75 ans de Championnats du Monde de cyclo-cross en France

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Le Championnat du Monde de cyclo-cross revient cette année dans le pays où il est né, en France, à Liévin. C'est même en France que les compétitions de cyclo-cross sont nées en 1901. Daniel Gousseau, "l'inventeur" du cyclo-cross, ou plutôt du cross country cyclo-pédestre, comme il l'a baptisé, était d'ailleurs très modeste sur son rôle. "Je n'ai rien créé car les habitants des campagnes ont fait, sans le savoir, du cross country cyclo-pédestre depuis que la bicyclette existe", reconnaissait-il en 1941. "Ensuite, j'ai établi un règlement basé sur l'expérience et j'ai eu la joie de le voir adopté par l'UVF (l'ancêtre de la FFC, NDLR)". Ensuite, le nom "cyclo-cross", venu de Belgique, s'est imposé dans les années 30. Il a fallu attendre 50 ans avant de voir l'organisation du premier Championnat du Monde, en France.

1950 : VOTÉ LE JEUDI, COURU LE SAMEDI

Jean Robic a enfilé le maillot arc-en-ciel sans savoir qu'il allait participer à un Championnat du Monde trois jours avant. Il n'est pourtant pas sélectionné de dernière minute, même s'il n'a pas participé au Championnat de France. Le Congrès de l'UCI réuni à Paris et qui fête ses 50 ans, vote le jeudi 2 mars que le vainqueur du Critérium International du samedi suivant, sur le circuit du Plateau de Gravelle à Charenton, sera sacré Champion du Monde.

Depuis 1924, et sa création par L'Auto, le Critérium International est considéré comme le Championnat du Monde officieux de cross cyclo-pédestre. Sport à vocation militaire à ses débuts, le cyclo-cross ne veut voir qu'une seule tête et s'épargne la distinction factice entre pros et amateurs (lire ici) et le Critérium, puis le Championnat du Monde est ouvert à tous les licenciés.

La sélection établie par la FFC après le Championnat de France est contestée… par les évincés. Joseph Rigaut, le Lensois 4e du Championnat de France, regrette, sans le nommer, la sélection de Jean Robic, absent du Championnat de France. En effet, sociétaire d'un club parisien, l'UV XIV, le Breton devait se qualifier par le Championnat d'Ile-de-France mais une crevaison le force à abandonner, le changement de roue étant encore interdit. Mais sa victoire probante au cyclo-cross de Montreuil et son passé (déjà vainqueur du Critérium International) plaide pour lui. "J'en viens à me demander s'il faut être cyclocrossman ou routier pour s'imposer en cyclo-cross...", lance Joseph Rigaut.

Le verdict du samedi donne raison à la fédération : Jean Robic s'impose en routier, au sprint, devant Roger Rondeaux qui n'a pas pu le lâcher dans les parties pédestres. Robic monte un vélo en métal léger avec un double plateau dont il se sert pour passer certaines buttes à vélo. La France fait 1-2-3-4 avec Robic, Rondeaux, Jodet, et Meunier (qui perd sa chaussure dans le premier tour et qui monte un mono-plateau) devant tous les Belges, Suisses, Italiens, Luxembourgeois et Polonais. La discipline est encore un jeune homme de 50 ans en pleine croissance, comme "Biquet" le Champion du Monde.

La contrepartie de la transformation en Championnat du Monde, c'est que le lieu va dorénavant changer chaque année. Et le Championnat du Monde ne va revenir en France qu'à huit occasions dans le pays berceau du cyclo-cross, en comptant Liévin en 2025, et une seule fois en région parisienne, à Montreuil en 1996.

1958 : LIMOUSIN TERRE DE CHAMPION ET DES SPECTATEURS À L'EAU

Huit ans après Paris, le Championnat du Monde est de retour en France à Limoges. Le Limousin, c'est le pays du Champion du Monde en titre depuis 1954, André Dufraisse, dit "Le forgeron de Razés" ou "Le Loup". Une foule considérable, au moins 20 000 personnes s'amassent autour du circuit de la vallée de l'Aurence.

Le départ et l'arrivée ont lieu au stade de Beaublanc. Le circuit de 3350 mètres à couvrir six fois passe à travers champs et forêts, avec quatre raidards, plus la distance du départ et de l'arrivée au stade. La pluie fine rend le terrain lourd. C'est ce que préfère André Dufraisse qui a débuté le vélo à 22 ans et qui n'aime pas jouer les casse-cou.

Rolf Wolfshohl, 19 ans, prend le meilleur départ. Il accompagne Dufraisse jusqu'à deux tours de l'arrivée et coince un peu dans l'avant-dernier tour et se fait passer par Severini. Il termine 3e. Le cyclo-cross français ne le sait pas encore mais cette cinquième victoire d'André Dufraisse marque un tournant. C'est la dernière d'une série ininterrompue depuis 1937 et la victoire de Robert Oubron dans le Critérium International. La dernière chez les pros avant celle de Dominique Arnould en 1993.

Manus Brinkman représente les Pays-Bas mais sa fédération, la KNWU, ne l'a pas sélectionné. Elle lui a seulement donné l'autorisation de participer mais à ses propres frais. Déjà des soucis financiers.

Le Championnat du Monde a connu un accident particulier. Une quinzaine de personnes massées sur un pont provisoire au-dessus de l'Aurence sont tombées dans l'eau froide, quand le pont s'est effondré. Heureusement, il n'y a pas de blessés.

1963 : JEAN STABLINSKI VOULAIT VENIR

Quand Limoges a reçu le Championnat du Monde en 1958, c'est Calais qui organisait le Championnat de France, dans les dunes, remporté par André Dufraisse. En 1963, c'est au tour de la ville du Pas-de-Calais de recevoir la course pour le maillot arc-en-ciel.

La France ne gagne plus le titre depuis 1958 et la génération dorée des années 50 a du mal à trouver des successeurs. La FFC veut relancer le cyclo-cross, renouveler les rangs, en attirant les routiers en "humanisant" les parcours. Déjà en 1950, le journaliste de L'Equipe Claude Tillet posait le problème. "Il faut faire grandir le cyclo-cross. On ne le fera grandir qu'en favorisant la venue des As. À la FFC comme d'ailleurs aux fédérations étrangères, de le comprendre et d'agir en conséquence". La FFC veut donc donner un exemple avec ce Championnat du Monde 1963. Le parcours sera roulant avec 1800 mètres asphaltés sur les 3,49 km de la grande boucle. Les coureurs passeront aussi par les dunes, le sable dans le cyclo-cross ne date pas des bacs à sable d'aujourd'hui.

Avec ce parcours roulant, Jean Stablinski, Champion du Monde sur route et nordiste, pose sa candidature en janvier pour être sélectionné. La FFC veut lui assurer sa place sans passer par le Championnat de France. Stab' en tête d'affiche, c'est aussi la recette assurée mais ça fait grincer les dents des spécialistes des labours. Au final, après le Championnat de France de Cesson-Sévigné en Bretagne, Robert Oubron, le directeur technique, retient les cinq premiers (André Dufraisse est Champion de France) plus Jean Stablinski pour un dernier entraînement sur le circuit de Calais à l'issue duquel il retient les quatre titulaires, le remplaçant... et Jean Stablinski est sorti de la liste. Au mois d'octobre suivant, il chute dans le cyclo-cross à l'Américaine de Fontenay-sous-Bois (associé à André Dufraisse) et se fracture le visage.

Le départ est donné devant des blockhaus du Mur de l'Atlantique. Rolf Wolfshohl part dès le premier tour et devient Champion du monde pour la troisième fois devant Renato Longo et André Dufraisse. L'Allemand est un acrobate sur son vélo. Rolf Wolfshohl va gagner la Vuelta en 1965. C'est le deuxième Champion du Monde de cyclo-cross à remporter un Grand Tour, après Jean Robic.

Le coureur de Peugeot a choisi de moins courir cet hiver-là. Il a disputé 17 cyclo-cross, Championnat du Monde compris, contre 22 en 61-62. Mais il tient au cyclo-cross. "Je suis certain qu'il est de beaucoup préférable de passer ainsi l'hiver sur les routes et dans les champs et labours plutôt que dans l'atmosphère empoisonnée des vélodromes couverts". En janvier 1963, Rolf Wolfshohl a notamment gagné à Chazay d'Azergues qui organisera le Championnat du Monde treize ans plus tard.

La France gagne le classement par équipes pour la onzième fois depuis 1950. Ce classement existe en fait depuis la première édition du Critérium International. Le calcul est simple : l'addition des places des trois premiers et le pays qui a le plus petit total a gagné. La France a déjà réussi trois fois le "six", six points qui signifient : 1-2-3. Ce classement a existé avec ce même système jusqu'en 2022 (lire ici).

1976 : LA DERNIÈRE COURSE DE CYRILLE GUIMARD

1976, année de sécheresse, mais en cette fin janvier le climat est encore humide. Chazay d'Azergues, dans le Rhône, accueille le Championnat du Monde de cyclo-cross et le terrain s'annonce très lourd. "La pluie et la neige ont rendu ce parcours vraiment catastrophique", souligne Robert Oubron, le sélectionneur tricolore.

Cyrille Guimard est devenu Champion de France quinze jours plus tôt sur ce même circuit, plus roulant. Pourtant, depuis le 1er janvier, il est directeur sportif de Gitane-Campagnolo. Mais le règlement de la FFC autorise les coureurs pros à courir jusqu'au 15 février avec leur licence de l'année précédente. Mais surtout, Richard Marillier, le DTN, lui demande de pousser jusqu'au Championnat du Monde, pour avoir une tête d'affiche. Il gagne donc sa place pour le Championnat du Monde. Ce sera la dernière course de sa carrière. Mais pas la dernière fois qu'il viendra sur un circuit de cyclo-cross.

Le départ est donné derrière la 4L bleue et deux motards de la gendarmerie, sur la portion de 1600 mètres de route pour rejoindre le circuit à couvrir huit fois. En équipe de France, Jean-Jacques Fussien sera l'équipier d'un jour de son directeur sportif chez Gitane. Il est chargé de sortir Cyrille Guimard du paquet dans les 1 600 mètres goudronnés. Ainsi, le Français aborde en tête la longue prairie qui précède la très longue butte, difficulté emblématique du circuit. Mais dans l'escalade à pied, les Suisses Zweifel et Frischknecht lui sont supérieurs, malgré les "Guimard ! Guimard !" criés par le public. Ce n'est pas Montmartre mais presque. Un autre Français, André Wilhelm, va prendre la tête le tour suivant avant de chuter. Au final, les Suisses font un et deux (Albert Zweifel, Champion du Monde), les Français 3 avec Wilhelm et 4 avec Guimard.

Roger De Vlaeminck, le Champion du Monde sortant est forfait. Il proteste contre la fédération belge car il estime ne pas avoir été soutenu dans le Championnat du Monde sur route 1975, en Belgique à Yvoir, où il s'est classé 2e et premier du peloton derrière Hennie Kuiper.

1982 : DES SPECTATEURS DANS LE CIMETIÈRE

Lanarvily et ses 280 habitants du bout du monde deviennent le centre de la planète cyclo-cross l'espace de deux jours, grâce à l'obstination de Jean Le Hir. Pour recevoir 20 000 spectateurs, le bourg ne peut pas pousser les murs. Alors le cimetière qui entoure l'église va leur servir de tribune, en face du podium.

Si le samedi, le temps sec rend la course rapide et favorise la puissance des Tchèques Milos Fisera et Radomir Simunek chez les Amateurs, le dimanche c'est un autre tableau. Depuis la nuit, la pluie tombe sur le Léon et les cirés jaunes vont être de sortie. Le circuit du Mingant se transforme en bourbier et la boue sur les coureurs peut faire penser au pétrole de l'Amoco Cadiz, responsable de la marée noire de 1978 à quelques kilomètres de Lanarvily. Chez les pros, Albert Zweifel et Roland Liboton se départagent au sprint dans la bosse d'arrivée. Le Suisse et le Belge se sont affrontés dix fois avant le Championnat du Monde, ils ont gagné cinq fois chacun. Liboton, qui mise sur le sprint, gagne. Il avait remporté son premier titre de Champion du Monde à Wetzikon en 1980, le pays de Zweifel.

Chez les Juniors, Beat Schumacher devient Champion du Monde, 6 mois après son titre mondial sur route à Leipzig. En 2013, Mathieu Van der Poel fera l'inverse, Champion du Monde Juniors de cyclo-cross, huit mois avant son titre sur route. Il y a d'ailleurs du beau monde dans le peloton Juniors à Lanarvily : Pascal Richard, 29e et futur Champion du Monde de cyclo-cross, et Johan Museeuw, 30e.

Comme en 1976 à Chazay d'Azergues, Roger De Vlaeminck est absent. Pourtant, l'année précédente, il était venu s'imposer sur le circuit du Mingant mais le "Gitan" préfère se concentrer sur une dernière saison sur route avant dit-il, de revenir dans les sous-bois en 1983 pour viser un nouveau titre mondial.

1989 : LA RÉVOLUTION DES PLANCHES

Encore une année de sécheresse et cette fois-ci, la terre est déjà sèche à Pontchâteau où se déroule pour la première fois le Championnat du Monde. Les trois courses, Amateurs, Juniors et Pros se déroulent sous le soleil qui rend le circuit dessiné par Jean-Yves Plaisance très rapide. Pour ralentir les coureurs, cinq planches sont plantées sur le parcours. Mais la technique d'un coureur va contourner l'obstacle.

"Danny De Bie a tourné une page dans l'histoire du cyclo-cross", déclare Jean-Yves Plaisance après la victoire du Belge. En effet, De Bie et sa queue de cheval cabre son vélo devant les planches pour les passer sans descendre de machine. Adrie Van der Poel ou Christophe Lavainne bouchent les trous au début mais ils ont vite compris qu'ils n'allaient pas pouvoir jouer longtemps la médaille d'or. "Chez moi, c'est un geste naturel pour lequel je ne m'entraîne pas spécialement", assure le nouveau Champion du Monde.

Dès le vendredi, pendant l'entraînement, De Bie passe déjà les planches à vélo, ce qui pousse les organisateurs à les rehausser de 5 cm : de 35 à 40 cm, la limite règlementaire. "Je m'en suis rendu compte vendredi, mais ça ne m'a pas gêné". Il n'est pas le seul à ne pas descendre de machine. Son compatriote Paul De Brauwer passe lui aussi les planches à vélo, mais termine 8e.

Richard Groenendaal, admirateur de Van der Poel, gagne chez les Juniors. Sur le podium, on lui remet le maillot de Champion du Monde des Amateurs et des Pros, avec la ceinture arc-en-ciel horizontale, et pas celui des Juniors avec le chevron irisé. L'erreur sera réparée en salle de presse.

Les JO 24 ont eu les Phryges, le Championnat du Monde de Pontchâteau de 1989, l'année du Bicentenaire, a eu ses bonnets... bleus. Avec leurs bandes blanche et rouge, le front gris, ils sont devenus, avec le temps, symbole de cette grande fête populaire.

1996 : ADRIE VAN DER POEL, ENFIN

Au début des années 90, le cyclo-cross est de retour à Montreuil. Les Buttes à Morel, où Jean Robic s'était imposé dans les années 40-50, sont devenues le Parc des Guilands. C'est là que Claude Niederlender y organise des cyclo-cross, dont une manche du Challenge National. Adrie Van der Poel était venu gagner en janvier 1991. Puis c'est le Championnat de France et le Championnat du Monde dans le Parc Montereau.

Le Championnat du Monde Élite va se résumer à un duel Pays-Bas - Italie. Le circuit est roulant, sec et même gelé le matin. Mais si Groenendaal court pour Van der Poel, son idole de jeunesse, Pontoni et Bramati se roulent un peu dessus. À la cloche une dizaine de coureurs peuvent encore être Champion du Monde mais le titre se joue dans un sprint à trois. Adrie Van der Poel bat Pontoni et Bramati. La semaine d'avant, Bramati avait aligné le Hollandais au sprint à Wetzikon. Van der Poel a pris un vélo bien gonflé pour le dernier tour. Il a changé de vélo juste après les dernières planches. C'est encore l'époque où les postes de matériel ne sont pas séparés du parcours. Après cinq médailles d'argent dans les Mondiaux de cyclo-cross (la première sur la neige de Munich en 1985), Adrie Van der Poel devient enfin Champion du Monde, le jour de l'anniversaire de sa belle-mère.

1996, c'est aussi l'année d'une grande réforme du cyclisme. Adieu pros et amateurs (mais en cyclo-cross, le titre était réunifié depuis 1994) et bonjour, Élites et Espoirs. Bon, là aussi, le cyclo-cross avait plusieurs longueurs d'avance. En 1984, alors qu'il vient de lancer le Challenge National Open et Juniors, Jean-Yves Plaisance, l'entraîneur national, voit plus loin. "Il faudra créer dans un proche avenir un classement espoir pour les 19, 20 ans. Pourquoi ne pas créer une troisième épreuve leur étant réservée ?" (La France Cycliste N°1721 12 décembre 1984). Ce sera chose faite dans l'hiver 1986-87.

Le cyclo-cross ouvre la série des titres mondiaux Espoirs cette année-là, mais avec une catégorie des moins de 23 ans. Miguel Martinez inaugure le palmarès six mois avant de devenir médaillé olympique de VTT à Atlanta. D'ailleurs, le Nivernais court une partie de l'épreuve sur un cadre slooping et un guidon de VTT avant de changer de vélo au dernier passage du poste pour chausser des boyaux de route et s'imposer au sprint. Vingt ans plus tôt, Mariano Martinez courait déjà le Championnat du Monde avec un guidon plat. Miguel était né une semaine plus tôt.

2004 : LES FRANÇAISES DOMINENT

Quinze ans après, le Championnat du Monde est de retour à Coët Roz mais pas le soleil. Le samedi, il pleut le matin et les nuages vont rester jusqu'au dimanche. En quinze ans, le cyclo-cross a évolué. La Coupe du Monde a été créée, les postes matériel sont doubles, avec une voie séparée de la course et les Femmes ont droit à leur titre mondial depuis 2000 et à la Coupe du Monde depuis cet hiver.

L'Allemande Hanka Kupfernagel a ouvert le palmarès du Championnat, mais en 2002, Laurence Leboucher apporte à la France son premier titre. En 2004, elles sont deux au niveau mondial, Laurence Leboucher et Maryline Salvetat, la Championne de France en titre. Elles vont signer un doublé inédit dans cet ordre.

Laurence Leboucher, qui n'a gagné qu'un cyclo-cross de l'hiver après une fracture de la clavicule pendant l'été, attaque dès le 2e tour. Hanka Kupfernagel s'attèle à boucher le trou, mais elle a Maryline Salvetat sur le porte-bagage. "L'écart que j'ai rapidement creusé m'a surprise mais j'ai bien vu que derrière Maryline contrôlait et qu'elle mettait la pression sur nos concurrentes", commente la Championne du Monde après la course.

La tenaille française va se transformer en deuxième lame quand Maryline Salvetat flingue Kupfernagel pour aller conquérir la médaille d'argent. Dossard 33, l'idéal pour le docteur qu'elle est devenue, la Championne de France fait vibrer le public. "C'est la première fois que je vois autant de monde nous encourager (...) je devais redoubler de vigilance pour ne pas décevoir toutes ces personnes qui étaient présentes pour nous".

En première ligne des Élites, Richard Groenendaal est encore là, quinze ans après son titre mondial chez les Juniors, conquis ici même, à Pontchâteau. Il abandonne cette fois-ci. Il conclut ainsi 22 ans de présence des Groenendaal dans les Championnats du Monde en France puisque son père Reinier était sélectionné par les Pays-Bas chez les pros en 1982 à Lanarvily (9e).

Cet hiver 2004 est un carrefour des organisations passées, présentes et futures de Championnat du Monde en France. Le Championnat de France a lieu à Limoges (mais sur le circuit d'Uzurat, différent de celui du Championnat du Monde 1958), le Mondial à Pontchâteau et la finale du Challenge National à Liévin, où se dérouleront donc, pendant trois jours, les épreuves du Championnat du Monde de cyclo-cross 2025.



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