Stéphane Javalet : « Il fallait sauver la course »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Manager général de la structure désormais nommée St-Michel-Preference Home-Auber 93 pendant 30 ans, Stéphane Javalet a une voix qui porte dans le cyclisme français. Et s’il a officiellement passé la main à Stephan Gaudry à l’intersaison, l’homme de 64 ans est tout de même présent cette semaine sur l’Etoile de Bessèges, en ami et presque en voisin. Ce vendredi, en plein chaos après l’arrêt de la troisième étape (lire ici), il n’a pas hésité à prendre ses responsabilités, faisant de grands gestes et interpellants de nombreux coureurs, tantôt pour les conforter dans leur idée de reprendre la course, plus rarement pour les inviter à regagner leur bus et à rentrer à l’hôtel s’ils souhaitaient “mettre le chaos”, comme envers l'Espagnol Oier Lazkano, bien décidé à ce que tout le monde rentre au bercail.  

Tel le bras droit de Romain Le Roux - responsable de la sécurité de l’épreuve -, il n’a pas hésité à convaincre une partie du peloton de repartir, persuadé qu’un arrêt définitif de l’étape marquerait l’extinction de l’Etoile. “Il ne faut pas se voiler la face, le risque zéro n’existe pas. Il y avait quelques lacunes, c’est vrai, mais je pense qu’il est important de tenir bon”, tentait-il de synthétiser après l’étape, avec un tout petit peu de recul. “On ne doit pas oublier que cette organisation repose, comme beaucoup, sur les épaules d’un groupe de bénévoles. Il est important que la course subsiste. Il fallait sauver la course. Si ça ne repartirait pas cet après-midi, c’était la fin de l’Etoile de Bessèges, c’est clair. On devait montrer une solidarité envers le cyclisme français, sans se masquer pour autant des vérités”.

« ON NE PEUT PAS ÊTRE ÉGOÏSTES »

Le sujet est on ne peut plus complexe, et il y a clairement un problème sécuritaire. Stéphane Javalet le sait, mais il veut voir plus large. “Il y a du travail à faire, peut-être choisir des circuits plus adaptés aux routes et à la situation actuelle. Mais pas arrêter… On ne peut pas tuer une course. Les solutions ne sont pas faciles à trouver, sinon, il y a bien longtemps que le problème aurait été réglé”. Directeur sportif des vert-et-orange dans le Gard, Tony Hurel considère lui aussi qu’il était indispensable de repartir. “Heureusement qu’on l’a fait ! Il ne faut pas oublier que l’an passé, la première étape avait déjà été annulée (en raison de manifestations d'agriculteurs, NDLR). Ils sont en train de reboucher les trous, il manque déjà 20.000 euros… Alors là, ça aurait été fini. On ne peut pas être égoïstes. On a besoin de ces épreuves-là”.

Surtout, les deux hommes connaissent l’importance et la valeur de ces épreuves historiques du calendrier hexagonal. “Les WorldTeams qui quittent la course s’en foutent. Pour eux, c’est une course comme une autre, sans importance. Nous, on en a besoin pour vivre, pour courir…”, reprend Stéphane Javalet. “C’est à l’image de la société. Certains survivent et d’autres ont des moyens dix ou vingt fois supérieurs qui leur permettent de ne pas avoir les mêmes préoccupations. Mais il fallait sauver la course !”, répète-t-il pour conclure. 

Mots-clés