Chambéry CC : « Une saison parfaite »
Crédit photo Yefrifotos
À l’occasion de la cérémonie des Coupes de France FDJ hommes et femmes, qui s'est tenue ce jeudi soir à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), DirectVelo a fait le point sur ce challenge de régularité avec plusieurs intervenants. Parmi eux, Ludovic Turpin. Le directeur sportif a vu sa formation du Chambéry CC briller au niveau national. Retour sur la belle saison du club de N1, en interview.
DirectVelo : Que représente le fait d’être la meilleure équipe amateur sur la Coupe de France FDJ ?
Ludovic Turpin : Ça représente le niveau qu’on avait cette année. En remportant en plus la Coupe de France N1, ça veut dire qu’on avait une formation attractive et compétente sur les courses UCI. Ce n’était pas un objectif au tout début de saison, ça l’a été à partir du GP de Chambéry où on a fini 3e par équipe. À partir de là, je me suis dit qu’on allait essayer de jouer le classement général et voir ce que ça donne. C’était plutôt intéressant d’avoir deux objectifs dans cette saison, sachant qu’on avait aussi une belle équipe de grimpeuses. C’est pour ça que je me suis fixé ce deuxième objectif après la Coupe de France N1.
Vous avez longtemps été dans le Top 10. Est-ce qu’il y a une déception de ne pas y figurer à la fin ?
Oui et non, le classement général ne reflète pas forcément le niveau des équipes. Il y a des équipes pros qui n’ont pas fait toutes les épreuves. Le calcul est un peu complexe. L’objectif était de participer à quasiment toutes les épreuves, on a participé à sept épreuves sur 8, hormis la dernière au Grand Prix d’Isbergues. Le but était de réaliser un bon classement général. On a fini première équipe N1. On a une équipe plutôt typée grimpeuses. Des courses, assez plates, ne nous favorisaient pas trop. On a marqué moins de points sur ce genre d’épreuve.
« LES CONSIGNES NE SONT PAS LES MÊMES »
Avec quelles ambitions allez-vous sur ces épreuves face aux professionnelles ?
L’ambition dépend de la topographie de la course, du profil. Le GP de Chambéry, on y allait avec une ambition de faire un Top 10 individuel et d’amener au moins trois filles dans les 30 premières, c’est ce qu’on a réussi à faire. J’étais content et même un peu surpris qu’on ait trois filles dans les 22 premières dont Sandrine Etienne qui a fait 10e et qui a quand même 46 ans. Mais je connais très bien leur valeur, je savais très bien qu’elles étaient capables de faire ce genre de performance, c’est très satisfaisant surtout quand on est à domicile. Au Grésivaudan, on y allait avec de l’ambition mais Ema Comte est tombée. Elle s’est cassée l’avant-bras, on n’avait pas notre meilleur groupe à cette épreuve. Ça a chamboulé nos prévisions.
Est-ce que les consignes diffèrent sur les autres courses de la saison notamment à la Coupe de France N1 ?
Évidemment, les consignes ne sont pas les mêmes. Sur la Coupe de France N1, on y va pour gagner. Sur la Coupe de France FDJ, on ne va pas dire que c’est impossible, mais c’est compliqué d’aller gagner. Même s’il y a 1 % de chance que ça se réalise, on y va quand même pour essayer de faire le mieux possible. Ce n’est pas du tout la même concurrence. En N1, on pèse, on influence et on gagne souvent.
« LA COUPE DE FRANCE N1 NE SUFFIT PAS POUR CERTAINES FILLES »
Pour les jeunes comme Clémence Latimier ou Ema Comte, ça devait être très formateur de courir face aux pros !
C’est aussi l’objectif de former les futurs pros. À un moment donné, la Coupe de France N1 ne suffit pas pour certaines filles. Se confronter au programme professionnel fait progresser certaines filles. On y va vraiment pour ça. Je leur demande qu’elles n’aient pas l’impression d‘être inférieures, d’y aller le couteau entre les dents, de gagner sa place et de se frotter aux pros. On y va pour faire un résultat, il ne faut pas être timoré. Il faut faire sa place dans ce peloton.
De manière globale, comment juges-tu cet exercice 2024 ?
C’est une saison parfaite, le groupe évolue toujours. En 2023, Julie Bego a porté l’équipe. Cette année, elle n’était pas là mais l’équipe a encore progressé. Des filles ont émergé. On avait un super collectif et un très bel état d’esprit. Je pense que c’est la meilleure année qu’on n’ait jamais faite.