UNE BELLE CONFIRMATION »

« Il est toujours aussi énorme. Il a impressionné François (Trarieux, directeur sportif de l'équipe de France pendant la course, NDLR) quand il a fait son échappée lors de la première étape de montagne (lire ici). C’est dommage qu’il n’ait pas encore la finition mais il lâche tellement de cartouches avant le final des étapes. C’est pour moi une belle confirmation de sa saison. Il aurait pu avoir un autre palmarès cette année chez les Amateurs avec plus de sens tactique. Il est généreux dans l’effort comme dans la vie. Je repense au Championnat de France Amateur où il s’est sacrifié pour Oscar Nilsson-Julien alors qu’il avait une carte à jouer. Il n’y a pas besoin de lui demander deux fois d’aller rouler pour les autres. Il est toujours heureux. ».

LÉANDRE LOZOUET : « IL A TOUJOURS FAIT LE BOULOT »

« Il n’était pas sur son terrain de prédilection mais il a toujours fait le boulot qu’on lui a demandé de faire. Il a été utile au collectif. Sur la dernière étape, il était là pour ravitailler ses coéquipiers et ce n’était pas une tâche facile avec les 35° qu’il y avait dans la vallée, avant de monter le Finestre. Il a fait les navettes car les autres ne devaient pas descendre à la voiture. C’est une rôle ingrat qu’il a parfaitement bien rempli. C’est bien pour lui d'avoir fait ce Tour de l’Avenir dans sa progression de carrière ».

BRIEUC ROLLAND : « UNE BELLE SURPRISE » AU FINESTRE

« Sur ses qualités de puncheur, il aurait dû être mieux sur des arrivées comme à La Rosière (13e) ou Les Karellis (11e) où il a un peu plus marqué le pas. Il ne se connaissait pas en haute montagne alors je pense qu’il y avait un manque de confiance en lui. C’est une belle surprise qu’il aille faire 5e au sommet du Finestre, surtout qu’il a fait une petite chute avant la partie gravel. Ce qu’il a fait, c'est bien ».

MATHYS RONDEL : « IL DOIT SE POSER »

« Il n’a pas été à la hauteur des ambitions qu’il affichait. Je pense qu’il doit se poser pour réfléchir à tout ça. On ne l’a jamais trop senti dans le match. Peut-être qu’il s’était mis beaucoup de pression avant la course. Il veut justifier son statut alors qu’il est déjà dans une équipe ProTeam (Tudor, NDLR). Il y avait aussi de la fatigue, il avait fait beaucoup de choses pour préparer le Giro Espoirs. J’espère qu’il retrouvera ses moyens. Il a besoin de souffler, de prendre du recul et d'analyser tout ça ».

PIERRE THIERRY : « SATISFAISANT DANS SA MISSION »

« Il avait déjà fait le Tour de l’Avenir l’an passé alors il avait un rôle de capitaine de route au sein de l’équipe. Il a été satisfaisant dans sa mission alors que c’était un parcours contre-nature pour lui par rapport à ses qualités. Il a servi sur l’étape du Mont-Cenis quand Léo (Bisiaux) est revenu sur l’échappée où il se trouvait. Lui aussi, ce qu’il a fait est bien ».