Arnaud De Lie, une approche « radicalement différente » en 2025
La formation Lotto s’est dévoilée ce vendredi lors d’une présentation presse au nouveau service course à Tamise. Sans surprise, Arnaud De Lie était la star de l’événement, attirant toute l’attention des journalistes. Détendu, l’Ardennais est revenu sur sa préparation hivernale, marquée par cinq semaines sous le soleil espagnol avant Noël. ''Je suis un peu plus bronzé… Et j’ai fait le plein de vitamine D'', plaisante-t-il au micro de DirectVelo. ''Mais surtout, j’ai pu m’entraîner de manière beaucoup plus qualitative. Cette approche de la saison 2025 est radicalement différente des précédentes, grâce à ces cinq semaines passées en Espagne. Louer une maison là-bas a peut-être été la meilleure décision de ma jeune carrière. J’ai roulé entre 20 et 25 heures par semaine, avec deux sorties de plus de six heures – chose impensable en cette saison en Belgique. Quand je m’entraînais à Lescheret, je finissais épuisé, m'effondrant dans mon lit en redoutant déjà l’effort du lendemain'', confie-t-il.
De retour en Belgique pour les fêtes, le Taureau de Lescheret s’est accordé des moments de répit en famille et entre amis, souvent à vélo tout-terrain. ''Sur un VTT, il y a toujours de l’action : une descente, un passage technique. Le temps passe vite. Et c’est aussi idéal pour tourner des vidéos pour ma chaîne YouTube. La dernière a atteint 100 000 vues. Pas mal, non ?''
GAGNER VITE
Lundi prochain, Arnaud De Lie reprendra la direction de l’Espagne pour un stage d’équipe à Denia, avant de prolonger son séjour sur place et ne rentrer qu’une semaine avant le Circuit Het Nieuwsblad. ''Après le stage, j’ai de nouveau loué un appartement en Espagne". Exit les stages en altitude, jugés contre-productifs par le coureur belge, qui commencera sa saison au GP Castellón et au Grand Prix de la Communauté de Valence (25-26 janvier). Il poursuivra avec l’Étoile de Bessèges et le Tour d'Algarve, avec l’objectif de décrocher une victoire dès le début de la saison.
Le Champion de Belgique espère aborder cette nouvelle campagne avec un moral au beau fixe, bien loin des déconvenues de l’année dernière (un stage en altitude infructueux, une chute au GP Samyn et la maladie de Lyme). ''L’année dernière m’a aussi appris à ne pas paniquer. Il suffit de rester calme et d’accepter les choses. Je me posais 15 000 questions alors qu’une seule, la bonne, aurait suffi.''
L'AMOUR DE L'OMLOOP HET NIEUWSBLAD ET « LA PATTE SÈCHE » À SAN REMO
La première échéance majeure de la saison, l’Omloop Het Nieuwsblad, lui tient particulièrement à cœur. ''J’ai frôlé la victoire à deux reprises, ça devrait finir par sourire. J’adore cette course, elle me correspond parfaitement. Elle n’a peut-être pas la notoriété d’un Grand Prix E3, mais elle a quelque chose de spécial dans son atmosphère. Le départ au Kuipke, c’est incroyable. Et puis, il y a le Mur de Grammont : je l’ai franchi quatre fois dans différentes courses, et j’ai toujours fini dans le Top 10. C’est mon ‘berg’ préféré.''
Plus globalement, le coureur de 22 ans aspire à jouer un rôle clé dans les phases décisives des Classiques flamandes, une discipline qu’il estime ''apprivoiser petit à petit''. Inspiré par les méthodes des Pogacar, van Aert et Van der Poel, il prévoit d’aborder Milan-San Remo avec fraîcheur en évitant Paris-Nice et Tirreno-Adriatico. ''Je ne me compare évidemment pas à Mathieu Van der Poel, mais il a prouvé qu’il était possible de briller à San Remo sans accumuler les jours de course. Pour gagner là-bas, il faut avoir la patte sèche'', analyse-t-il.
DES ÉTAPES PUNCHY À SON GOÛT AU TOUR
L’équipe Lotto, bien que remaniée après les départs de Maxim Van Gils, Victor Campenaerts et Florian Vermeersch, conserve ses ambitions collectives. ''Nous avons un groupe solide avec des coureurs comme Beullens, Grignard, Segaert et Van Moer. Sur les pavés, nous aurons notre mot à dire, même si nous ne sommes pas UAE, Visma ou Alpecin. Il faudra s’adapter, mais si un Van der Poel attaque de loin, il faudra être dans sa roue pour espérer avoir une chance, même infime, de jouer la victoire. Gent-Wevelgem, par exemple, devrait me convenir, même si je n’y ai pas encore brillé.''
Enfin, après les classiques flamandes, Arnaud De Lie pourrait encore participer à la Flèche Brabançonne. Sa Famenne Ardenne Classic et le Tro-Bro Léon devraient également figurer à son programme. Via le Tour de Suisse, il espère prolonger son titre de Champion de Belgique à Binche et décrocher une victoire d’étape lors du Tour de France, où il s’était déjà illustré en 2024 avec plusieurs Top 5. ''Quand tu finis plusieurs fois dans le Top 5, tu sais qu’une victoire est à portée de main. C’est l’un de mes grands objectifs cette saison. Le parcours me plaît, avec plusieurs arrivées punchy". Du punch, il en faudra pour passer un nouveau palier en 2025.