David Gaudu : « J’ai peut-être fait l’erreur de vouloir suivre Remco »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Il était avec Julian Alaphilippe celui qui devait attendre, ce dimanche, le final du Championnat du Monde de Zurich. Mais alors que l’ancien double Champion du Monde a abandonné prématurément à la suite d’une chute, David Gaudu a longtemps tenu le choc dans une course écrasée par Tadej Pogacar (voir classement). Il aura même tenté d’accompagner Remco Evenepoel dans un contre. Mais le dernier tour était de trop pour l’habituel coureur de la Groupama-FDJ, qui est revenu pour DirectVelo sur sa première expérience dans un Championnat du Monde

DirectVelo : Quel bilan fais-tu de ton premier Championnat du Monde ?
David Gaudu : C’était dur ! Je pense que je n’ai jamais fini un Championnat aussi fatigué. J’ai tout donné jusqu’à exploser. Je n’avais plus rien du tout. Franchement, je ne suis pas sûr qu’il existait une stratégie pour battre Tadej (Pogacar). On a essayé de faire bouger les choses assez loin de l’arrivée avec du très grand Pavel (Sivakov). C’était plutôt bien, la Belgique était piégée, Tadej Pogacar faisait des efforts devant. C’était quitte ou double, c’était soit on le reprenait et il avait fait des efforts soit on ne le reprenait pas… Et on ne l’a pas repris. Derrière, j’ai essayé de courir le plus juste possible, de prendre des coups d’avance avant certains passages…

« PASSER OUTRE ÇA… »

Tu as même tenté d’accompagner Remco Evenepoel…
Je me sentais vraiment bien encore à deux tours et demi de l’arrivée, j’ai fait pas mal d’efforts pour essayer de prendre un coup d’avance en essayant de me dire de ne pas non plus courir sur tout le monde. Sur 280 bornes, on n'a pas non plus 40 000 cartouches. J’ai peut-être fait l’erreur de vouloir suivre Remco (Evenepoel) dans le mur où il part. Je me suis dit que c’était peut-être le seul moyen pour rentrer sur (Mathieu) Van der Poel, mais il ne fallait pas le laisser sortir surtout que j’étais encore bien. Ce qui m’a fait mal, c’est le faux-plat au niveau du ravitaillement, j’ai senti les crampes arriver. Je me suis accroché mais je n’ai jamais réussi à m’en remettre. Passé les 250 kilomètres, au passage sur la ligne, j’étais complètement cuit. Je ne pouvais plus faire grand-chose.

Est-ce que l’abandon de Julian Alaphilippe t’a donné plus de responsabilités ?
Plus de responsabilités, oui et non, parce que c’était le collectif avant tout et finalement, on s’est retrouvé avec Romain (Bardet) dans le presque bon coup derrière Tadej (Pogacar). C’était triste de perdre Julian sur une chute, mais on sait que ça arrive dans le vélo. Sur le coup, ça fait vraiment chier mais on est obligé si on est professionnel de passer outre ça, continuer la course, rester concentré et retrouver une nouvelle stratégie.

« QUAND ON TOMBE SUR UN OS COMME ÇA… »

Quel était le nouveau plan après son abandon ?
Initialement, Julian (Alaphilippe) et moi, on devait attendre le final pour voir où on en était par rapport aux autres favoris, en essayant d'avoir beaucoup de coureurs de l'équipe devant. On voulait essayer de jouer un petit surnombre sur un groupe d’une vingtaine, on visait plus ce type de scénario. Mais bon, quand Tadej attaque à 100 bornes de l’arrivée et qu’il arrive à aller au bout, il n’y a plus de stratégie qui tienne. La course s’est faite naturellement. Pavel (Sivakov) a lancé la course au moment où on le voulait, c’était le timing parfait pour le faire. Ça venait tout juste de se poser et l’échappée n’était pas trop loin. Il arrive à sortir avec un beau groupe et c’est ce qu’il fallait faire.

C’était ton premier Mondial… Est-ce une course particulière par rapport aux autres ?
C’est une atmosphère particulière, déjà on court sur circuit même si là il était très long. On a un public qui est chaleureux toute la course, même lâché à la fin les gens étaient quand même super sympa. C’était un très bon Championnat du Monde, très difficile, il fallait être complet. On aurait voulu que le maillot soit pour l’équipe de France. Malheureusement quand on tombe sur un os comme ça… C’est le meilleur coureur du monde qui devient Champion du Monde, j’ai envie de dire qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à faire face à lui.

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