Pavel Sivakov a senti le bon coup. L'Occitan a sauté dans un contre formé par son habituel coéquipier Jay Vine (Australie) à plus de 125 kilomètres de l’arrivée du Championnat du Monde, disputé à Zurich. “C’était notre plan d’essayer d’anticiper. J’ai vu de très bons coureurs attaquer, j’ai suivi“, confie-t-il au micro de DirectVelo. Avec lui, neuf concurrents qui représentent de belles formations comme la Belgique (Laurens De Plus), le Danemark (Magnus Cort), l’Italie (Mattia Cattaneo), la Slovénie (Jan Tratnik) ou encore l’Allemagne (Florian Lipowitz). Ils rejoignent l’échappée matinale 20 bornes plus loin. 

Derrière, à 100 kilomètres de l’arrivée, Tadej Pogacar attaque. Dix bornes plus loin, le Slovène revient déjà sur le groupe de tête. À 77 kilomètres de l’arrivée, le triple vainqueur du Tour de France ressort dans la bosse de Zurich Bergstrasse et Pavel Sivakov est alors le seul à pouvoir le suivre, non sans difficultés. “Quand Tadej est rentré, j’ai vraiment cru à une médaille. Quand il a attaqué dans la bosse, j’ai tout donné. J’ai essayé de le suivre mais je me suis clairement brûlé les ailes. Son niveau est incroyable“. Le vainqueur du Giro et du Tour 2024 l’a tout de même attendu au sommet de la côte. “Il ne l’aurait pas fait si je n’étais pas son coéquipier chez UAE Team Emirates. J’ai réussi à rester dans la roue“.

« C’EST TELLEMENT FACILE POUR LUI »

Le coureur de 27 ans a ensuite essayé de se refaire la cerise. “Quand j’ai passé la bosse, je me suis dit « maintenant, je vais essayer de récupérer ». Je n’ai jamais vraiment pu le faire. Je n’ai jamais vu ça, c’était un rouleau-compresseur. Que ce soit en descente ou sur le plat, je ne me suis jamais remis“. Tadej Pogacar a voulu qu’il collabore. “Il m’a dit : « vas-y on roule ensemble. Derrière ils vont peut-être se regarder ». Mais c’est tellement facile pour lui. J’étais à bloc dans la roue“.

Dans l’ascension suivante, à un peu moins de deux tours de l’arrivée, Pavel Sivakov a dû laisser filer le futur Champion du Monde. “Il m’a juste déposé. Aujourd’hui, il a impressionné tout le monde“. Pavel Sivakov a ensuite rétrogradé de groupe en groupe pour finalement terminer 35e (voir classement). “Je pense que j’avais les jambes pour faire mieux. Mais je n’ai aucun regret, j’ai tout donné et tout tenté, c’était une course très épuisante. J’ai quand même pris du plaisir, c’était top de représenter la France à l’avant“.