Titia Ryo : « Je ne pensais pas franchir la marche si rapidement »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Titia Ryo a déjà commencé à préparer sa deuxième saison chez Arkéa-B&B Hôtels. "J'ai repris depuis un mois". Dès sa première année en Continentale, la Bretonne de 19 ans est passée près de la victoire au Tour du Portugal mais elle a aussi connu des coups d'arrêt comme sa fracture du coude en mars (lire ici). Elle termine sa saison 2024 5e Espoir du Challenge DV Femme (voir sa fiche) mais aussi avec une idée précise des domaines qu'elle doit encore travailler comme elle l'explique à DirectVelo.

DirectVelo : Quel est ton meilleur souvenir de cette année ?
Titia Ryo : C'est ma deuxième place au Tour du Portugal, c'était une belle émotion. Il y a aussi nos victoires au Tour du Portugal avec Michaela (Drummond), en fait, toute la course est un bon souvenir collectif.

Sur le coup, est-ce que ta deuxième place t'a laissé des regrets ?
Un petit peu. Perdre pour trois secondes, ça se joue sur des détails. En quatre jours, les trois secondes tu les vois partout, c'est un virage, une bonification. Mais ça se joue sur un contre-la-montre et j'ai réussi un contre-la-montre que je ne pensais même pas faire. Je pensais perdre encore plus de temps et pas en gagner (voir classements).

« LE TOUR DU PORTUGAL NOUS A APPRIS PLEIN DE CHOSES »

Est-ce que ce Tour du Portugal a été formateur pour toute l'équipe ?
Oui, on était l'équipe leader ce dont on n'a pas l'habitude sur des courses WorldTour, par exemple. C'était à nous de prendre les choses en mains et de mettre des choses en place donc, forcément, le Tour du Portugal nous a appris plein de choses, à être solidaires entre nous. Si la leader ne va pas bien, il faut travailler pour qu'elle aille mieux.

Plus largement, quel bilan fais-tu de ta saison ?
Je tire un bilan vraiment positif de ma première année professionnelle. J'ai été surprise en début de saison de pouvoir rapidement accrocher les Top 10. Ça m'a rassurée. Ensuite ma fracture du coude a cassé mon élan mais ça m'a aussi permis de revenir quand les autres filles étaient un peu fatiguées et de faire une bonne deuxième partie de saison. Je ne pensais pas franchir la marche si rapidement. Je savais que l'échelon serait très difficile à passer. Le niveau amateur stagne alors que le niveau professionnel est en perpétuelle progression. J'avais à cœur eur d'être le plus rapidement dans le bain et toucher le plus haut-niveau.

« J'AIMERAIS DEVENIR GRIMPEUSE »

Tu as bien marché en montagne, est-ce qu'on peut dire que tu es une grimpeuse ?
Je ne peux pas dire que je me considère grimpeuse mais c'est le domaine où je suis le plus à l'aise. C'est là où je fais les meilleures performances et là où j'ai envie de progresser. J'aimerais vraiment devenir grimpeuse et avoir plus de facilités quand la pente est raide.

Tu as disputé le Tour de l'Avenir avec l'équipe de France, est-ce que c'est une façon différente de courir de celle avec son groupe sportif ?
Le Tour de l'Avenir a aussi permis de changer des petites habitudes, de courir avec d'autres filles, un autre staff. J'ai eu le covid juste avant, donc j'étais un peu déçue de ma course mais, en même temps, pas déçue du tout de la course de l'équipe de France, on a fait un Tour de l'Avenir complètement dingue. J'ai envie d'y retourner en 2025.

« LE DÉPART ME DONNE TRÈS ENVIE »

En plus, l'an prochain il y aura le premier Championnat du Monde pour les Espoirs Femmes, tu as envie d'y participer ?
Forcément, ça fait réfléchir. En Juniors, j'ai eu la chance de faire deux Championnats du Monde et deux Championnats d'Europe. Je sais ce que c'est, c'est une ambiance très particulière et elle me manque un peu. J'espère cette année, pourquoi pas, y être.

Le Tour féminin partira de Bretagne, tu as envie d'y être ?
J'avoue que le départ me donne très envie. Quand tu sais que le Tour passe à 15 kilomètres de chez toi, ça donne forcément l'envie et des ambitions. J'espère y participer mais je sais que je ne suis qu'Espoir 2 et que j'ai d'autres choses à apprendre avant.

Qu'est-ce que tu dois encore apprendre ?
Plein de choses. Je ne suis pas encore au millimètre dans plein de détails. Je dois progresser en contre-la-montre, dans les courses par étapes, si je ne progresse pas, ça va me pénaliser. J'ai encore des capacités physiques à augmenter. Les courses par étapes nous font progresser. L'équipe a voulu m'en faire découvrir plusieurs et plus j'en fais, mieux c'est. C'est là où on travaille sur la fatigue et c'est là où on progresse le plus.

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